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Sortir du nucléaire n°40



Novembre 2008

International

Scandaleuse contamination radioactive en Allemagne

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°40 - Novembre 2008

 Pollution radioactive  Déchets radioactifs
Article publié le : 1er novembre 2008


Dans la colline d’Asse, on voulait montrer combien on savait si bien s’occuper des déchets nucléaires. Mais la réalité est tout autre : les concepteurs allemands de ce site pour l’enfouissement des déchets nucléaires y vivent un cauchemar.



(…) Heinz-Jörg Haury connaît les cavités de la mine depuis plus de vingt ans - en tant que porte-parole du centre Helmholtz, l’office de recherche scientifique dépendant de l’Etat (…) et qui est
responsable de la gestion d’Asse. Le site d’Asse est une jolie région verte vallonnée au sud de Braunschweig en Basse-Saxe. (…)
Lorsque l’on demande à Haury pourquoi c’est maintenant que “toute l’histoire” fait parler d’elle, il répond qu’il ne sait pas. “Toute l’histoire”, ce sont quelques faits suffisamment graves pour faire s’écrouler une idée – l’idée d’enfouir des déchets hautement radioactifs dans les profondeurs de la terre, dans une mine de sel.

A Asse, on a expérimenté ce que l’on aimerait faire un jour avec de grandes quantités de déchets dans les couches profondes de sel du site de Gorleben. (…)

Contamination au césium

Ce qui a commencé comme une petite expérimentation est devenu pour les bâtisseurs de sites d’enfouissement de déchets, la catastrophe la plus importante que l’on puisse imaginer : de l’eau coule dans la mine et ronge le sel. De plus, il fuit depuis les cavités de l’eau contaminée au césium.

Il y a plus de cent ans, des mineurs ont creusé la première mine à Asse pour en extraire du sel. La première mine s’est rapidement écroulée car de l’eau s’est infiltrée dans la mine. En 1906 les mineurs ont fait un second trou dans la colline, c’est la mine de Asse II. Ils ont commencé par extraire du sel de potasse, cela se vendait comme engrais. Ensuite ils ont extrait du sel gemme. En 1964 la mine n’était plus rentable, on l’a fermée.
A la demande de l’Etat, la société pour la protection contre les rayonnements ionisants a racheté la mine afin de faire des recherches sur l’enfouissement en profondeur.

Les premiers fûts jaunes sont arrivés en 1967, on a appelé cela “enfouissement expérimental de déchets faiblement radioactifs”. Officiellement, cela n’a jamais été considéré comme un site
d’enfouissement définitif des déchets, mais comme une mine soumise au code minier et non à la réglementation en matière nucléaire. Jusqu’à 1978, on a enfoui 125 000 fûts de déchets faible activité et 1300 fûts de déchets moyenne activité. (…)

Visite guidée au cœur du monstre

Dans le wagon, on fonce à toute allure jusqu’à 700 mètres de profondeur. Chacun porte sa lampe frontale, son casque et son oxygène de survie en cas d’incident. (…)

Le voyage conduit à travers un labyrinthe de vingt kilomètres dans la montagne. Parlitz s’arrête à l’entrée d’une cavité ouverte et montre en direction d’un couvercle vert poussiéreux encastré dans le sol. A cet endroit, on a creusé un trou dans la couche de sel épaisse de sept mètres et fait tomber des fûts de déchets nucléaires dans la cavité inférieure. (…)
“Nous sommes toujours partis de l’hypothèse que la géologie servait de cadre sûr aux déchets nucléaires”, explique Haury. Une mine de sel a la propriété de refermer seule les cavités. Au bout de quarante à cinquante ans, chaque tunnel de la mine est compressé et a ainsi disparu. On appelle cela l’auto-guérison.

Le sel d’Asse repose depuis 150 millions d’années. On espérait pouvoir stocker les déchets nucléaires dans le sel, celui-ci les entourerait hermétiquement et les protégerait pour des millions d’années. Selon Haury, c’est la raison pour laquelle on a mis les fûts à même les cavités sans les mettre dans des containers de sécurité. Ils ont crû à la géologie et reçoivent maintenant une sacrée leçon.(…)

Depuis 1985, une solution saline venue de l’extérieur de la mine s’y répand, dit Haury. A certains endroits, il pleut franchement à travers la couche, explique Haury, et c’est impossible à colmater. Ce sont en tout 12 mètres cubes d’eau qui s’infiltrent quotidiennement. C’est de l’eau très concentrée en sel qui détruit la mine lentement. Un mètre cube de cette eau ronge trois mètres cube de sel de potasse. La mine devient instable. Elle va s’effondrer d’ici à quelques années. Une étude montre que cela pourrait se produire d’ici à 2014.
“C’est la raison pour laquelle nous n’avons plus beaucoup de temps et nous devons trouver une solution acceptable le plus rapidement possible”, dit Haury. Leur solution est la suivante : les cavités ouvertes du tunnel vont être remplies avec un béton salin spécial, pour stabiliser la mine. Ensuite toute la mine de sel devrait être inondée avec une solution spéciale qu’ils appellent “fluide de protection”. Cela a l’air d’une idée de fou, Haury le reconnaît. Car ce que l’on ne veut surtout pas voir dans la mine, c’est bien de l’eau, car il n’y a rien de plus agressif que l’eau salée. L’eau salée ronge le métal en un rien de temps et les radio-nucléides peuvent être conduits à l’extérieur de la mine par l’eau.

Le liquide de protection doit être plus lourd que l’eau saline qui entre dans la mine. Les radio-nucléides resteraient ainsi au-dessous et ne remonteraient pas à la surface. C’est du moins ce que dit la théorie !

Huit fois la norme autorisée

Si leurs théories avaient toujours été bonnes, ce ne serait pas pareil chaos dans la mine. Il n’y aurait pas de fuite de césium. Parlitz redémarre le véhicule et passe près d’une de ces zones contaminées. Ils appellent cela le marais salin, une sorte de mare qui fait trois mètres cinquante par quatre. Elle est condamnée à l’aide d’une corde et l’on peut lire “Attention contamination” et “zone de contrôle de la radioactivité” sur les pancartes qui y sont suspendues. (…) Dans ce marécage salin, on a mesuré une contamination radioactive pour la première fois il y a trois ans. Aujourd’hui, la contamination dépasse huit fois les normes autorisées pour le césium 137.

Ils ne savent pas d’où vient le césium, dit Haury. Il est sûrement en provenance de la zone douze où il est bien probable que les premiers fûts se sont ouverts. Pour en être certain, il faudrait ouvrir la cavité en faisant un trou, nous dit Haury.

L’eau contaminée est pompée par l’exploitant et renvoyée à quelques centaines de mètres de là plus en profondeur. Lorsque cela a été dévoilé, l’opinion publique a été choquée. Haury affirme que c’était une erreur de ne pas l’avoir communiqué plus tôt de façon claire. “Mais qu’aurions-nous dû faire ? L’eau contaminée est bien mieux en profondeur que plus haut, là où les gens travaillent.” Et puis ils avaient bien le droit de le faire, d’après le code minier.

Haury raconte que les opposants à Asse demandent à ce que les déchets nucléaires soient ressortis de la mine, mais d’après Haury ce ne serait pas une bonne solution. Les travailleurs qui seraient amenés à le faire seraient exposés à des radiations très importantes.

Il y a peu, l’ingénieur en chef d’Asse a calculé que si l’on récupérait tous les déchets, cela en coûterait de deux à trois milliards d’euros et cela prendrait environ quarante ans. Le centre Helmholz deviendrait “le plus gros producteur allemand de déchets nucléaires.” Une façon élégante de dire que la recherche d’un site d’enfouissement adapté pour les déchets nucléaires a échoué.

Aujourd’hui, tout le monde est contre

Des centaines d’opposants à Asse ont manifesté jusqu’au site aux grandes tours de forage le premier week-end de juillet 2008. Sur le podium, des hommes politiques de toutes les couleurs s’offusquaient devant le scandale d’Asse, exigeant l’abandon des projets d’inondation.

Plus personne ne dit être d’accord avec les gens du centre Helmholtz, pas même le paysan de la droite conservatrice (CDU) qui trouve pourtant le nucléaire pas si mal. Pas non plus le député libéral du FDP entre-temps devenu spécialiste d’Asse.

Peter Dickel, le véritable spécialiste d’Asse à la barbe rousse se réjouit discrètement qu’Asse fasse enfin la une des journaux. “Mais le véritable scandale”, a-t-il dit lors du rassemblement, “c’est que l’on ait un jour osé enfouir des déchets nucléaire dans cette ancienne mine. Le fait qu’une solution liquide envahisse la mine depuis vingt ans, sans que les autorités ne fassent autre chose que de nous dire que tout va bien, est tout aussi scandaleux.”

Les dangers étaient connus dès le début. Les communes environnantes ont prévenu des dangers de l’eau dans la mine dès 1964. Mais les hommes politiques et exploitants du site n’ont rien voulu entendre.

Dickel parle ensuite du professeur Klaus Kühn, qui grâce à Asse est devenu le pape allemand de l’enfouissement. C’est lui qui avait déclaré que le sel était le meilleur lieu pour un enfouissement, c’est lui qui avait conçu Asse affirmant sans gène : “Des entrées d’eau ou de solution saline sont quasi exclues.” C’est aussi Kühn qui a proposé Gorleben comme site d’enfouissement pour les déchets hautement radioactifs. Si aujourd’hui Asse s’effondre, il risque d’en être de même pour Gorleben.

Source : Journal suisse WOZ

Traduit de l’allemand par Cécile Lecomte

(…) Heinz-Jörg Haury connaît les cavités de la mine depuis plus de vingt ans - en tant que porte-parole du centre Helmholtz, l’office de recherche scientifique dépendant de l’Etat (…) et qui est
responsable de la gestion d’Asse. Le site d’Asse est une jolie région verte vallonnée au sud de Braunschweig en Basse-Saxe. (…)
Lorsque l’on demande à Haury pourquoi c’est maintenant que “toute l’histoire” fait parler d’elle, il répond qu’il ne sait pas. “Toute l’histoire”, ce sont quelques faits suffisamment graves pour faire s’écrouler une idée – l’idée d’enfouir des déchets hautement radioactifs dans les profondeurs de la terre, dans une mine de sel.

A Asse, on a expérimenté ce que l’on aimerait faire un jour avec de grandes quantités de déchets dans les couches profondes de sel du site de Gorleben. (…)

Contamination au césium

Ce qui a commencé comme une petite expérimentation est devenu pour les bâtisseurs de sites d’enfouissement de déchets, la catastrophe la plus importante que l’on puisse imaginer : de l’eau coule dans la mine et ronge le sel. De plus, il fuit depuis les cavités de l’eau contaminée au césium.

Il y a plus de cent ans, des mineurs ont creusé la première mine à Asse pour en extraire du sel. La première mine s’est rapidement écroulée car de l’eau s’est infiltrée dans la mine. En 1906 les mineurs ont fait un second trou dans la colline, c’est la mine de Asse II. Ils ont commencé par extraire du sel de potasse, cela se vendait comme engrais. Ensuite ils ont extrait du sel gemme. En 1964 la mine n’était plus rentable, on l’a fermée.
A la demande de l’Etat, la société pour la protection contre les rayonnements ionisants a racheté la mine afin de faire des recherches sur l’enfouissement en profondeur.

Les premiers fûts jaunes sont arrivés en 1967, on a appelé cela “enfouissement expérimental de déchets faiblement radioactifs”. Officiellement, cela n’a jamais été considéré comme un site
d’enfouissement définitif des déchets, mais comme une mine soumise au code minier et non à la réglementation en matière nucléaire. Jusqu’à 1978, on a enfoui 125 000 fûts de déchets faible activité et 1300 fûts de déchets moyenne activité. (…)

Visite guidée au cœur du monstre

Dans le wagon, on fonce à toute allure jusqu’à 700 mètres de profondeur. Chacun porte sa lampe frontale, son casque et son oxygène de survie en cas d’incident. (…)

Le voyage conduit à travers un labyrinthe de vingt kilomètres dans la montagne. Parlitz s’arrête à l’entrée d’une cavité ouverte et montre en direction d’un couvercle vert poussiéreux encastré dans le sol. A cet endroit, on a creusé un trou dans la couche de sel épaisse de sept mètres et fait tomber des fûts de déchets nucléaires dans la cavité inférieure. (…)
“Nous sommes toujours partis de l’hypothèse que la géologie servait de cadre sûr aux déchets nucléaires”, explique Haury. Une mine de sel a la propriété de refermer seule les cavités. Au bout de quarante à cinquante ans, chaque tunnel de la mine est compressé et a ainsi disparu. On appelle cela l’auto-guérison.

Le sel d’Asse repose depuis 150 millions d’années. On espérait pouvoir stocker les déchets nucléaires dans le sel, celui-ci les entourerait hermétiquement et les protégerait pour des millions d’années. Selon Haury, c’est la raison pour laquelle on a mis les fûts à même les cavités sans les mettre dans des containers de sécurité. Ils ont crû à la géologie et reçoivent maintenant une sacrée leçon.(…)

Depuis 1985, une solution saline venue de l’extérieur de la mine s’y répand, dit Haury. A certains endroits, il pleut franchement à travers la couche, explique Haury, et c’est impossible à colmater. Ce sont en tout 12 mètres cubes d’eau qui s’infiltrent quotidiennement. C’est de l’eau très concentrée en sel qui détruit la mine lentement. Un mètre cube de cette eau ronge trois mètres cube de sel de potasse. La mine devient instable. Elle va s’effondrer d’ici à quelques années. Une étude montre que cela pourrait se produire d’ici à 2014.
“C’est la raison pour laquelle nous n’avons plus beaucoup de temps et nous devons trouver une solution acceptable le plus rapidement possible”, dit Haury. Leur solution est la suivante : les cavités ouvertes du tunnel vont être remplies avec un béton salin spécial, pour stabiliser la mine. Ensuite toute la mine de sel devrait être inondée avec une solution spéciale qu’ils appellent “fluide de protection”. Cela a l’air d’une idée de fou, Haury le reconnaît. Car ce que l’on ne veut surtout pas voir dans la mine, c’est bien de l’eau, car il n’y a rien de plus agressif que l’eau salée. L’eau salée ronge le métal en un rien de temps et les radio-nucléides peuvent être conduits à l’extérieur de la mine par l’eau.

Le liquide de protection doit être plus lourd que l’eau saline qui entre dans la mine. Les radio-nucléides resteraient ainsi au-dessous et ne remonteraient pas à la surface. C’est du moins ce que dit la théorie !

Huit fois la norme autorisée

Si leurs théories avaient toujours été bonnes, ce ne serait pas pareil chaos dans la mine. Il n’y aurait pas de fuite de césium. Parlitz redémarre le véhicule et passe près d’une de ces zones contaminées. Ils appellent cela le marais salin, une sorte de mare qui fait trois mètres cinquante par quatre. Elle est condamnée à l’aide d’une corde et l’on peut lire “Attention contamination” et “zone de contrôle de la radioactivité” sur les pancartes qui y sont suspendues. (…) Dans ce marécage salin, on a mesuré une contamination radioactive pour la première fois il y a trois ans. Aujourd’hui, la contamination dépasse huit fois les normes autorisées pour le césium 137.

Ils ne savent pas d’où vient le césium, dit Haury. Il est sûrement en provenance de la zone douze où il est bien probable que les premiers fûts se sont ouverts. Pour en être certain, il faudrait ouvrir la cavité en faisant un trou, nous dit Haury.

L’eau contaminée est pompée par l’exploitant et renvoyée à quelques centaines de mètres de là plus en profondeur. Lorsque cela a été dévoilé, l’opinion publique a été choquée. Haury affirme que c’était une erreur de ne pas l’avoir communiqué plus tôt de façon claire. “Mais qu’aurions-nous dû faire ? L’eau contaminée est bien mieux en profondeur que plus haut, là où les gens travaillent.” Et puis ils avaient bien le droit de le faire, d’après le code minier.

Haury raconte que les opposants à Asse demandent à ce que les déchets nucléaires soient ressortis de la mine, mais d’après Haury ce ne serait pas une bonne solution. Les travailleurs qui seraient amenés à le faire seraient exposés à des radiations très importantes.

Il y a peu, l’ingénieur en chef d’Asse a calculé que si l’on récupérait tous les déchets, cela en coûterait de deux à trois milliards d’euros et cela prendrait environ quarante ans. Le centre Helmholz deviendrait “le plus gros producteur allemand de déchets nucléaires.” Une façon élégante de dire que la recherche d’un site d’enfouissement adapté pour les déchets nucléaires a échoué.

Aujourd’hui, tout le monde est contre

Des centaines d’opposants à Asse ont manifesté jusqu’au site aux grandes tours de forage le premier week-end de juillet 2008. Sur le podium, des hommes politiques de toutes les couleurs s’offusquaient devant le scandale d’Asse, exigeant l’abandon des projets d’inondation.

Plus personne ne dit être d’accord avec les gens du centre Helmholtz, pas même le paysan de la droite conservatrice (CDU) qui trouve pourtant le nucléaire pas si mal. Pas non plus le député libéral du FDP entre-temps devenu spécialiste d’Asse.

Peter Dickel, le véritable spécialiste d’Asse à la barbe rousse se réjouit discrètement qu’Asse fasse enfin la une des journaux. “Mais le véritable scandale”, a-t-il dit lors du rassemblement, “c’est que l’on ait un jour osé enfouir des déchets nucléaire dans cette ancienne mine. Le fait qu’une solution liquide envahisse la mine depuis vingt ans, sans que les autorités ne fassent autre chose que de nous dire que tout va bien, est tout aussi scandaleux.”

Les dangers étaient connus dès le début. Les communes environnantes ont prévenu des dangers de l’eau dans la mine dès 1964. Mais les hommes politiques et exploitants du site n’ont rien voulu entendre.

Dickel parle ensuite du professeur Klaus Kühn, qui grâce à Asse est devenu le pape allemand de l’enfouissement. C’est lui qui avait déclaré que le sel était le meilleur lieu pour un enfouissement, c’est lui qui avait conçu Asse affirmant sans gène : “Des entrées d’eau ou de solution saline sont quasi exclues.” C’est aussi Kühn qui a proposé Gorleben comme site d’enfouissement pour les déchets hautement radioactifs. Si aujourd’hui Asse s’effondre, il risque d’en être de même pour Gorleben.

Source : Journal suisse WOZ

Traduit de l’allemand par Cécile Lecomte



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