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Sortir du nucléaire n°36



Sept-oct 2007

A voir

Russie : dans la région fortement contaminée de Novozybkov

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°36 - Sept-oct 2007

 Tchernobyl
Article publié le : 1er octobre 2007


L’association “LES ENFANTS de TCHERNOBYL”, s’est rendue en septembre 2006 dans les régions du sud-ouest de la Russie fortement contaminées par les retombées radioactives de Tchernobyl.
Voici le compte rendu en photos.



Photo 1 : Le Maire de la ville de Novozybkov (47 000 habitants) nous accueille à la frontière entre la Fédération de Russie et l’Ukraine, située à 75 km au sud de sa ville. Son intervention met un terme aux longues et
laborieuses formalités concernant l’entrée du matériel vidéo et de mesure de la radioactivité.

Photo 2 : Novozybkov centre avec la grande place des parades. Là comme ailleurs, des foules devaient être massées le 1er mai 1986 dans la totale inconscience du danger nucléaire tombant du ciel. Région proche du point frontalier triple entre Russie-Belarus-Ukraine avec peu de ressources.

Photo 3 : Novozybkov centre : 770 000 Bq/m2 de césium137, 184 km de Tchernobyl 20 ans après l’arrivée de la contamination. Dans les milieux naturels conservant la contamination, un peu partout dans la ville, nous mesurons entre 400 000 et 1 million de Bq/m2 de césium137.

Photo 4 : Marché de Novozybkov. Les produits locaux assurent l’essentiel des ressources alimentaires de ce grand marché. Le matériel portatif de mesure ne permet aucune appréciation tant le “bruit de fond ambiant” de césium137 est important. A quelques dizaines de km de là, les endroits sont très variablement contaminés.

Photo 5 : Marché de Novozybkov. La bonne humeur a pris le dessus sur l’inquiétude jamais loin. Les marchandes fournissent des attestations de contrôle de leurs produits.
Il est facilement admis que la marchandise refusée n’est peut-être pas vendue mais pas détruite non plus.

Photo 6 : Le Maire de Novozybkov se bat pour que ses administrés puissent conserver les “privilèges” liés à la radioactivité : exonération des impôts fonciers, retraites augmentées, meilleures bourses d’études, priorité d’accès dans les universités de Moscou, anticipation de l’âge de la retraite, séjour annuel en sanatorium, soins et médicaments gratuits... L’état russe veut déclasser Novozybkov au motif que la situation radiologique serait redevenue “normale”. La ville se lance dans un procès contre l’état.

Photo 7 : Orphelinat de Novozybkov. Bien soutenu par la ville, sa situation contraste avec celle, délabrée, de l’hôpital dépendant de l’état. Des enfants peuvent être recueillis après déchéance de l’autorité parentale. Dans la région, les naissances sont inférieures de 25 % aux décès ; 238 nouveau-nés sur 1000 présentent des anomalies à Novozybkov.

Photo 8 : Depuis 1994, il n’y a pratiquement plus de moyens pour soutenir cette région. L’agriculture devient très extensive. Le peu de fertilité naturelle des sols s’use avec les dernières machines du temps de la collectivisation. Le manque d’engrais facilite l’assimilation des contaminants radioactifs.

Photo 9 : Environ 1 million de Bq/m2. Sviatsk, bourg agricole à une dizaine de km de Novozybkov, près du Belarus, a été récemment évacué par une décision de 1991. Ici le centre culturel a été pulvérisé. On l’a pourtant construit après la catastrophe de 1986. Il a fallu du temps pour prendre la véritable dimension
de l’événement à près de 200 km de distance.

Photo 10 : Sviatsk, bourg russe à 185 Km de Tchernobyl, évacué et finalement rasé à cause d’environ 1 million de Bq/m2 de césium 137 présents 20 ans après. Habité et cultivé pendant - et durant une demi-décennie après - l’installation de la contamination, on peut imaginer ce que la population a dû subir des méfaits de la radioactivité. D’autant que, si l’on mesure aisément la présence du césium 137, l’on ignore les teneurs en strontium et plutoniums, entre autres. L’ancien chef du kolkhoze de Sviatsk se recueille
devant les restes de l’église abattue.

Photo 11 : Lourd héritage et difficile face à face entre générations. D’un côté le vieux chef d’entreprise collectiviste qui revisite avec nostalgie les enthousiasmes et les réalisations du temps de sa jeunesses dont ne subsiste qu’une terre qu’il a fallu fuir. l’autre côté la jeune génération s’interroge face au poids de l’héritage.

Photo 12 : Entre les 1 million de Bq/m2 du bourg complètement
rasé de Sviatsk et les 800 000 Bq/m2 du village à moitié
abandonné de Staryi Vychkov, un important troupeau
de vache pâture.

Photo 13 : Cet enfant d’environ 3 ans joue à remplir des flacons de terre sableuse dans ce qui fut la rue de son village pendant que nous mesurons à côté de lui 740 000 Bq/m2 de césium 137.
Ce village de Staryi Vychkov est semi-abandonné. La famille de cet enfant, réfugiée du Kazakhstan depuis peu se plaint de maladies fréquemment rencontrées dans ces lieux.


Photo 14 : Ce village évacué a été réoccupé par des réfugiés venus, pour l’essentiel, des anciennes républiques asiatiques de l’URSS, ravis de trouver gratuitement un toit et une terre. 15 nationalités se côtoient à Staryi Vichkov où nous
mesurons jusqu’à 850 000 Bq/m2. Dans le potager de la maison de l’enfant ci-dessus nous mesurons 600 000 Bq/m2 de césium 137.

Photo 15 : Zaborié, à 220 km de Tchernobyl : nous mesurons 3 250 000 Bq/m2 de césium 137 dans la forêt et 1 650 000 Bq/m2 dans ce chaume de céréales récoltées. Tout près d’ici où le Maire nous invite à une mesure donnant 3 millions de Bq/m2, des militaires de l’Armée Rouge passant par là auraient dit : “C’est ici la région la plus contaminée de Russie”.

Photo 16 : Zaborié, une centaine d’habitants dont onze enfants,
avec Maire et Pope, ont résisté à l’évacuation au prétexte “que le village d’accueil prévu n’avait pas d’école “...
Le dénuement sur 3 millions de Bq/m2
20 ans après.

Photo 17 : 2007, deux groupes d’”Enfants de Tchernobyl” sont accueillis par des familles françaises : 127 en juillet, 103 en août dont 12 gamins russes de Novozybkov. Ce sont les 2480èmes enfants que l’asso amène séjourner en France.

Photo 18 : Les mesures corporelles de contamination en césium 137 des organismes des enfants - payées par l’asso - avant, puis après le séjour estival, montrent une baisse moyenne de 30 à 40% au bout des 3 semaines de séjour dans les familles françaises. L’asso finance aussi les cures de pectine en Ukraine et au Bélarus.
Carte des niveaux de fortes contaminations radioactives sur l’Ukraine, le Belarus, la Russie (entre environ 100 000 et des millions de Bq/m2 de césium137).

Peu connue dans sa vision d’ensemble car publiée en 8 coupures (ATLAS of CAESIUM DEPOSITION on EUROPE AFTER the TCHERNOBYL ACCIDENT, Communauté européenne, 1998).

Cette cartographie s’avère remarquablement fiable dans l’espace ex-soviétique.
La “zone interdite” de proximité (30-40 km) apparaît comme un argument de communication contestable tant les fortes contaminations la débordent jusqu’à 250 km de distance !
Le message essentiel des scientifiques soviétiques responsables de cette cartographie est le suivant : “Des populations importantes vivent sur des niveaux de contaminations considérables dont on se doit de les protéger”. Message trahi par diverses pressions et manigances internationales.
Contact :
“Les Enfants de Tchernobyl“
84 route d’Aspach,
68800 Vieux-Thann
Tel./fax : 03 89 40 26 33
les.enfants.de.tchernobyl@wanadoo.fr

Photo 1 : Le Maire de la ville de Novozybkov (47 000 habitants) nous accueille à la frontière entre la Fédération de Russie et l’Ukraine, située à 75 km au sud de sa ville. Son intervention met un terme aux longues et
laborieuses formalités concernant l’entrée du matériel vidéo et de mesure de la radioactivité.

Photo 2 : Novozybkov centre avec la grande place des parades. Là comme ailleurs, des foules devaient être massées le 1er mai 1986 dans la totale inconscience du danger nucléaire tombant du ciel. Région proche du point frontalier triple entre Russie-Belarus-Ukraine avec peu de ressources.

Photo 3 : Novozybkov centre : 770 000 Bq/m2 de césium137, 184 km de Tchernobyl 20 ans après l’arrivée de la contamination. Dans les milieux naturels conservant la contamination, un peu partout dans la ville, nous mesurons entre 400 000 et 1 million de Bq/m2 de césium137.

Photo 4 : Marché de Novozybkov. Les produits locaux assurent l’essentiel des ressources alimentaires de ce grand marché. Le matériel portatif de mesure ne permet aucune appréciation tant le “bruit de fond ambiant” de césium137 est important. A quelques dizaines de km de là, les endroits sont très variablement contaminés.

Photo 5 : Marché de Novozybkov. La bonne humeur a pris le dessus sur l’inquiétude jamais loin. Les marchandes fournissent des attestations de contrôle de leurs produits.
Il est facilement admis que la marchandise refusée n’est peut-être pas vendue mais pas détruite non plus.

Photo 6 : Le Maire de Novozybkov se bat pour que ses administrés puissent conserver les “privilèges” liés à la radioactivité : exonération des impôts fonciers, retraites augmentées, meilleures bourses d’études, priorité d’accès dans les universités de Moscou, anticipation de l’âge de la retraite, séjour annuel en sanatorium, soins et médicaments gratuits... L’état russe veut déclasser Novozybkov au motif que la situation radiologique serait redevenue “normale”. La ville se lance dans un procès contre l’état.

Photo 7 : Orphelinat de Novozybkov. Bien soutenu par la ville, sa situation contraste avec celle, délabrée, de l’hôpital dépendant de l’état. Des enfants peuvent être recueillis après déchéance de l’autorité parentale. Dans la région, les naissances sont inférieures de 25 % aux décès ; 238 nouveau-nés sur 1000 présentent des anomalies à Novozybkov.

Photo 8 : Depuis 1994, il n’y a pratiquement plus de moyens pour soutenir cette région. L’agriculture devient très extensive. Le peu de fertilité naturelle des sols s’use avec les dernières machines du temps de la collectivisation. Le manque d’engrais facilite l’assimilation des contaminants radioactifs.

Photo 9 : Environ 1 million de Bq/m2. Sviatsk, bourg agricole à une dizaine de km de Novozybkov, près du Belarus, a été récemment évacué par une décision de 1991. Ici le centre culturel a été pulvérisé. On l’a pourtant construit après la catastrophe de 1986. Il a fallu du temps pour prendre la véritable dimension
de l’événement à près de 200 km de distance.

Photo 10 : Sviatsk, bourg russe à 185 Km de Tchernobyl, évacué et finalement rasé à cause d’environ 1 million de Bq/m2 de césium 137 présents 20 ans après. Habité et cultivé pendant - et durant une demi-décennie après - l’installation de la contamination, on peut imaginer ce que la population a dû subir des méfaits de la radioactivité. D’autant que, si l’on mesure aisément la présence du césium 137, l’on ignore les teneurs en strontium et plutoniums, entre autres. L’ancien chef du kolkhoze de Sviatsk se recueille
devant les restes de l’église abattue.

Photo 11 : Lourd héritage et difficile face à face entre générations. D’un côté le vieux chef d’entreprise collectiviste qui revisite avec nostalgie les enthousiasmes et les réalisations du temps de sa jeunesses dont ne subsiste qu’une terre qu’il a fallu fuir. l’autre côté la jeune génération s’interroge face au poids de l’héritage.

Photo 12 : Entre les 1 million de Bq/m2 du bourg complètement
rasé de Sviatsk et les 800 000 Bq/m2 du village à moitié
abandonné de Staryi Vychkov, un important troupeau
de vache pâture.

Photo 13 : Cet enfant d’environ 3 ans joue à remplir des flacons de terre sableuse dans ce qui fut la rue de son village pendant que nous mesurons à côté de lui 740 000 Bq/m2 de césium 137.
Ce village de Staryi Vychkov est semi-abandonné. La famille de cet enfant, réfugiée du Kazakhstan depuis peu se plaint de maladies fréquemment rencontrées dans ces lieux.


Photo 14 : Ce village évacué a été réoccupé par des réfugiés venus, pour l’essentiel, des anciennes républiques asiatiques de l’URSS, ravis de trouver gratuitement un toit et une terre. 15 nationalités se côtoient à Staryi Vichkov où nous
mesurons jusqu’à 850 000 Bq/m2. Dans le potager de la maison de l’enfant ci-dessus nous mesurons 600 000 Bq/m2 de césium 137.

Photo 15 : Zaborié, à 220 km de Tchernobyl : nous mesurons 3 250 000 Bq/m2 de césium 137 dans la forêt et 1 650 000 Bq/m2 dans ce chaume de céréales récoltées. Tout près d’ici où le Maire nous invite à une mesure donnant 3 millions de Bq/m2, des militaires de l’Armée Rouge passant par là auraient dit : “C’est ici la région la plus contaminée de Russie”.

Photo 16 : Zaborié, une centaine d’habitants dont onze enfants,
avec Maire et Pope, ont résisté à l’évacuation au prétexte “que le village d’accueil prévu n’avait pas d’école “...
Le dénuement sur 3 millions de Bq/m2
20 ans après.

Photo 17 : 2007, deux groupes d’”Enfants de Tchernobyl” sont accueillis par des familles françaises : 127 en juillet, 103 en août dont 12 gamins russes de Novozybkov. Ce sont les 2480èmes enfants que l’asso amène séjourner en France.

Photo 18 : Les mesures corporelles de contamination en césium 137 des organismes des enfants - payées par l’asso - avant, puis après le séjour estival, montrent une baisse moyenne de 30 à 40% au bout des 3 semaines de séjour dans les familles françaises. L’asso finance aussi les cures de pectine en Ukraine et au Bélarus.
Carte des niveaux de fortes contaminations radioactives sur l’Ukraine, le Belarus, la Russie (entre environ 100 000 et des millions de Bq/m2 de césium137).

Peu connue dans sa vision d’ensemble car publiée en 8 coupures (ATLAS of CAESIUM DEPOSITION on EUROPE AFTER the TCHERNOBYL ACCIDENT, Communauté européenne, 1998).

Cette cartographie s’avère remarquablement fiable dans l’espace ex-soviétique.
La “zone interdite” de proximité (30-40 km) apparaît comme un argument de communication contestable tant les fortes contaminations la débordent jusqu’à 250 km de distance !
Le message essentiel des scientifiques soviétiques responsables de cette cartographie est le suivant : “Des populations importantes vivent sur des niveaux de contaminations considérables dont on se doit de les protéger”. Message trahi par diverses pressions et manigances internationales.
Contact :
“Les Enfants de Tchernobyl“
84 route d’Aspach,
68800 Vieux-Thann
Tel./fax : 03 89 40 26 33
les.enfants.de.tchernobyl@wanadoo.fr



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