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Sortir du nucléaire n°37



Déc - janv 2008

Editorial

Une action plus que jamais nécessaire

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°37 - Déc - janv 2008


Article publié le : 1er janvier 2008


En apercevant les tours de refroidissement de la centrale nucléaire de Cruas en Ardèche, je me suis surpris à imaginer que l’on y remplaçait les piles atomiques par des panneaux solaires thermiques pour
y produire l’eau chaude nécessaire aux turbines à vapeur.

En effet, on a oublié que notre planète reçoit du Soleil 8 000 fois l’énergie consommée par l’humanité. Au lieu d’investir des dizaines de milliards d’euros en essayant de reconstituer le soleil en laboratoire avec le réacteur ITER à Cadarache, il serait plus raisonnable de domestiquer l’énergie solaire reçue au sol. Les 1500 techniciens qui travaillent au Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) et les 900 personnes employées par la Sûreté Nucléaire pourraient utilement s’y atteler. Ceux qui fabriquent le combustible nucléaire dans les usines de transformation et d’enrichissement de l’uranium et ceux qui essayent de le recycler à la Hague, pourraient contribuer à rattraper le retard que la France a pris dans le développement industriel des énergies renouvelables.

Il serait temps de ne plus laisser l’Etat, les industriels et les militaires décider seuls des orientations dans le domaine du nucléaire.

Pour ne parler que du seul domaine énergétique, une telle absence de contrôle démocratique nous conduit à des aberrations dispendieuses, comme ITER (fusion nucléaire), l’EPR (« nouveau » réacteur de fission) et les futurs réacteurs nucléaires de “quatrième génération” qui ne seraient pour la plupart que des surgénérateurs comme Superphénix (arrêté il y a 10 ans).

La commission PEON (Production Electrique d’Origine Nucléaire) et le complexe militaro-industriel, qui ont décidé de nos choix énergétiques depuis 1954, nous entraînent toujours plus loin dans l’impasse de l’électricité nucléaire. Cela au mépris de tous les risques d’accident, de contamination, d’attentat et de prolifération internationale de l’arme atomique.

De plus, la France bafoue ses propres engagements internationaux : réduire son stock de bombes et missiles nucléaires (Traité de Non-Prolifération), ne pas polluer les milieux marins par des déchets radioactifs (convention OSPAR).

Alors que le Parlement français doit être saisi en février 2008 d’un projet de loi cadre comme premier acte concret du Grenelle
de l’environnement, la contribution de la France au changement climatique, à l’épuisement des ressources fossiles et à la prolifération de l’arme nucléaire n’en sera pas réduite le moins du monde.

C’est dans ce contexte que l’action du Réseau "Sortir du nucléaire" est plus que jamais nécessaire. Une large majorité de l’opinion ne souhaite pas que de nouvelles centrales nucléaires soient construites, ni en France, ni ailleurs. Il est grand temps que nos dirigeants en prennent acte.
Le nucléaire : une énergie renouvelable ?
“Le nucléaire n’est pas un gros mot. (…) Il faut parler, du nucléaire comme de toutes les autres énergies renouvelables. J’ajoute que la France est prête à aider tout pays qui veut se doter de l’énergie nucléaire civile.”

Nicolas Sarkozy
Aux Nations-Unies le 25/09/07
Jean-Pierre Morichaud

Administrateur du Réseau "Sortir du nucléaire"
Ancien technicien au Centre Nucléaire de Saclay (91) et ingénieur retraité en Tricastin.

En apercevant les tours de refroidissement de la centrale nucléaire de Cruas en Ardèche, je me suis surpris à imaginer que l’on y remplaçait les piles atomiques par des panneaux solaires thermiques pour
y produire l’eau chaude nécessaire aux turbines à vapeur.

En effet, on a oublié que notre planète reçoit du Soleil 8 000 fois l’énergie consommée par l’humanité. Au lieu d’investir des dizaines de milliards d’euros en essayant de reconstituer le soleil en laboratoire avec le réacteur ITER à Cadarache, il serait plus raisonnable de domestiquer l’énergie solaire reçue au sol. Les 1500 techniciens qui travaillent au Commissariat à l’Energie Atomique (CEA) et les 900 personnes employées par la Sûreté Nucléaire pourraient utilement s’y atteler. Ceux qui fabriquent le combustible nucléaire dans les usines de transformation et d’enrichissement de l’uranium et ceux qui essayent de le recycler à la Hague, pourraient contribuer à rattraper le retard que la France a pris dans le développement industriel des énergies renouvelables.

Il serait temps de ne plus laisser l’Etat, les industriels et les militaires décider seuls des orientations dans le domaine du nucléaire.

Pour ne parler que du seul domaine énergétique, une telle absence de contrôle démocratique nous conduit à des aberrations dispendieuses, comme ITER (fusion nucléaire), l’EPR (« nouveau » réacteur de fission) et les futurs réacteurs nucléaires de “quatrième génération” qui ne seraient pour la plupart que des surgénérateurs comme Superphénix (arrêté il y a 10 ans).

La commission PEON (Production Electrique d’Origine Nucléaire) et le complexe militaro-industriel, qui ont décidé de nos choix énergétiques depuis 1954, nous entraînent toujours plus loin dans l’impasse de l’électricité nucléaire. Cela au mépris de tous les risques d’accident, de contamination, d’attentat et de prolifération internationale de l’arme atomique.

De plus, la France bafoue ses propres engagements internationaux : réduire son stock de bombes et missiles nucléaires (Traité de Non-Prolifération), ne pas polluer les milieux marins par des déchets radioactifs (convention OSPAR).

Alors que le Parlement français doit être saisi en février 2008 d’un projet de loi cadre comme premier acte concret du Grenelle
de l’environnement, la contribution de la France au changement climatique, à l’épuisement des ressources fossiles et à la prolifération de l’arme nucléaire n’en sera pas réduite le moins du monde.

C’est dans ce contexte que l’action du Réseau "Sortir du nucléaire" est plus que jamais nécessaire. Une large majorité de l’opinion ne souhaite pas que de nouvelles centrales nucléaires soient construites, ni en France, ni ailleurs. Il est grand temps que nos dirigeants en prennent acte.
Le nucléaire : une énergie renouvelable ?
“Le nucléaire n’est pas un gros mot. (…) Il faut parler, du nucléaire comme de toutes les autres énergies renouvelables. J’ajoute que la France est prête à aider tout pays qui veut se doter de l’énergie nucléaire civile.”

Nicolas Sarkozy
Aux Nations-Unies le 25/09/07
Jean-Pierre Morichaud

Administrateur du Réseau "Sortir du nucléaire"
Ancien technicien au Centre Nucléaire de Saclay (91) et ingénieur retraité en Tricastin.



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