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Sortir du nucléaire n°41



Février 2009

Editorial

Vive la crise ?

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°41 - Février 2009


Article publié le : 1er février 2009


C’est clair : la situation économique est difficile, le chômage augmente et les conséquences sociales risquent fort d’être désastreuses.

Et pourtant, la crise actuelle ne serait-elle pas une chance pour que notre planète puisse enfin respirer un peu mieux ?

"La crise a fait plus en un mois pour l’environnement que tous les Grenelle de l’environnement du monde", ironise Marc Fiorentino, président d’Euroland Finance.

Rappelons-nous qu’en 1973, le choc pétrolier avait déclenché une "chasse au gaspi", avec la mise en œuvre d’importantes mesures d’économies d’énergie. Malheureusement, il s’en est suivi la nucléarisation massive de la France qui dépend aujourd’hui du nucléaire pour 80% de son électricité.

En 2008, de nombreux analystes estiment que, cette fois-ci, le changement des modes de consommation pourrait être durable. La baisse du trafic routier, aérien ou maritime, liée au recul de la consommation et des investissements, se traduit déjà par une réduction des émissions de gaz à effet de serre. D’ici à 2030, l’industrie des énergies vertes multiplierait son chiffre d’affaires par cinq, de 70 à 360 milliards de dollars, avant d’atteindre en 2050 la taille de l’industrie fossile aujourd’hui.

Alors que l’industrie nucléaire annonçait triomphalement que nous assisterions à une "renaissance du nucléaire", les ambitions sont aujourd’hui largement revues à la baisse. La réalité est tout autre que ce que laisseraient croire ces annonces tonitruantes : notons, par exemple, l’arrêt du projet de construction de 12 réacteurs nucléaires en Afrique du Sud, ou encore la fin brutale des perspectives du candidat battu à la Maison Blanche, John McCain, de construire 45 réacteurs. Les actionnaires américains, relevant souvent du secteur privé, recherchent des durées d’amortissement courtes, peu compatibles avec le nucléaire, et réfléchissent désormais à des perspectives plus prometteuses. Tenant compte de cette nouvelle donne, Barack Obama semble faire preuve d’une grande prudence :

il affirme vouloir régler au préalable la question du retraitement des déchets. La renaissance tant annoncée du nucléaire aux États-Unis pourrait donc tout simplement ne pas avoir lieu.

Autre exemple : au Canada, l’État d’Ontario repousse la décision de construire une centrale en évoquant la "débâcle" des marchés boursiers, mais aussi le degré de risque financier.

C’est dans ce contexte d’une recomposition du paysage économique et financier international que de nouvelles perspectives positives sont possibles.

Cette crise profonde doit nous permettre de tourner la page en allant rapidement vers une société qui favorise la sobriété énergétique et les énergies renouvelables. Face à l’épuisement des ressources fossiles, ce sera la seule voie possible pour les générations présentes et futures.

Avec à la clé plus de justice sociale : des factures allégées grâce à des logements mieux isolés, de très nombreux emplois grâce aux énergies renouvelables, moins de pollution grâce à un développement ambitieux des transports en commun, etc.

Tous les espoirs sont donc permis.

Continuons à nous mobiliser pour une société plus sobre et plus juste !

Philippe Brousse

C’est clair : la situation économique est difficile, le chômage augmente et les conséquences sociales risquent fort d’être désastreuses.

Et pourtant, la crise actuelle ne serait-elle pas une chance pour que notre planète puisse enfin respirer un peu mieux ?

"La crise a fait plus en un mois pour l’environnement que tous les Grenelle de l’environnement du monde", ironise Marc Fiorentino, président d’Euroland Finance.

Rappelons-nous qu’en 1973, le choc pétrolier avait déclenché une "chasse au gaspi", avec la mise en œuvre d’importantes mesures d’économies d’énergie. Malheureusement, il s’en est suivi la nucléarisation massive de la France qui dépend aujourd’hui du nucléaire pour 80% de son électricité.

En 2008, de nombreux analystes estiment que, cette fois-ci, le changement des modes de consommation pourrait être durable. La baisse du trafic routier, aérien ou maritime, liée au recul de la consommation et des investissements, se traduit déjà par une réduction des émissions de gaz à effet de serre. D’ici à 2030, l’industrie des énergies vertes multiplierait son chiffre d’affaires par cinq, de 70 à 360 milliards de dollars, avant d’atteindre en 2050 la taille de l’industrie fossile aujourd’hui.

Alors que l’industrie nucléaire annonçait triomphalement que nous assisterions à une "renaissance du nucléaire", les ambitions sont aujourd’hui largement revues à la baisse. La réalité est tout autre que ce que laisseraient croire ces annonces tonitruantes : notons, par exemple, l’arrêt du projet de construction de 12 réacteurs nucléaires en Afrique du Sud, ou encore la fin brutale des perspectives du candidat battu à la Maison Blanche, John McCain, de construire 45 réacteurs. Les actionnaires américains, relevant souvent du secteur privé, recherchent des durées d’amortissement courtes, peu compatibles avec le nucléaire, et réfléchissent désormais à des perspectives plus prometteuses. Tenant compte de cette nouvelle donne, Barack Obama semble faire preuve d’une grande prudence :

il affirme vouloir régler au préalable la question du retraitement des déchets. La renaissance tant annoncée du nucléaire aux États-Unis pourrait donc tout simplement ne pas avoir lieu.

Autre exemple : au Canada, l’État d’Ontario repousse la décision de construire une centrale en évoquant la "débâcle" des marchés boursiers, mais aussi le degré de risque financier.

C’est dans ce contexte d’une recomposition du paysage économique et financier international que de nouvelles perspectives positives sont possibles.

Cette crise profonde doit nous permettre de tourner la page en allant rapidement vers une société qui favorise la sobriété énergétique et les énergies renouvelables. Face à l’épuisement des ressources fossiles, ce sera la seule voie possible pour les générations présentes et futures.

Avec à la clé plus de justice sociale : des factures allégées grâce à des logements mieux isolés, de très nombreux emplois grâce aux énergies renouvelables, moins de pollution grâce à un développement ambitieux des transports en commun, etc.

Tous les espoirs sont donc permis.

Continuons à nous mobiliser pour une société plus sobre et plus juste !

Philippe Brousse



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