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fév
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Non au recyclage des ferrailles radioactives à Feurs dans la Loire ou ailleurs

Feurs - Pays de la Loire


Vendredi 4 février 2005


Feurs métal suspend son projet

Face à l’opposition massive de la population, des associations et des syndicats, la SOCATRI (Areva) ne devrait plus désormais se débarrasser de ses stocks radioactifs en les bradant à la fonderie Feurs métal

Les dirigeants de la fonderie Feurs métal ont annoncé, dans un communiqué datant de début février 2005, leur décision "de suspendre leur campagne d’essais" de fusion de ferrailles issues de la filière nucléaire.

Les dirigeants précisent : "Nous sommes sensibles à l’image et à la bonne intégration de notre usine dans son environnement et nous constatons que l’ensemble des soutiens nécessaires à ce projet n’a pu être retenu".

Il s’agit d’une réelle victoire mais il faut rester extrêmement prudent : il n’y aurait pas de "perspectives d’industrialisation du procédé à court terme" mais il n’existe, à ce jour, aucune garantie qu’à moyen terme cette campagne d’essais ne reprenne pas à Feurs ou ailleurs.

En savoir plus : https://adsenvironnement.free.fr

CRIIRAD 471 avenue Victor HUGO 26000 VALENCE

Communiqué de presse du vendredi 4 février 2005

Dossier FEURSMETAL (Commune de FEURS, Loire)

Victoire complète des associations, des syndicats et de la CRIIRAD

Les dirigeants de la fonderie Feursmétal abandonnent leur projet d’utilisation des ferrailles contaminées en provenance de l’industrie nucléaire pour la fabrication de pièces en acier moulé.

La SOCATRI (Areva) ne pourra pas se débarrasser de ses stocks radioactifs en les bradant à la fonderie Feursmétal.

La CRIIRAD qui se bat depuis plusieurs années sur ce dossier se félicite de ce résultat.

Le projet était en effet illégal.

La CRIIRAD avait interpellé à ce sujet les autorités et obtenu des audiences aux deux ministères concernés : celui de la Santé (fin octobre 2004) et celui de l’Ecologie (fin novembre 2004). Au cours du second entretien, le directeur-adjoint de la DGSNR (M. Bourguignon) avait fini par admettre que le projet n’était effectivement pas conforme à la réglementation. Il avait toutefois ajouté que ce n’était pas vraiment grave puisque la fonderie n’obtiendrait pas l’autorisation de fonctionner sur un plan industriel. Nous avions objecté que les promoteurs du projet ne souhaitaient pas conduire des recherches ni des expérimentations mais bel et bien une activité industrielle. Nous avions donc insisté pour que la DGSNR en avise au plus vite la DRIRE Rhône-Alpes et les dirigeants de Feursmétal.

De toute évidence, la DGSNR n’a rien clarifié. De son côté, la CRIIRAD a largement diffusé les informations obtenues aux ministères mais les dirigeants de Feursmétal n’y ont pas cru. Nos déclarations ont cependant fini par les inquiéter puisqu’ils ont finalement pris contact avec la DGSNR.

Leur communiqué de presse de ce jour indique en effet " Des information obtenues ces derniers jours auprès des Autorités nationales de sûreté nucléaire nous laissent penser qu’il n’y a pas de perspective d’industrialisation du procédé à court terme ".

Ces incertitudes, ajoutées à l’opposition massive de la population et des syndicats, ont provoqué la suspension sine die du projet.

Le projet était illégal et le choix du site ne pouvait être pire : on ne peut accepter que le recyclage de matières contaminées (même faiblement) soit confié à une entreprise non nucléaire, dépourvue de toute compétence en radioprotection, confrontée à des difficultés économiques, située de plus à l’intérieur de l’agglomération et marquée par la vétusté et un climat social délétère.

Informations complémentaires à www.criirad.org : communiqués de presse de AFE (Feursmétal), du syndicat CGT, articles réglementaires de référence, extraits du plan national de gestion des déchets radioactifs et lettre adressé le 12 octobre 2004 aux ministres de la Santé et de l’Ecologie.

FeursMétal renonce à son projet de refonte de ferrailles issues du nucléaire

[04/02/2005 - 20:08]

SAINT-ETIENNE (AP) - La société FeursMital dans la Loire a annoncé vendredi l’abandon de son projet de refonte de ferrailles issues de la filière nucléaire, qui aurait constitué une première en France.

« Des informations obtenues ces derniers jours auprès des autorités nationales de sûreté nucléaire nous laissent penser qu’il n’y a pas de perspectives d’industrialisation du procédé à court terme », indique la direction de l’entreprise située à Feurs dans un communiqué.

« De plus, nous sommes sensibles à l’image et à la bonne intégration de notre usine dans son environnement et nous constatons que l’ensemble des soutiens nécessaires à ce projet n’a pu être retenu », ajoute cette filiale du groupe AFE (Aciéries et Fonderies de l’Est).

Le projet consistait, au terme d’une phase d’essais prévus d’ici la fin de l’année 2005, à fondre dans les prochaines années, entre 1.000 à 1.500 tonnes de ferrailles provenant de la Socatri (filiale d’Eurodif), spécialisée dans la maintenance des installations d’enrichissement de l’uranium du site du Tricastin, à Pierrelatte (Drôme).

« Cela aurait représenté environ 10% de nos approvisionnements en matière première pour la fabrication des biens d’équipements industriels que nous réalisons pour les secteurs des travaux publics, le ferroviaire, l’armement, le machinisme agricole et la robinetterie industriel », a déclaré Jean-Luc Gambiez, directeur général de FeursMétal, qui emploie près de 500 personnes dans le Forez. Il a affirmé que les doses de radioactivité induites par ce projet étaient « infinitésimales et bien en dessous des seuils autorisés ».

Le syndicat CGT de FeursMétal, majoritaire, exprime sa « satisfaction d’un tel revirement de situation à la fois de la direction et des autorités publiques car à ce jour aucun scientifique ne peut affirmer quelles seront les conséquences de ce type de retraitement à moyen et long terme sur la santé de tous ».

Le syndicat maintient toutefois son appel à une manifestation le 12 février à Saint-Etienne organisée par l’Association de défense de la santé et de l’environnement (ADSE), un collectif qui regroupe une trentaine d’associations contre la sortie des déchets de la filière nucléaire.

Le 11 janvier, une pétition de plus de 7.000 signatures contre ce projet avait été remise au préfet de la Loire, Michel Morin, qui avait pris en septembre dernier un arrêté autorisant des essais, précisant que « les pièces ne pourraient pas être commercialisées ». Il avait pour cela obtenu des « avis conformes » des organismes spécialisés : la DRIRE (Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement), de la DDASS (Direction départementale des affaires sanitaires et sociales), l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) et la DGSNR (Direction générale de la sûreté nucléaire et de la radioprotection).

La CRIIRAD (Commission de recherche et d’informations indépendantes sur la radioactivité) parle de son côté d’une « victoire totale » après l’abandon de ce projet lancé depuis deux ans, auquel elle était opposée. AP

La manifestation du samedi 12 février 2005 est maintenue Non au recyclage des ferrailles radioactives à Feurs dans la Loire ou ailleurs

VENEZ NOMBREUX PARTICIPER à la MANIFESTATION le SAMEDI 12 FEVRIER 2005 à 15 h, Place Bizillon à SAINT ETIENNE

Au programme : conférence de presse, prises de parole, animation musicale et percussions.

Contact :

A.D.S.E. (Association pour la Défense de la Santé et de l’Environnement)

Maison de la Commune 24, rue Camille Pariat 42110 Feurs Site internet : https://adsenvironnement.free.fr/

Le C.R.I. de FEURS (Contamination Radioactive Indésirable)

La plus grande Aciérie de France située dans le centre de FEURS (42) a été autorisée à refondre des ferrailles radioactives issues de la filière nucléaire.

Une première en France !

Les risques inhérents à ce projet sont graves pour la santé des salariés, des populations ainsi que pour l’environnement et de la nature :

* Inhalation de poussières radioactives combinée à d’autres polluants (métaux lourds, dioxine, etc....) * Les effets sur la santé de l’accumulation de faibles doses de radioactivité restent inconnus et les cancers d’origine environnementale ne cessent d’augmenter - Dissémination de la radioactivité et perte de sa traçabilité dans les biens courants de consommation : boites de conserves, carrosseries de voitures, appareils ménagers, etc.... * Les effets sur la santé de l’accumulation de faibles doses de radioactivité restent inconnus et les cancers d’origine environnementale ne cessent d’augmenter. * Les déchets du nucléaire vont sortir de leur filière, le démantèlement des centrales nucléaires va-t-il alimenter l’activité de FEURSMETAL ? Quelles dérives ce projet cache-t-il ?

Nos associations regroupées dans le collectif exigent l’abandon du projet FEURSMETAL et que toutes les substances issues du nucléaire, y compris celles de très faible activité ou supposées l’être, restent dans cette filière.

Signataires de cet appel :

Confédération Paysanne, ACO du Forez, FRAPNA Loire, La Coordination des Déchets Loire, La Gaule Forézienne de Feurs, FDC Loire, CILDEA, Collectif des Bois Noirs, Tankha, Scène en Forez., USEP de l’école de la Boissonnette, CHSCT Feursmétal, CAP 21, Greenpeace, Vert Loire, Héliose, Fédération PCF Loire, Sortir du Nucléaire, USTM CGT Loire, Attac Loire-Centre, Stop nucléaire Lyon, PCF Feurs, Randonnée Pédestre, Syndicat CGT Feursmétal, Groupe Universitaire Ecologiste, ASSEN...

Radioactivité en plein coeur de la plaine du Forez Deux milliards cinq cent millions de becquerels vont transiter par Feurs chaque année.

A Feurs dans la Loire, si une opposition suffisamment forte ne se fait pas sentir, la plus grande fonderie d’acier de France pourrait refondre des ferrailles radioactives issues de la filière nucléaire (plus de 150 000 tonnes de prévues à ce jour). Au niveau local, la population serait exposée au risque d’augmentation de cancers et au niveau national, ces ferrailles radioactives se retrouveraient dans tous les équipements métalliques usuels tels que : chaises, voitures, radiateurs... Nous sommes tous concernés !

L’entreprise Feurs Métal, située en plein coeur du Forez entre Saint-Etienne et Roanne pourraient fondre des ferrailles issues de la filière nucléaire. Dans les 1000 tonnes d’acier produites chaque mois, l’entreprise va incorporer 200 tonnes récupérées auprès de la société Socatri filiale d’Eurodif appartenant au groupe Eureva. Feurs Métal et la Drire Rhône-Alpes se réfèrent aux normes en vigueur pour nous présenter un projet idéal. Une phase expérimentale de six mois doit avoir lieu, or le dossier la concernant ébauche le spectre funeste d’une activité définitive. Ce projet nous inquiète gravement.

Un arrêté préfectoral aux limites peu claires

Le 30 septembre dernier, Le Préfet de la Loire, par arrêté, a donné l’autorisation à l’entreprise Feurs Métal d’introduire dans son activité de fonte d’aciers des ferrailles issues de la filière amont du nucléaire faiblement contaminées par de l’exafluorure d’uranium. Ces ferrailles après décontamination devraient compter des teneurs radioactives de 1 à 3 becquerels par gramme..

Or les règles définies par l’arrêté préfectoral, nous semblent nettement insuffisantes. En effet la phase d’essai n’envisage pas le moindre scénario concernant les apports, le transport le stockage des matériaux et se range béatement derrière l’idée que les essais vont tout déterminer. Peut-on avancer en aveugle dans ce type d’expérience ?

Par ailleurs le dossier évoque l’entreprise Socatri comme lieu d’origine des ferrailles, l’arrêté préfectoral ne la cite pas une seule fois. Les risques de dérive quant à l’interprétation de cet arrêté nous semblent importants et quasi inévitables si une autorisation d’activité définitive était formulée dans les mêmes termes.

Que dire de la démarche ? Scientifique ou pas ?

Le dossier ne fait référence à aucune activité similaire dont les analyses et données nous auraient permis de fonder une opinion s’appuyant sur une expérience scientifique. Les représentants de FeursMétal nous ont dit clairement qu’ils ne connaissaient pas d’entreprise ayant conduit ce type d’expérience ou d’activité, qu’il s’agirait d’une première peut être mondiale. Un scientifique averti aurait, dans cette situation, poussé ses investigations jusqu’à trouver une société satellite du Tricastin située dans le Gard sur la commune de Codolet et qui s’appelle Centraco. Elle traite des déchets métalliques de faible activité et à vie courte, issus de l’exploitation courante des installations nucléaires. Ces renseignements sont accessibles au commun des mortels sur son site Internet.

Le dossier ne nous éclaire en rien sur le comportement de la radioactivité dans du métal en fusion et nous craignons fortement sa concentration dans les fumées. Bien que le dossier nous annonce des doses de radio activité faible pour les matériaux apportés, les phénomènes d’accumulation et de concentration risquent de faire exploser ces chiffres dans les rejets.

Dès les faibles doses les rayonnements sont responsables d’une augmentation des cancers et anomalies génétiques

Depuis des années déjà, les scientifiques nous ont démontré qu’en traversant la matière les rayonnements alpha et bêta provoquent des phénomènes de ionisation et que les particules alpha et bêta sont les plus dangereuses en cas d’inhalation. Elles pénètrent dans la matière en arrachant les électrons aux atomes. Ainsi lorsque les rayonnements sont absorbés, ils perdent leur énergie en ionisant la matière et provoquent une mutation ou une destruction des cellules. C’est pourquoi, dès les faibles doses, les rayonnements sont responsables d’une augmentation des cancers et des anomalies génétiques.

Des techniques de détection de la radioactivité insuffisantes

A partir de ce point, nous constatons que les techniques de détection de la radioactivité mises en place pour l’activité Feurs Métal apparaissent totalement insuffisantes : Pas plus un portique de détection des rayons gamma et bêta que les radiamètres ambiants, proposés par l’arrêté, ne nous informeront de la présence de particules et de rayonnements alpha et bêta dans les fumées. Par ailleurs l’uranium libéré dans l’environnement produit des éléments radioactifs (éléments fils) qui s’accumulent année après année, même si les rejets sont stoppés. L’activité de ces éléments est supérieure à l’activité de l’uranium lui-même. Le phénomène est irréversible et provoque une tache de contamination qui grossit au fil du temps. Suite à nos questions et nos inquiétudes, l’entreprise nous dit vouloir réduire le plus possible les fumées lors de la phase d’essai. Cette initiative qui pourrait paraître salutaire, nous préoccupe gravement dans la mesure où elle compromet lourdement la démonstration scientifique. En réduisant les fumées, leurs teneurs en différents éléments seront beaucoup plus difficiles à déterminer et toute extrapolation risque d’être faussée. Ceci n’est que la confirmation de la complexité de cette expérience qui devrait pour le moins être conduite par des spécialistes compétents.

Qu’en est-il des risques pour la santé ?

L’arrêté préfectoral ne fait à aucun moment référence à l’autorisation du Ministère de la Santé. La réglementation s’appliquant à ces ferrailles issues de l’activité du nucléaire les soumet à décision ministérielle. Il est plus que regrettable qu’aucun point " zéro " sur la santé des Foréziens n’ait été envisagé. Compte tenu de la durée de vie des éléments radioactifs qui vont transiter par Feurs Métal, les cumuls de doses risquent d’avoir des conséquences visibles sur la santé dans dix ou quinze ans. Comment dans quinze ans pourrons-nous mesurer l’impact si aucun état des lieux n’est fait aujourd’hui. La contamination extérieure à l’usine par des fumées et des poussières porteuses de radioéléments de nature diverse va cheminer dans la chaîne alimentaire et se concentrer dans les tissus biologiques.

Une entreprise incompétente

Cette entreprise présente une inaptitude notoire à capter l’ensemble des fumées produites par son activité de fonte d’acier. Celles-ci s’échappent régulièrement dans l’atmosphère sans passer par la filtration. Toute la transparence devrait déjà être faite autour de ses activités traditionnelles. Elles ont fait l’objet de plusieurs procès verbaux, classés sans suite, concernant des pollutions chroniques provoquées par ses sables de fonderie. Ce projet annonce une activité inadaptée au contexte, et la légèreté de son instruction est intolérable. Elle ne procède pas d’une démarche scientifique et de toute la rigueur indispensable qui va de paire. Les risques sur l’environnement, la santé et la nature n’ont pas été évalués correctement. Le site de Feurs Métal est totalement inapproprié et l’entreprise n’a ni les moyens techniques ni les compétences pour cette activité.

Le nucléaire ne doit pas sortir du nucléaire

Dans le pire des cas, c’est-à-dire si ces essais s’avéraient absolument indispensables, ils devraient être conduits par des experts et en milieu confiné. Nous n’avons pas le droit de prendre un tel risque pour la population et pour la nature qui cohabitent tant bien que mal avec cette entreprise.Mais ce dossier dépasse le strict cadre de la plaine du Forez et repose implicitement la question du nucléaire. Le démantèlement des installations, qui ont maintenant trente ans, et la dissémination de leurs déchets posent des problèmes cruciaux. Les producteurs de déchets doivent assumer leurs responsabilités jusqu’au bout et ne pas se cacher derrière la sacro-sainte méthode de la dilution. Dans combien de jours des ferrailles radioactives vont-elles se réincarner dans nos batteries de cuisine ? Qui est prêt à pousser la roue de cet engrenage funeste ? Certainement pas nous. Peut-on raisonnablement se lancer dans un deuxième programme de production d’énergie nucléaire alors que l’on a toujours pas résolus les problèmes posés par le premier ? Que met-on derrière la notion de développement durable ? Ne serait-ce pas une nouvelle fuite en avant ?

Jean-Jacques Cognard

Vice-président de la FRAPNA Loire

Feurs métal suspend son projet

Face à l’opposition massive de la population, des associations et des syndicats, la SOCATRI (Areva) ne devrait plus désormais se débarrasser de ses stocks radioactifs en les bradant à la fonderie Feurs métal

Les dirigeants de la fonderie Feurs métal ont annoncé, dans un communiqué datant de début février 2005, leur décision "de suspendre leur campagne d’essais" de fusion de ferrailles issues de la filière nucléaire.

Les dirigeants précisent : "Nous sommes sensibles à l’image et à la bonne intégration de notre usine dans son environnement et nous constatons que l’ensemble des soutiens nécessaires à ce projet n’a pu être retenu".

Il s’agit d’une réelle victoire mais il faut rester extrêmement prudent : il n’y aurait pas de "perspectives d’industrialisation du procédé à court terme" mais il n’existe, à ce jour, aucune garantie qu’à moyen terme cette campagne d’essais ne reprenne pas à Feurs ou ailleurs.

En savoir plus : https://adsenvironnement.free.fr

CRIIRAD 471 avenue Victor HUGO 26000 VALENCE

Communiqué de presse du vendredi 4 février 2005

Dossier FEURSMETAL (Commune de FEURS, Loire)

Victoire complète des associations, des syndicats et de la CRIIRAD

Les dirigeants de la fonderie Feursmétal abandonnent leur projet d’utilisation des ferrailles contaminées en provenance de l’industrie nucléaire pour la fabrication de pièces en acier moulé.

La SOCATRI (Areva) ne pourra pas se débarrasser de ses stocks radioactifs en les bradant à la fonderie Feursmétal.

La CRIIRAD qui se bat depuis plusieurs années sur ce dossier se félicite de ce résultat.

Le projet était en effet illégal.

La CRIIRAD avait interpellé à ce sujet les autorités et obtenu des audiences aux deux ministères concernés : celui de la Santé (fin octobre 2004) et celui de l’Ecologie (fin novembre 2004). Au cours du second entretien, le directeur-adjoint de la DGSNR (M. Bourguignon) avait fini par admettre que le projet n’était effectivement pas conforme à la réglementation. Il avait toutefois ajouté que ce n’était pas vraiment grave puisque la fonderie n’obtiendrait pas l’autorisation de fonctionner sur un plan industriel. Nous avions objecté que les promoteurs du projet ne souhaitaient pas conduire des recherches ni des expérimentations mais bel et bien une activité industrielle. Nous avions donc insisté pour que la DGSNR en avise au plus vite la DRIRE Rhône-Alpes et les dirigeants de Feursmétal.

De toute évidence, la DGSNR n’a rien clarifié. De son côté, la CRIIRAD a largement diffusé les informations obtenues aux ministères mais les dirigeants de Feursmétal n’y ont pas cru. Nos déclarations ont cependant fini par les inquiéter puisqu’ils ont finalement pris contact avec la DGSNR.

Leur communiqué de presse de ce jour indique en effet " Des information obtenues ces derniers jours auprès des Autorités nationales de sûreté nucléaire nous laissent penser qu’il n’y a pas de perspective d’industrialisation du procédé à court terme ".

Ces incertitudes, ajoutées à l’opposition massive de la population et des syndicats, ont provoqué la suspension sine die du projet.

Le projet était illégal et le choix du site ne pouvait être pire : on ne peut accepter que le recyclage de matières contaminées (même faiblement) soit confié à une entreprise non nucléaire, dépourvue de toute compétence en radioprotection, confrontée à des difficultés économiques, située de plus à l’intérieur de l’agglomération et marquée par la vétusté et un climat social délétère.

Informations complémentaires à www.criirad.org : communiqués de presse de AFE (Feursmétal), du syndicat CGT, articles réglementaires de référence, extraits du plan national de gestion des déchets radioactifs et lettre adressé le 12 octobre 2004 aux ministres de la Santé et de l’Ecologie.

FeursMétal renonce à son projet de refonte de ferrailles issues du nucléaire

[04/02/2005 - 20:08]

SAINT-ETIENNE (AP) - La société FeursMital dans la Loire a annoncé vendredi l’abandon de son projet de refonte de ferrailles issues de la filière nucléaire, qui aurait constitué une première en France.

« Des informations obtenues ces derniers jours auprès des autorités nationales de sûreté nucléaire nous laissent penser qu’il n’y a pas de perspectives d’industrialisation du procédé à court terme », indique la direction de l’entreprise située à Feurs dans un communiqué.

« De plus, nous sommes sensibles à l’image et à la bonne intégration de notre usine dans son environnement et nous constatons que l’ensemble des soutiens nécessaires à ce projet n’a pu être retenu », ajoute cette filiale du groupe AFE (Aciéries et Fonderies de l’Est).

Le projet consistait, au terme d’une phase d’essais prévus d’ici la fin de l’année 2005, à fondre dans les prochaines années, entre 1.000 à 1.500 tonnes de ferrailles provenant de la Socatri (filiale d’Eurodif), spécialisée dans la maintenance des installations d’enrichissement de l’uranium du site du Tricastin, à Pierrelatte (Drôme).

« Cela aurait représenté environ 10% de nos approvisionnements en matière première pour la fabrication des biens d’équipements industriels que nous réalisons pour les secteurs des travaux publics, le ferroviaire, l’armement, le machinisme agricole et la robinetterie industriel », a déclaré Jean-Luc Gambiez, directeur général de FeursMétal, qui emploie près de 500 personnes dans le Forez. Il a affirmé que les doses de radioactivité induites par ce projet étaient « infinitésimales et bien en dessous des seuils autorisés ».

Le syndicat CGT de FeursMétal, majoritaire, exprime sa « satisfaction d’un tel revirement de situation à la fois de la direction et des autorités publiques car à ce jour aucun scientifique ne peut affirmer quelles seront les conséquences de ce type de retraitement à moyen et long terme sur la santé de tous ».

Le syndicat maintient toutefois son appel à une manifestation le 12 février à Saint-Etienne organisée par l’Association de défense de la santé et de l’environnement (ADSE), un collectif qui regroupe une trentaine d’associations contre la sortie des déchets de la filière nucléaire.

Le 11 janvier, une pétition de plus de 7.000 signatures contre ce projet avait été remise au préfet de la Loire, Michel Morin, qui avait pris en septembre dernier un arrêté autorisant des essais, précisant que « les pièces ne pourraient pas être commercialisées ». Il avait pour cela obtenu des « avis conformes » des organismes spécialisés : la DRIRE (Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement), de la DDASS (Direction départementale des affaires sanitaires et sociales), l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) et la DGSNR (Direction générale de la sûreté nucléaire et de la radioprotection).

La CRIIRAD (Commission de recherche et d’informations indépendantes sur la radioactivité) parle de son côté d’une « victoire totale » après l’abandon de ce projet lancé depuis deux ans, auquel elle était opposée. AP

La manifestation du samedi 12 février 2005 est maintenue Non au recyclage des ferrailles radioactives à Feurs dans la Loire ou ailleurs

VENEZ NOMBREUX PARTICIPER à la MANIFESTATION le SAMEDI 12 FEVRIER 2005 à 15 h, Place Bizillon à SAINT ETIENNE

Au programme : conférence de presse, prises de parole, animation musicale et percussions.

Contact :

A.D.S.E. (Association pour la Défense de la Santé et de l’Environnement)

Maison de la Commune 24, rue Camille Pariat 42110 Feurs Site internet : https://adsenvironnement.free.fr/

Le C.R.I. de FEURS (Contamination Radioactive Indésirable)

La plus grande Aciérie de France située dans le centre de FEURS (42) a été autorisée à refondre des ferrailles radioactives issues de la filière nucléaire.

Une première en France !

Les risques inhérents à ce projet sont graves pour la santé des salariés, des populations ainsi que pour l’environnement et de la nature :

* Inhalation de poussières radioactives combinée à d’autres polluants (métaux lourds, dioxine, etc....) * Les effets sur la santé de l’accumulation de faibles doses de radioactivité restent inconnus et les cancers d’origine environnementale ne cessent d’augmenter - Dissémination de la radioactivité et perte de sa traçabilité dans les biens courants de consommation : boites de conserves, carrosseries de voitures, appareils ménagers, etc.... * Les effets sur la santé de l’accumulation de faibles doses de radioactivité restent inconnus et les cancers d’origine environnementale ne cessent d’augmenter. * Les déchets du nucléaire vont sortir de leur filière, le démantèlement des centrales nucléaires va-t-il alimenter l’activité de FEURSMETAL ? Quelles dérives ce projet cache-t-il ?

Nos associations regroupées dans le collectif exigent l’abandon du projet FEURSMETAL et que toutes les substances issues du nucléaire, y compris celles de très faible activité ou supposées l’être, restent dans cette filière.

Signataires de cet appel :

Confédération Paysanne, ACO du Forez, FRAPNA Loire, La Coordination des Déchets Loire, La Gaule Forézienne de Feurs, FDC Loire, CILDEA, Collectif des Bois Noirs, Tankha, Scène en Forez., USEP de l’école de la Boissonnette, CHSCT Feursmétal, CAP 21, Greenpeace, Vert Loire, Héliose, Fédération PCF Loire, Sortir du Nucléaire, USTM CGT Loire, Attac Loire-Centre, Stop nucléaire Lyon, PCF Feurs, Randonnée Pédestre, Syndicat CGT Feursmétal, Groupe Universitaire Ecologiste, ASSEN...

Radioactivité en plein coeur de la plaine du Forez Deux milliards cinq cent millions de becquerels vont transiter par Feurs chaque année.

A Feurs dans la Loire, si une opposition suffisamment forte ne se fait pas sentir, la plus grande fonderie d’acier de France pourrait refondre des ferrailles radioactives issues de la filière nucléaire (plus de 150 000 tonnes de prévues à ce jour). Au niveau local, la population serait exposée au risque d’augmentation de cancers et au niveau national, ces ferrailles radioactives se retrouveraient dans tous les équipements métalliques usuels tels que : chaises, voitures, radiateurs... Nous sommes tous concernés !

L’entreprise Feurs Métal, située en plein coeur du Forez entre Saint-Etienne et Roanne pourraient fondre des ferrailles issues de la filière nucléaire. Dans les 1000 tonnes d’acier produites chaque mois, l’entreprise va incorporer 200 tonnes récupérées auprès de la société Socatri filiale d’Eurodif appartenant au groupe Eureva. Feurs Métal et la Drire Rhône-Alpes se réfèrent aux normes en vigueur pour nous présenter un projet idéal. Une phase expérimentale de six mois doit avoir lieu, or le dossier la concernant ébauche le spectre funeste d’une activité définitive. Ce projet nous inquiète gravement.

Un arrêté préfectoral aux limites peu claires

Le 30 septembre dernier, Le Préfet de la Loire, par arrêté, a donné l’autorisation à l’entreprise Feurs Métal d’introduire dans son activité de fonte d’aciers des ferrailles issues de la filière amont du nucléaire faiblement contaminées par de l’exafluorure d’uranium. Ces ferrailles après décontamination devraient compter des teneurs radioactives de 1 à 3 becquerels par gramme..

Or les règles définies par l’arrêté préfectoral, nous semblent nettement insuffisantes. En effet la phase d’essai n’envisage pas le moindre scénario concernant les apports, le transport le stockage des matériaux et se range béatement derrière l’idée que les essais vont tout déterminer. Peut-on avancer en aveugle dans ce type d’expérience ?

Par ailleurs le dossier évoque l’entreprise Socatri comme lieu d’origine des ferrailles, l’arrêté préfectoral ne la cite pas une seule fois. Les risques de dérive quant à l’interprétation de cet arrêté nous semblent importants et quasi inévitables si une autorisation d’activité définitive était formulée dans les mêmes termes.

Que dire de la démarche ? Scientifique ou pas ?

Le dossier ne fait référence à aucune activité similaire dont les analyses et données nous auraient permis de fonder une opinion s’appuyant sur une expérience scientifique. Les représentants de FeursMétal nous ont dit clairement qu’ils ne connaissaient pas d’entreprise ayant conduit ce type d’expérience ou d’activité, qu’il s’agirait d’une première peut être mondiale. Un scientifique averti aurait, dans cette situation, poussé ses investigations jusqu’à trouver une société satellite du Tricastin située dans le Gard sur la commune de Codolet et qui s’appelle Centraco. Elle traite des déchets métalliques de faible activité et à vie courte, issus de l’exploitation courante des installations nucléaires. Ces renseignements sont accessibles au commun des mortels sur son site Internet.

Le dossier ne nous éclaire en rien sur le comportement de la radioactivité dans du métal en fusion et nous craignons fortement sa concentration dans les fumées. Bien que le dossier nous annonce des doses de radio activité faible pour les matériaux apportés, les phénomènes d’accumulation et de concentration risquent de faire exploser ces chiffres dans les rejets.

Dès les faibles doses les rayonnements sont responsables d’une augmentation des cancers et anomalies génétiques

Depuis des années déjà, les scientifiques nous ont démontré qu’en traversant la matière les rayonnements alpha et bêta provoquent des phénomènes de ionisation et que les particules alpha et bêta sont les plus dangereuses en cas d’inhalation. Elles pénètrent dans la matière en arrachant les électrons aux atomes. Ainsi lorsque les rayonnements sont absorbés, ils perdent leur énergie en ionisant la matière et provoquent une mutation ou une destruction des cellules. C’est pourquoi, dès les faibles doses, les rayonnements sont responsables d’une augmentation des cancers et des anomalies génétiques.

Des techniques de détection de la radioactivité insuffisantes

A partir de ce point, nous constatons que les techniques de détection de la radioactivité mises en place pour l’activité Feurs Métal apparaissent totalement insuffisantes : Pas plus un portique de détection des rayons gamma et bêta que les radiamètres ambiants, proposés par l’arrêté, ne nous informeront de la présence de particules et de rayonnements alpha et bêta dans les fumées. Par ailleurs l’uranium libéré dans l’environnement produit des éléments radioactifs (éléments fils) qui s’accumulent année après année, même si les rejets sont stoppés. L’activité de ces éléments est supérieure à l’activité de l’uranium lui-même. Le phénomène est irréversible et provoque une tache de contamination qui grossit au fil du temps. Suite à nos questions et nos inquiétudes, l’entreprise nous dit vouloir réduire le plus possible les fumées lors de la phase d’essai. Cette initiative qui pourrait paraître salutaire, nous préoccupe gravement dans la mesure où elle compromet lourdement la démonstration scientifique. En réduisant les fumées, leurs teneurs en différents éléments seront beaucoup plus difficiles à déterminer et toute extrapolation risque d’être faussée. Ceci n’est que la confirmation de la complexité de cette expérience qui devrait pour le moins être conduite par des spécialistes compétents.

Qu’en est-il des risques pour la santé ?

L’arrêté préfectoral ne fait à aucun moment référence à l’autorisation du Ministère de la Santé. La réglementation s’appliquant à ces ferrailles issues de l’activité du nucléaire les soumet à décision ministérielle. Il est plus que regrettable qu’aucun point " zéro " sur la santé des Foréziens n’ait été envisagé. Compte tenu de la durée de vie des éléments radioactifs qui vont transiter par Feurs Métal, les cumuls de doses risquent d’avoir des conséquences visibles sur la santé dans dix ou quinze ans. Comment dans quinze ans pourrons-nous mesurer l’impact si aucun état des lieux n’est fait aujourd’hui. La contamination extérieure à l’usine par des fumées et des poussières porteuses de radioéléments de nature diverse va cheminer dans la chaîne alimentaire et se concentrer dans les tissus biologiques.

Une entreprise incompétente

Cette entreprise présente une inaptitude notoire à capter l’ensemble des fumées produites par son activité de fonte d’acier. Celles-ci s’échappent régulièrement dans l’atmosphère sans passer par la filtration. Toute la transparence devrait déjà être faite autour de ses activités traditionnelles. Elles ont fait l’objet de plusieurs procès verbaux, classés sans suite, concernant des pollutions chroniques provoquées par ses sables de fonderie. Ce projet annonce une activité inadaptée au contexte, et la légèreté de son instruction est intolérable. Elle ne procède pas d’une démarche scientifique et de toute la rigueur indispensable qui va de paire. Les risques sur l’environnement, la santé et la nature n’ont pas été évalués correctement. Le site de Feurs Métal est totalement inapproprié et l’entreprise n’a ni les moyens techniques ni les compétences pour cette activité.

Le nucléaire ne doit pas sortir du nucléaire

Dans le pire des cas, c’est-à-dire si ces essais s’avéraient absolument indispensables, ils devraient être conduits par des experts et en milieu confiné. Nous n’avons pas le droit de prendre un tel risque pour la population et pour la nature qui cohabitent tant bien que mal avec cette entreprise.Mais ce dossier dépasse le strict cadre de la plaine du Forez et repose implicitement la question du nucléaire. Le démantèlement des installations, qui ont maintenant trente ans, et la dissémination de leurs déchets posent des problèmes cruciaux. Les producteurs de déchets doivent assumer leurs responsabilités jusqu’au bout et ne pas se cacher derrière la sacro-sainte méthode de la dilution. Dans combien de jours des ferrailles radioactives vont-elles se réincarner dans nos batteries de cuisine ? Qui est prêt à pousser la roue de cet engrenage funeste ? Certainement pas nous. Peut-on raisonnablement se lancer dans un deuxième programme de production d’énergie nucléaire alors que l’on a toujours pas résolus les problèmes posés par le premier ? Que met-on derrière la notion de développement durable ? Ne serait-ce pas une nouvelle fuite en avant ?

Jean-Jacques Cognard

Vice-président de la FRAPNA Loire




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