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Sortir du nucléaire n°46



Eté 2010

Editorial

Un laboratoire grandeur nature...

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°46 - Eté 2010

 Déchets radioactifs
Article publié le : 1er août 2010


Le 29 avril 2010, l’ANDRA et l’INRA ont signé un accord de partenariat pour l’étude des écosystèmes sur le long terme dans la région de Bure. Un partenariat pour étudier sur les cobayes locaux les effets de la poubelle radioactive que l’Etat et les industriels atomistes veulent imposer dans leur sous-sol...
Texte (presque) imaginaire d’un savant fou en ce domaine...



L’éblouissante lumière qui embrasa le ciel d’Hiroshima le six août mil neuf cent quarante-cinq permit d’expérimenter la méthode la plus radicale et la plus hygiénique d’effacer de la surface de la planète le maximum d’indésirables en un minimum de temps. Les retombées radioactives inhérentes à ce procédé novateur permirent en outre d’irradier un maximum de rescapés et d’étudier à loisir les répercussions à plus ou moins long terme de doses massives sur des sujets diversement éloignés du point d’impact de la bombe atomique.

Pour parfaire ses connaissances en ce domaine, l’Homme eût l’ingéniosité audacieuse d’édifier, le plus près possible des zones habitées, d’immenses centrales nucléaires qui, sous le prétexte d’améliorer le confort des populations autochtones grâce à une production intensive et économique d’électricité, donnèrent aux chercheurs l’opportunité de tester au jour le jour et grandeur nature l’effet de doses minimes, moyennes, et même importantes de rayonnement.

Le test de Tchernobyl fut le plus réussi grâce à la quantité maximale de particules émises et à leur dispersion optimale dans l’atmosphère, ce qui permit, sur une grande variété et quantité de personnes, une étude comparative des effets de la radioactivité. Cette expérience qui débuta le vingt six avril mil neuf cent quatre-vingt-six et perdure en ce commencement du XXIème siècle bénéficie de la survie de nombreux sujets, assez faiblement atteints pour que les cancers initialement prévus échelonnent leur apparition au cours des trente années suivant l’explosion du réacteur. Pour les personnes ayant participé au nécessaire enfouissement du réacteur (afin de limiter l’expérience à un ordre de grandeur raisonnable), leur survie fut insuffisante pour permettre aux experts une étude plus approfondie. Cependant rien n’est vraiment perdu en ce domaine car le nombre de centrales nucléaires en activité dans le monde optimise l’éventualité d’une prochaine étude.

Afin de parachever son étude et conscient de l’insatiable curiosité des chercheurs de tous ordres, l’Homme s’avisa de l’opportunité que lui offrait la multitude de déchets radioactifs à divers degrés de toxicité et de longévité générés par l’industrie nucléaire. L’idée ingénieuse de les enterrer à différentes profondeurs dans les sous-sols de régions relativement peu habitées lui permit de se préparer un immense laboratoire naturel pour y étudier à loisir les conséquences de la radioactivité sur la flore, la faune et l’Homme à long et même très long terme. Les travaux n’en sont actuellement qu’aux prémisses, mais des accords viennent d’être signés entre les chercheurs de domaines différents.

Gageons que les récriminations de quelques indigènes récalcitrants ne pourront entraver la marche de la technologie triomphante. Il serait en effet absurde que de ridicules considérations moralisatrices ou environnementales empêchent nos élites de valoriser leurs dangereux travaux avec des bénéfices substantiels.
A moins que...

Marcel
Marcel est l’auteur de la brochure "Marcel résiste... mais pas seul". Témoignage de la lutte contre les poubelles nucléaires, 40 pages de récits sous forme de "poèmes polémiques", de photos et de dessins.

Brochure disponible auprès du CEDRA (Collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs). BP 17 - 52101 SAINT DIZIER Cedex - 3,50 euros + 1 euro frais de port

L’éblouissante lumière qui embrasa le ciel d’Hiroshima le six août mil neuf cent quarante-cinq permit d’expérimenter la méthode la plus radicale et la plus hygiénique d’effacer de la surface de la planète le maximum d’indésirables en un minimum de temps. Les retombées radioactives inhérentes à ce procédé novateur permirent en outre d’irradier un maximum de rescapés et d’étudier à loisir les répercussions à plus ou moins long terme de doses massives sur des sujets diversement éloignés du point d’impact de la bombe atomique.

Pour parfaire ses connaissances en ce domaine, l’Homme eût l’ingéniosité audacieuse d’édifier, le plus près possible des zones habitées, d’immenses centrales nucléaires qui, sous le prétexte d’améliorer le confort des populations autochtones grâce à une production intensive et économique d’électricité, donnèrent aux chercheurs l’opportunité de tester au jour le jour et grandeur nature l’effet de doses minimes, moyennes, et même importantes de rayonnement.

Le test de Tchernobyl fut le plus réussi grâce à la quantité maximale de particules émises et à leur dispersion optimale dans l’atmosphère, ce qui permit, sur une grande variété et quantité de personnes, une étude comparative des effets de la radioactivité. Cette expérience qui débuta le vingt six avril mil neuf cent quatre-vingt-six et perdure en ce commencement du XXIème siècle bénéficie de la survie de nombreux sujets, assez faiblement atteints pour que les cancers initialement prévus échelonnent leur apparition au cours des trente années suivant l’explosion du réacteur. Pour les personnes ayant participé au nécessaire enfouissement du réacteur (afin de limiter l’expérience à un ordre de grandeur raisonnable), leur survie fut insuffisante pour permettre aux experts une étude plus approfondie. Cependant rien n’est vraiment perdu en ce domaine car le nombre de centrales nucléaires en activité dans le monde optimise l’éventualité d’une prochaine étude.

Afin de parachever son étude et conscient de l’insatiable curiosité des chercheurs de tous ordres, l’Homme s’avisa de l’opportunité que lui offrait la multitude de déchets radioactifs à divers degrés de toxicité et de longévité générés par l’industrie nucléaire. L’idée ingénieuse de les enterrer à différentes profondeurs dans les sous-sols de régions relativement peu habitées lui permit de se préparer un immense laboratoire naturel pour y étudier à loisir les conséquences de la radioactivité sur la flore, la faune et l’Homme à long et même très long terme. Les travaux n’en sont actuellement qu’aux prémisses, mais des accords viennent d’être signés entre les chercheurs de domaines différents.

Gageons que les récriminations de quelques indigènes récalcitrants ne pourront entraver la marche de la technologie triomphante. Il serait en effet absurde que de ridicules considérations moralisatrices ou environnementales empêchent nos élites de valoriser leurs dangereux travaux avec des bénéfices substantiels.
A moins que...

Marcel
Marcel est l’auteur de la brochure "Marcel résiste... mais pas seul". Témoignage de la lutte contre les poubelles nucléaires, 40 pages de récits sous forme de "poèmes polémiques", de photos et de dessins.

Brochure disponible auprès du CEDRA (Collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs). BP 17 - 52101 SAINT DIZIER Cedex - 3,50 euros + 1 euro frais de port



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