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Nos communiqués de presse

Nucléaire : après les incidents graves en Allemagne et au Japon : le "silence assourdissant" des autorités françaises

Communiqué du 18 juillet 2007



 Allemagne : démission du Président de Vattenfall Europe
- Japon : fermeture de la plus grande centrale nucléaire du monde


Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce le "silence assourdissant" des autorités françaises concernant le risque nucléaire. Les évènements récents au Japon, en Allemagne (et en Suède il y a pratiquement un an) montrent que les normes de sécurité définies par les "spécialistes" sont gravement mises en défaut. (voir ci-dessous)

Contrairement à ce qui nous est toujours dit, le risque zéro existe : il suffit de fermer les centrales nucléaires. C’est d’ailleurs ce qu’il faut faire immédiatement lorsque les normes de sûreté d’une centrale nucléaire ont été sous-évaluées à la conception, comme c’est le cas au Japon... et en France.

A ce sujet, le Réseau "Sortir du nucléaire" s’est procuré des documents internes à EDF qui montrent :
- la falsification de données sismiques par EDF
- les fortes divergences entre les experts du très officiel IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) et ceux d’EDF.
- l’opération de "lobbying au plus haut niveau de l’Autorité de sûreté" mise en œuvre par EDF pour empêcher la prise en compte de calculs de l’IRSN

Qui plus est, EDF et l’Autorité de sûreté (ASN) ont reconnu aujourd’hui même une "anomalie sérieuse" (colmatage "élevé" des générateurs de vapeur) qui affecte la quasi totalité des réacteurs français. EDF, avec la bénédiction de l’ASN, annonce que les réacteurs vont continuer à fonctionner "dans des conditions de sûreté acceptables". Que signifie cette expression ? Faut-il s’attendre à un nombre "acceptable" d’accidents nucléaires ?

Toujours en France, les calculs d’EDF se sont aussi révélés faux concernant le risque d’inondation : l’eau de la Garonne ne "pouvait pas" passer par-dessus les digues de la centrale nucléaire du Blayais (Gironde), or c’est ce qui s’est produit le 27 décembre 1999, la centrale frôlant le désastre.

Hélas, les autorités françaises continuent à faire preuve du plus grand autisme. Le Président de la République, pourtant focalisé sur la "sécurité", ne semble pas prendre conscience de l’insécurité nucléaire. Pendant ce temps, EDF, Areva et le CEA désinforment impunément, et l’accident nucléaire menace plus que jamais...

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Données détaillées :

Japon :
- c’est la 4ème fois en quelques semaines qu’une centrale nucléaire est soumise a des secousses supérieures aux limites maximales.
- la plus grande centrale nucléaire du monde est fermée jusqu’à nouvel ordre.

Le séisme du 15 juillet a entraîné un incendie, des ruptures de fûts de déchets radioactifs et des rejets radioactifs à l’extérieur de la centrale nucléaire de Kashiwasaki. L’entreprise nucléaire TEPCO, habituée à mentir à la population (*) a une nouvelle fois tenté de cacher la vérité mais est enfin en train de reconnaître peu à peu les faits. Important : c’est la quatrième fois au moins qu’une centrale nucléaire japonaise est soumise à des secousses supérieures aux limites prévues par les calculs des "spécialistes". Les secousses enregistrées le 25 mars dernier à la centrale nucléaire de Shika, située à 21 km de l’épicentre, avaient une accélération de 7,11 m/s2 soit presque deux fois les 3,74 m/s2 prévus dans la conception des réacteurs.
Au lieu de dire "Vous voyez, ça a tenu quand même", ne faudrait-il pas dire "Nous avons eu beaucoup de chance, mais il faut prendre des mesures radicales" ? C’est-à-dire fermer définitivement ces réacteurs. M. Amari, a assuré que son gouvernement allait "accélérer les travaux pour vérifier si les réacteurs peuvent résister à divers scénarios de tremblements de terre." Il est bien temps de faire ces vérifications… avec 20 ans de retard !
Aujourd’hui, la vérité continue à éclater... peu à peu : le fuite radioactive n’était pas d’un litre et demi mais de 1200 litres, la radioactivité relâchée n’était pas de 60 000 becquerels mais de 90 000, les fûts de déchets nucléaires renversés étaient au moins 438 et non 100, certains s’étant d’ailleurs ouverts pendant le séisme...


Allemagne :
- des incidents inquiétants ont été cachés dans (au moins) deux centrales nucléaires
- la vérité éclate… peu à peu. Mme Merkel demande la vérité.
Un incendie le 28 juin dans la centrale nucléaire de Krümmel, à 30 kilomètres de Hambourg, entraîne un arrêt en catastrophe du réacteur. La société suédoise Vattenfall, qui exploite cette centrale, a elle aussi essayé de cacher la vérité avant de reconnaître peu à peu les faits, y compris dans une autre centrale nucléaire située à Brunsbüttel. Vattenfall a dissimulé la gravité de l’incident juste avant le sommet sur l’énergie organisé en Allemagne pour tenter de remettre en cause le plan de sortie du nucléaire.
Le 11 juillet, la chancelière allemande Angela Merkel a exigé des explications sur ces deux incidents.
Le 13 juillet, le parquet de Lübeck a mené une perquisition à la centrale nucléaire de Krümmel
Le 16 juillet, Vattenfall a licencié son directeur des activités nucléaires et son responsable de la communication.
Le 18 juillet, le directeur Europe de Vattenfall a présenté sa démission
A suivre...
Suède :
à 7 minutes de la catastrophe nucléaire le 25 juillet 2006
Il y a pratiquement un an, la Suède frôlait une catastrophe nucléaire. Le réacteur numéro 1 de la centrale suédoise de Forsmark, située au nord de Stockholm, est devenu pratiquement incontrôlable à la suite d’un court-circuit suivi d’une perte de réseau électrique. Dans le même temps, plusieurs systèmes de sécurité n’ont pas fonctionné comme prévu. "Seul le hasard a évité qu’une fusion du cœur ne se produise" a affirmé Lars-Olov Höglund qui a été responsable du département de construction dans l’entreprise Vattenfall. Ayant été responsable de la centrale nucléaire de Forsmark, il la connaît par cœur."C’est l’évènement le plus dangereux depuis Harrisbourg et Tchernobyl" a-t-il affirmé dans le quotidien suédois Svenska Dagbladet.

France :
risques sismiques, incendies, inondations, etc, les défaillances se multiplient dans les centrales nucléaires… et les autorités françaises se taisent. Pire : MM Sarkozy, Juppé (remplacé par M. Borloo) ont pris fait et cause pour l’industrie nucléaire sans se justifier ni répondre aux objections du Réseau "Sortir du nucléaire".
Pour contraindre les autorités françaises à regarder la réalité en face, le Réseau "Sortir du nucléaire" publiera demain jeudi sur son site web des documents confidentiels sur l’inadaptation des centrales françaises face aux séismes.


(*) TEPCO a été en 2002 au centre d’un énorme scandale après avoir falsifié des documents de sûreté afin de cacher des fissures apparues sur de nombreux réacteurs. 17 réacteurs ont immédiatement été fermés administrativement et le sont restés pendant des mois.

 Allemagne : démission du Président de Vattenfall Europe
- Japon : fermeture de la plus grande centrale nucléaire du monde


Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce le "silence assourdissant" des autorités françaises concernant le risque nucléaire. Les évènements récents au Japon, en Allemagne (et en Suède il y a pratiquement un an) montrent que les normes de sécurité définies par les "spécialistes" sont gravement mises en défaut. (voir ci-dessous)

Contrairement à ce qui nous est toujours dit, le risque zéro existe : il suffit de fermer les centrales nucléaires. C’est d’ailleurs ce qu’il faut faire immédiatement lorsque les normes de sûreté d’une centrale nucléaire ont été sous-évaluées à la conception, comme c’est le cas au Japon... et en France.

A ce sujet, le Réseau "Sortir du nucléaire" s’est procuré des documents internes à EDF qui montrent :
- la falsification de données sismiques par EDF
- les fortes divergences entre les experts du très officiel IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) et ceux d’EDF.
- l’opération de "lobbying au plus haut niveau de l’Autorité de sûreté" mise en œuvre par EDF pour empêcher la prise en compte de calculs de l’IRSN

Qui plus est, EDF et l’Autorité de sûreté (ASN) ont reconnu aujourd’hui même une "anomalie sérieuse" (colmatage "élevé" des générateurs de vapeur) qui affecte la quasi totalité des réacteurs français. EDF, avec la bénédiction de l’ASN, annonce que les réacteurs vont continuer à fonctionner "dans des conditions de sûreté acceptables". Que signifie cette expression ? Faut-il s’attendre à un nombre "acceptable" d’accidents nucléaires ?

Toujours en France, les calculs d’EDF se sont aussi révélés faux concernant le risque d’inondation : l’eau de la Garonne ne "pouvait pas" passer par-dessus les digues de la centrale nucléaire du Blayais (Gironde), or c’est ce qui s’est produit le 27 décembre 1999, la centrale frôlant le désastre.

Hélas, les autorités françaises continuent à faire preuve du plus grand autisme. Le Président de la République, pourtant focalisé sur la "sécurité", ne semble pas prendre conscience de l’insécurité nucléaire. Pendant ce temps, EDF, Areva et le CEA désinforment impunément, et l’accident nucléaire menace plus que jamais...

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Données détaillées :

Japon :
- c’est la 4ème fois en quelques semaines qu’une centrale nucléaire est soumise a des secousses supérieures aux limites maximales.
- la plus grande centrale nucléaire du monde est fermée jusqu’à nouvel ordre.

Le séisme du 15 juillet a entraîné un incendie, des ruptures de fûts de déchets radioactifs et des rejets radioactifs à l’extérieur de la centrale nucléaire de Kashiwasaki. L’entreprise nucléaire TEPCO, habituée à mentir à la population (*) a une nouvelle fois tenté de cacher la vérité mais est enfin en train de reconnaître peu à peu les faits. Important : c’est la quatrième fois au moins qu’une centrale nucléaire japonaise est soumise à des secousses supérieures aux limites prévues par les calculs des "spécialistes". Les secousses enregistrées le 25 mars dernier à la centrale nucléaire de Shika, située à 21 km de l’épicentre, avaient une accélération de 7,11 m/s2 soit presque deux fois les 3,74 m/s2 prévus dans la conception des réacteurs.
Au lieu de dire "Vous voyez, ça a tenu quand même", ne faudrait-il pas dire "Nous avons eu beaucoup de chance, mais il faut prendre des mesures radicales" ? C’est-à-dire fermer définitivement ces réacteurs. M. Amari, a assuré que son gouvernement allait "accélérer les travaux pour vérifier si les réacteurs peuvent résister à divers scénarios de tremblements de terre." Il est bien temps de faire ces vérifications… avec 20 ans de retard !
Aujourd’hui, la vérité continue à éclater... peu à peu : le fuite radioactive n’était pas d’un litre et demi mais de 1200 litres, la radioactivité relâchée n’était pas de 60 000 becquerels mais de 90 000, les fûts de déchets nucléaires renversés étaient au moins 438 et non 100, certains s’étant d’ailleurs ouverts pendant le séisme...


Allemagne :
- des incidents inquiétants ont été cachés dans (au moins) deux centrales nucléaires
- la vérité éclate… peu à peu. Mme Merkel demande la vérité.
Un incendie le 28 juin dans la centrale nucléaire de Krümmel, à 30 kilomètres de Hambourg, entraîne un arrêt en catastrophe du réacteur. La société suédoise Vattenfall, qui exploite cette centrale, a elle aussi essayé de cacher la vérité avant de reconnaître peu à peu les faits, y compris dans une autre centrale nucléaire située à Brunsbüttel. Vattenfall a dissimulé la gravité de l’incident juste avant le sommet sur l’énergie organisé en Allemagne pour tenter de remettre en cause le plan de sortie du nucléaire.
Le 11 juillet, la chancelière allemande Angela Merkel a exigé des explications sur ces deux incidents.
Le 13 juillet, le parquet de Lübeck a mené une perquisition à la centrale nucléaire de Krümmel
Le 16 juillet, Vattenfall a licencié son directeur des activités nucléaires et son responsable de la communication.
Le 18 juillet, le directeur Europe de Vattenfall a présenté sa démission
A suivre...
Suède :
à 7 minutes de la catastrophe nucléaire le 25 juillet 2006
Il y a pratiquement un an, la Suède frôlait une catastrophe nucléaire. Le réacteur numéro 1 de la centrale suédoise de Forsmark, située au nord de Stockholm, est devenu pratiquement incontrôlable à la suite d’un court-circuit suivi d’une perte de réseau électrique. Dans le même temps, plusieurs systèmes de sécurité n’ont pas fonctionné comme prévu. "Seul le hasard a évité qu’une fusion du cœur ne se produise" a affirmé Lars-Olov Höglund qui a été responsable du département de construction dans l’entreprise Vattenfall. Ayant été responsable de la centrale nucléaire de Forsmark, il la connaît par cœur."C’est l’évènement le plus dangereux depuis Harrisbourg et Tchernobyl" a-t-il affirmé dans le quotidien suédois Svenska Dagbladet.

France :
risques sismiques, incendies, inondations, etc, les défaillances se multiplient dans les centrales nucléaires… et les autorités françaises se taisent. Pire : MM Sarkozy, Juppé (remplacé par M. Borloo) ont pris fait et cause pour l’industrie nucléaire sans se justifier ni répondre aux objections du Réseau "Sortir du nucléaire".
Pour contraindre les autorités françaises à regarder la réalité en face, le Réseau "Sortir du nucléaire" publiera demain jeudi sur son site web des documents confidentiels sur l’inadaptation des centrales françaises face aux séismes.


(*) TEPCO a été en 2002 au centre d’un énorme scandale après avoir falsifié des documents de sûreté afin de cacher des fissures apparues sur de nombreux réacteurs. 17 réacteurs ont immédiatement été fermés administrativement et le sont restés pendant des mois.


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