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Sortir du nucléaire n°46



Eté 2010

Actions

Une journée européenne d’action contre les armes nucléaires

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°46 - Eté 2010

 Nucléaire militaire
Article publié le : 1er août 2010


France, Italie, Belgique, Hollande, Grande-Bretagne, Allemagne, Turquie... des centaines d’activistes non-violents se sont coordonnés le 3 avril pour investir des bases militaires et protester contre les armes nucléaires. Reportage sur leurs actions.



Dans les Landes, la base aérienne 118 inspectée !

Le 3 avril, en France, en réponse à l’appel du collectif "Non au missile M51", une soixantaine de militants se sont rassemblés pour procéder à l’inspection citoyenne de la base aérienne 118 de Mont de Marsan, la base historique des Forces aériennes stratégiques qui est la première à avoir accueilli des armes nucléaires dès 1964.

Cette journée d’action était la suite logique de 5 mois de campagne pendant lesquels le collectif "Non au missile M51" a multiplié les actions pour s’opposer au nouveau missile nucléaire d’attaque français et aux tirs d’essai qui le rendront opérationnel : occupation d’un radar du Centre d’essai de lancement de missiles de Biscarrosse en décembre, tir de ballons pour gêner les radars du même centre en janvier, action contre les sous-traitants et concepteurs du missile, SNPE, Snecma, EADS.

Après un briefing au petit jour, le groupe s’est séparé en plusieurs équipes pour infiltrer la base en différents endroits. Dans la matinée, à l’approche de la base, une première vague de militants s’élance pour occuper les forces de l’ordre, nombreuses, afin de libérer la voie pour les autres groupes. De l’autre côté des grilles, le comité d’accueil, des militaires et des membres des commandos de l’air cagoulés, offrent un contraste saisissant entre la désobéissance civile, libre, volontaire et assumée, portée au grand jour par les militants de la paix et l’obéissance et la soumission aveugle de ces silhouettes sans visage, cerbères dressés à garder les scories d’une politique archaïque et absurde. Pour les activistes du collectif "Non au missile M51", il est temps de déployer les échelles de corde le long des clôtures, passer les barbelés à l’aide de la moquette, rentrer sur la base, éviter au maximum les patrouilles en se cachant dans les fourrés, progresser le plus loin possible malgré les militaires et leurs chiens. C’est d’ailleurs majoritairement les chiens qui permettront aux militaires de débusquer et d’arrêter les militants.

A l’entrée principale, une délégation du collectif "Non au missile M51", accompagnée de Peggy Kançal, élue au conseil régional, demande officiellement l’accès aux installations et se heurte au même mépris que celui affiché par Hervé Morin, ministre de la Défense, qui n’a pas daigné donner réponse au courrier adressé par le collectif pour demander l’inspection de la base.

Pendant ce temps, les premiers SMS arrivent enthousiastes : "nous sommes rentrés". Mais très vite d’autres infos le sont moins : "arrêtés". Au total 13 activistes ont réussi à mener à bien leur mission, certains restant même 20 minutes à effectuer leur travail d’inspection avant d’être arrêtés.

Nous attendons maintenant devant la gendarmerie de l’air, au niveau de l’entrée principale, de connaître le sort réservé à nos camarades. Les premiers libérés sortent, ovationnés, après une arrestation parfois musclée, violence inutile au regard du caractère non-violent de l’action, et une audition courtoise des gendarmes chargés de recueillir leurs dépositions.

Bientôt les 13 activistes sont libres et il est temps de signifier la fin de l’action et de faire le bilan de cette journée européenne d’action contre les armes nucléaires. Bilan plutôt positif pour le collectif "Non au missile M51", le tabou autour des bases nucléaires a été brisé, des inspecteurs citoyens ont pu mener leur mission, la foi et l’envie de recommencer ce travail de harcèlement jusqu’à l’obtention de l’abolition des armes de destruction massive est plus forte encore.

www.nonaumissilem51.org/


Marche antinucléaire de Pâques en Allemagne

200 manifestants ont marché à l’appel du GAAA (Gewaltfreie aktion atomwaffen abschaffen, les bomspotters allemands) le dimanche 4 avril, du village de Büchel jusqu’à sa base aérienne où une vingtaine de bombes nucléaires sont entreposées. Parmi les personnes présentes, l’ancien député européen Tobias Pfügler a rappelé ce qui se cache derrière le nouveau traité START insistant sur le fait que la modernisation des arsenaux européens, français et britanniques, est toujours écartée des discussions officielles sur l’abolition des armes nucléaires.

www.gaaa.org/


Pélerinage italien à Aviano

Les militants italiens sont mobilisés depuis près de 14 ans contre la base aérienne américaine d’Aviano où sont stockées 50 bombes nucléaires de type B61. C’est ainsi que, prenant les devants sur les autres pays participant à la journée européenne du 3 avril, 800 personnes ont marché les 16 kilomètres qui séparent Pordenone de la base aérienne.

Les bomspotters pique-niquent à Kleine Brogel

Un millier "d’inspecteurs de bombes militants" se sont retrouvés le 3 avril pour un pique-nique sur la base belge de Kleine Brogel, où sont stockées des armes nucléaires. A l’appel de Vredesactie (action pour la paix), ces "bomspotters" ont marché vers la base et tenté de s’y introduire. Résultat : 431 personnes ont été arrêtées, dont deux journalistes.

www.vredesactiediy.be


Shopping nucléaire à Volkel

Toujours le 3 avril, 200 personnes se sont rassemblées devant la base de Volkel, au sud-est de la Hollande à l’appel de la coalition Ontwapen. Cette base aérienne accueille une vingtaine de bombes nucléaires dans le cadre de l’OTAN. 35 militants sont parvenus à passer les grilles de la base avant d’être interpellés et relâchés quelques heures plus tard.

ontwapen.puscii.nl/


Les Britanniques voient double à Faslane !

Après un blocage très symbolique de la base militaire de Faslane le 3 avril, un autre, plus effectif a empêché l’entrée des employés sur la base le lundi 6 avril. Le blocage de la grille, un message peint à la bombe et le démontage du panneau signalétique de la base ont alors donné lieu à quelques arrestations.

En Turquie, retour à l’envoyeur des bombes entreposées à Incirlik

Le 8 avril, des militants de Bari Hareketi sont allés porter à l’ambassade américaine à Ankara des "bombes" symbolisant les 90 B-61 stationnées à Incirlik (base aérienne des United States Air Forces in Europe, servant de support aux opérations de l’OTAN). Après une conférence de presse, certains ont tenté de franchir les grilles de l’ambassade pour y déposer les bombes en carton mais la police turque les en a empêchés.
Une usine d’armement anglaise bloquée

Finlandais, Suédois et Espagnols ne disposent pas "à domicile" de bases nucléaires. Ils se sont cependant fortement impliqués dans les actions contre l’OTAN et ses armes nucléaires, en participant à une action commune le 15 février, en préambule à la journée d’action du 3 avril. L’usine de fabrication d’armes nucléaires d’Aldermaston au Royaume-Uni a été bloquée. Parmi les 800 militants qui
participaient à cette journée, 26 personnes ont été arrêtées.


France : 7 activistes condamnés à 150 euros d’amende

7 activistes du collectif "Non au missile M51" avaient été interpellés le 1er décembre 2009. Ils ont été condamnés à des peines de 150 euros d’amende chacun. Ils ont contesté cette décision et doivent passer en audience prochainement. Ils sont poursuivis pour l’occupation d’un radar au Centre d’Essai de Lancement de Missiles de Biscarrosse, occupation réalisée pour empêcher le tir d’essai du nouveau missile nucléaire d’attaque français M51 le jour de l’ouverture de la fenêtre de tir.

Un soutien financier peut être adressé à Association "Sans Armes" c/o Hervé Georges, Domaine de Sillac, Route de Sillac, 33770 Salles (chèque à l’ordre de "Sans Armes / Campagne M51").

Pour plus d’informations : Collectif "Non au missile M51" 3avril@nonaumissilem51.org

Dans les Landes, la base aérienne 118 inspectée !

Le 3 avril, en France, en réponse à l’appel du collectif "Non au missile M51", une soixantaine de militants se sont rassemblés pour procéder à l’inspection citoyenne de la base aérienne 118 de Mont de Marsan, la base historique des Forces aériennes stratégiques qui est la première à avoir accueilli des armes nucléaires dès 1964.

Cette journée d’action était la suite logique de 5 mois de campagne pendant lesquels le collectif "Non au missile M51" a multiplié les actions pour s’opposer au nouveau missile nucléaire d’attaque français et aux tirs d’essai qui le rendront opérationnel : occupation d’un radar du Centre d’essai de lancement de missiles de Biscarrosse en décembre, tir de ballons pour gêner les radars du même centre en janvier, action contre les sous-traitants et concepteurs du missile, SNPE, Snecma, EADS.

Après un briefing au petit jour, le groupe s’est séparé en plusieurs équipes pour infiltrer la base en différents endroits. Dans la matinée, à l’approche de la base, une première vague de militants s’élance pour occuper les forces de l’ordre, nombreuses, afin de libérer la voie pour les autres groupes. De l’autre côté des grilles, le comité d’accueil, des militaires et des membres des commandos de l’air cagoulés, offrent un contraste saisissant entre la désobéissance civile, libre, volontaire et assumée, portée au grand jour par les militants de la paix et l’obéissance et la soumission aveugle de ces silhouettes sans visage, cerbères dressés à garder les scories d’une politique archaïque et absurde. Pour les activistes du collectif "Non au missile M51", il est temps de déployer les échelles de corde le long des clôtures, passer les barbelés à l’aide de la moquette, rentrer sur la base, éviter au maximum les patrouilles en se cachant dans les fourrés, progresser le plus loin possible malgré les militaires et leurs chiens. C’est d’ailleurs majoritairement les chiens qui permettront aux militaires de débusquer et d’arrêter les militants.

A l’entrée principale, une délégation du collectif "Non au missile M51", accompagnée de Peggy Kançal, élue au conseil régional, demande officiellement l’accès aux installations et se heurte au même mépris que celui affiché par Hervé Morin, ministre de la Défense, qui n’a pas daigné donner réponse au courrier adressé par le collectif pour demander l’inspection de la base.

Pendant ce temps, les premiers SMS arrivent enthousiastes : "nous sommes rentrés". Mais très vite d’autres infos le sont moins : "arrêtés". Au total 13 activistes ont réussi à mener à bien leur mission, certains restant même 20 minutes à effectuer leur travail d’inspection avant d’être arrêtés.

Nous attendons maintenant devant la gendarmerie de l’air, au niveau de l’entrée principale, de connaître le sort réservé à nos camarades. Les premiers libérés sortent, ovationnés, après une arrestation parfois musclée, violence inutile au regard du caractère non-violent de l’action, et une audition courtoise des gendarmes chargés de recueillir leurs dépositions.

Bientôt les 13 activistes sont libres et il est temps de signifier la fin de l’action et de faire le bilan de cette journée européenne d’action contre les armes nucléaires. Bilan plutôt positif pour le collectif "Non au missile M51", le tabou autour des bases nucléaires a été brisé, des inspecteurs citoyens ont pu mener leur mission, la foi et l’envie de recommencer ce travail de harcèlement jusqu’à l’obtention de l’abolition des armes de destruction massive est plus forte encore.

www.nonaumissilem51.org/


Marche antinucléaire de Pâques en Allemagne

200 manifestants ont marché à l’appel du GAAA (Gewaltfreie aktion atomwaffen abschaffen, les bomspotters allemands) le dimanche 4 avril, du village de Büchel jusqu’à sa base aérienne où une vingtaine de bombes nucléaires sont entreposées. Parmi les personnes présentes, l’ancien député européen Tobias Pfügler a rappelé ce qui se cache derrière le nouveau traité START insistant sur le fait que la modernisation des arsenaux européens, français et britanniques, est toujours écartée des discussions officielles sur l’abolition des armes nucléaires.

www.gaaa.org/


Pélerinage italien à Aviano

Les militants italiens sont mobilisés depuis près de 14 ans contre la base aérienne américaine d’Aviano où sont stockées 50 bombes nucléaires de type B61. C’est ainsi que, prenant les devants sur les autres pays participant à la journée européenne du 3 avril, 800 personnes ont marché les 16 kilomètres qui séparent Pordenone de la base aérienne.

Les bomspotters pique-niquent à Kleine Brogel

Un millier "d’inspecteurs de bombes militants" se sont retrouvés le 3 avril pour un pique-nique sur la base belge de Kleine Brogel, où sont stockées des armes nucléaires. A l’appel de Vredesactie (action pour la paix), ces "bomspotters" ont marché vers la base et tenté de s’y introduire. Résultat : 431 personnes ont été arrêtées, dont deux journalistes.

www.vredesactiediy.be


Shopping nucléaire à Volkel

Toujours le 3 avril, 200 personnes se sont rassemblées devant la base de Volkel, au sud-est de la Hollande à l’appel de la coalition Ontwapen. Cette base aérienne accueille une vingtaine de bombes nucléaires dans le cadre de l’OTAN. 35 militants sont parvenus à passer les grilles de la base avant d’être interpellés et relâchés quelques heures plus tard.

ontwapen.puscii.nl/


Les Britanniques voient double à Faslane !

Après un blocage très symbolique de la base militaire de Faslane le 3 avril, un autre, plus effectif a empêché l’entrée des employés sur la base le lundi 6 avril. Le blocage de la grille, un message peint à la bombe et le démontage du panneau signalétique de la base ont alors donné lieu à quelques arrestations.

En Turquie, retour à l’envoyeur des bombes entreposées à Incirlik

Le 8 avril, des militants de Bari Hareketi sont allés porter à l’ambassade américaine à Ankara des "bombes" symbolisant les 90 B-61 stationnées à Incirlik (base aérienne des United States Air Forces in Europe, servant de support aux opérations de l’OTAN). Après une conférence de presse, certains ont tenté de franchir les grilles de l’ambassade pour y déposer les bombes en carton mais la police turque les en a empêchés.
Une usine d’armement anglaise bloquée

Finlandais, Suédois et Espagnols ne disposent pas "à domicile" de bases nucléaires. Ils se sont cependant fortement impliqués dans les actions contre l’OTAN et ses armes nucléaires, en participant à une action commune le 15 février, en préambule à la journée d’action du 3 avril. L’usine de fabrication d’armes nucléaires d’Aldermaston au Royaume-Uni a été bloquée. Parmi les 800 militants qui
participaient à cette journée, 26 personnes ont été arrêtées.


France : 7 activistes condamnés à 150 euros d’amende

7 activistes du collectif "Non au missile M51" avaient été interpellés le 1er décembre 2009. Ils ont été condamnés à des peines de 150 euros d’amende chacun. Ils ont contesté cette décision et doivent passer en audience prochainement. Ils sont poursuivis pour l’occupation d’un radar au Centre d’Essai de Lancement de Missiles de Biscarrosse, occupation réalisée pour empêcher le tir d’essai du nouveau missile nucléaire d’attaque français M51 le jour de l’ouverture de la fenêtre de tir.

Un soutien financier peut être adressé à Association "Sans Armes" c/o Hervé Georges, Domaine de Sillac, Route de Sillac, 33770 Salles (chèque à l’ordre de "Sans Armes / Campagne M51").

Pour plus d’informations : Collectif "Non au missile M51" 3avril@nonaumissilem51.org



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