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Sortir du nucléaire n°37



Déc - janv 2008

Tribune Libre

Le Réseau, c’est vous ! Cette revue, c’est la vôtre !

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°37 - Déc - janv 2008


Article publié le : 1er janvier 2008


Vous souhaitez réagir ou faire une proposition d’article au Réseau “Sortir du nucléaire” ?
N’hésitez pas à écrire à : xavier.rabilloud@sortirdunucleaire.fr



Bravo…

…pour la qualité de votre documentation et quelle consternation devant le manque d’information des médias notamment sur les “incidents” de la centrale japonaise. Edifiant et terrifiant !

Yannick L

Je n’avais jamais eu l’occasion auparavant d’exprimer mon avis…

Bien qu’habitant à l’île de la Réunion et n’étant pas directement concerné par l’utilisation de l’énergie nucléaire, j’ai toujours été contre son utilisation que j’estime beaucoup trop risquée. Si j’ai décidé de signer votre pétition [NDLR : la Charte du Réseau] 30 secondes après l’avoir reçue, c’est parce que je n’avais jamais eu l’occasion auparavant d’exprimer mon avis sur cette question si importante.
Merci pour m’avoir permis de participer (un tout petit peu) à votre combat. Bon courage à votre réseau.

David

Le pêcheur et le nucléaire, ou les tribulations d’EDF en Creuse

A quelques semaines de là, je goûtais nonchalamment au soleil de septembre, assis au bord d’une verdoyante berge de la Creuse. Surgit soudain un pêcheur de truites, râlant et pestant à haute voix. Devant mon étonnement, il me livre le pourquoi de son courroux. Depuis plusieurs jours, il voit sans raison monter le niveau de la rivière. Les poissons, perturbés par l’imprévisible crue, ne mordent plus. La vallée de la Creuse est, il est vrai, pourvue de multiples barrages hydro-électriques. Si les lâchés d’eau y sont habituels en période de pluie, il se trouve que, à la mi-septembre, il n’y a pas eu de précipitations. Etranges lâchés donc ! L’amateur de truites m’avoua s’être renseigné et me livra une explication : EDF ouvrirait les vannes sur la Creuse pour refroidir les eaux de la Loire, trop chauffées par ses centrales nucléaires.

J’avoue que, depuis ce jour, je ne cesse de m’interroger :
1) EDF gaspillerait de précieuses ressources d’eau potable dans le seul but de faire fonctionner ses centrales à uranium ?
2) EDF asservirait l’hydro-électrique au profit du nucléaire ?
3) Si EDF agit ainsi en septembre, avec des températures délicieusement douces, que fera-t-elle face à une canicule prolongée ?
4) Est-il imaginable que ces lâchés d’eau de la Creuse ne servent même pas à produire de l’électricité ?

Si ces informations s’avéraient exactes, elles ne manqueraient pas d’être scandaleuses.

Gilles Escoffier (23)

Blocage administratif : varions les désagréments !

Cette lettre parce que depuis plus d’un an, je paie mes factures EDF en multitudes de petits chèques, variant les désagréments : plusieurs chèques, un tout petit peu trop ou pas assez versé, mais rien n’y fait, pas de réaction (humaine). Alors j’ai pensé à une forme de lutte contre l’EPR un peu plus forte dont je vous fais part : puisque le législateur a défini clairement ce qu’est un chèque bancaire, Art. L.131.2 et suivants (https://www.lexinter.net/Legislation/creation_et_forme_du_cheque.htm), je propose que nous payions nos factures sur tous supports : feuille blanche, carton, emballage, papier toilette, étiquette de canette de bière déroulée, feuille d’arbre, etc.
[…] Pourquoi ne pas organiser dans les villes où nous sommes actifs un paiement groupé à la direction d’EDF en prévenant les moyens d’information ? […]

F. (Orléans)

Bravo…

…pour votre dossier “Etude sur des sorties du nucléaire en 5 ou 10 ans”. L’ensemble est clair et argumenté, cela redonne le moral !

Gérard Fantone (Albertville)

De l’énergie… pour quels produits, quelles activités ?

Il y a des moments dans l’existence où la colère doit monter, mais une colère responsable face à l’inconscience. Antinucléaires, sommes-nous donc de doux rêveurs ? Ce serait peut-être une platitude de ma part de dire une fois de plus après d’autres que le Grenelle de l’environnement est un non-évènement. L’absence quasi-totale dans le débat de l’élément le plus questionnable de l’écologie du point de vue des coûts et de la dangerosité – le nucléaire, civil et militaire – rend l’opération médiatique inopérante. Du côté du pouvoir comme du côté de la base militante écologiste, le nucléaire est-il considéré comme une garantie du développement durable ? On veut nous diriger sur une fausse piste si l’on ne prend pas en compte le fait écologique dans sa totalité. L’antinucléaire ne veut pas être corporatiste, mais aborde tous les aspects scientifiques, économiques, sociaux, culturels du thème.

Un débat me paraît important, celui de la problématique de l’équilibre entre les ressources énergétiques disponibles (fossiles comme renouvelables) et les besoins essentiels des personnes de la planète (logements, emploi, santé, agriculture, école). Les inquiétudes cycliques au sujet des ressources disponibles pour combien de temps me semblent un faux problème. Une question différente, plus intéressante : des ressources énergétiques disponibles pourquoi faire, pour fabriquer quels produits, pour quelles activités ?
[…]
En accumulant les exemples [de produits et services inutiles], en additionnant coût énergétique et coût pour les personnes, en refusant cet encombrement de l’esprit, en adoptant un autre mode de vie, en se libérant, on parviendrait à se dispenser de l’énergie nucléaire. C’est en se libérant des offres artificielles que l’on se libérera de l’atome et même d’une quantité non négligeable d’autres ressources énergétiques.

Parler aussi de la bombe. Française, oui, mais encore compter avec tous les pays tentés par l’aventure, passer du nucléaire civil à la phase militaire. Prolifération dans des pays comme l’Iran et demain d’autres pays arabes, bombes sunnites contre bombes chiites. Ailleurs, Inde et Pakistan [NDLR : et Israël], et toujours les cinq premiers possesseurs de l’arme, A ou H. Après l’écroulement de l’URSS et la fin de deux blocs, le danger est maintenant démultiplié. Le monde a besoin d’un sursaut radical en faveur du désarmement nucléaire et conventionnel, avec un message tel que l’Appel de Stockolm en 1947 ou un nouveau Pacem in Terris papal. [NDLR : cette encyclique, signée en 1963 par le pape Jean XXIII, expliquait en pleine Guerre froid et que les conflits “ne devraient pas être résolus par les armes, mais plutôt par la négociation”.]

[…] Il m’est à cœur de poursuivre sur les thèmes principaux cette idée d’équilibre entre ressources énergétiques et besoins essentiels correspondants, ainsi que la construction de la paix.

Bernard Rose (Besançon)

Secret Défense

Voici une chanson « secret défense »
Surtout ne pas la diffuser, silence !
Elle pourrait faire des vagues,
bousculer l’insouciance
Et me coûter la voix, mon essence

Permettez-moi
de parler aux futures générations,
Pour s’excuser
dans d’irradiantes conditions,
Les Hommes
dans leur puissance vont-ils si mal ?
Pour être prêts
à léguer de l’incurable…

Parier sur le fait
que nos enfants s’ront des génies
Me paraît flatteur,
mais surtout très hypocrite !
Du Kazakhstan au Niger
on a la Manche dans l’déni
D’un lobby atomique
et sa nouvelle dynamite

J’accuse le nucléaire
d’être un beau misanthrope,
Je veux croire à l’énergie
qui nous est propre.
Le nucléaire est à l’Homme en devenir
Ce que la guerre est à l’avenir !

Sans honte et sans regrets
glorifiant ce scandale,
Ils osent parler
de développement durable.
Objectivement ce qui dure,
dans le nucléaire,
Ce sont ses déchets,
comme à Bure et pour des millénaires

Mais chut…
c’est un secret, défense d’y penser,
C’est la censure de l’indécence.
Jacquard parle
de “suicide de l’humanité”,

Il se fera insidieusement
sans transparence.

De la cogénération
au retraitement du MOX
Au mythe de la fusion,
je ré-ITER l’intox
Qui plus est les essais,
argument de la défense,
Les atolls sont heureux
du progrès de la science

A tout réfléchir,
l’énergie est un besoin primaire
La fragrance nucléaire
une mort secondaire,
A défaut de noblesse,
un Nobel ça fait la nique
L’AIEA peut jouir
de son missel atomique

J’ai bien l’espoir qu’un jour
un politique honnête
Se radioactivera
pour craquer l’allumette.
Au royaume de l’atome,
le mensonge est religion,
Où on laisse l’eau du bain,
du bébé à neutrons

Utopies d’aujourd’hui,
réalités de demain
Victor Hugo m’inspire
l’espoir d’un autre chemin
Renouvelable dans l’effet,
puissent en haut nous entendre
Il est temps, comme Phœnix,
de renaître de nos cendres.

Et là !
Chute d’un empire
Du secret de l’offense
La sortie, sans rire,
C’est dans l’autre sens

Etienne Guilloteau / Appel d’air


Bravo…

…pour la qualité de votre documentation et quelle consternation devant le manque d’information des médias notamment sur les “incidents” de la centrale japonaise. Edifiant et terrifiant !

Yannick L

Je n’avais jamais eu l’occasion auparavant d’exprimer mon avis…

Bien qu’habitant à l’île de la Réunion et n’étant pas directement concerné par l’utilisation de l’énergie nucléaire, j’ai toujours été contre son utilisation que j’estime beaucoup trop risquée. Si j’ai décidé de signer votre pétition [NDLR : la Charte du Réseau] 30 secondes après l’avoir reçue, c’est parce que je n’avais jamais eu l’occasion auparavant d’exprimer mon avis sur cette question si importante.
Merci pour m’avoir permis de participer (un tout petit peu) à votre combat. Bon courage à votre réseau.

David

Le pêcheur et le nucléaire, ou les tribulations d’EDF en Creuse

A quelques semaines de là, je goûtais nonchalamment au soleil de septembre, assis au bord d’une verdoyante berge de la Creuse. Surgit soudain un pêcheur de truites, râlant et pestant à haute voix. Devant mon étonnement, il me livre le pourquoi de son courroux. Depuis plusieurs jours, il voit sans raison monter le niveau de la rivière. Les poissons, perturbés par l’imprévisible crue, ne mordent plus. La vallée de la Creuse est, il est vrai, pourvue de multiples barrages hydro-électriques. Si les lâchés d’eau y sont habituels en période de pluie, il se trouve que, à la mi-septembre, il n’y a pas eu de précipitations. Etranges lâchés donc ! L’amateur de truites m’avoua s’être renseigné et me livra une explication : EDF ouvrirait les vannes sur la Creuse pour refroidir les eaux de la Loire, trop chauffées par ses centrales nucléaires.

J’avoue que, depuis ce jour, je ne cesse de m’interroger :
1) EDF gaspillerait de précieuses ressources d’eau potable dans le seul but de faire fonctionner ses centrales à uranium ?
2) EDF asservirait l’hydro-électrique au profit du nucléaire ?
3) Si EDF agit ainsi en septembre, avec des températures délicieusement douces, que fera-t-elle face à une canicule prolongée ?
4) Est-il imaginable que ces lâchés d’eau de la Creuse ne servent même pas à produire de l’électricité ?

Si ces informations s’avéraient exactes, elles ne manqueraient pas d’être scandaleuses.

Gilles Escoffier (23)

Blocage administratif : varions les désagréments !

Cette lettre parce que depuis plus d’un an, je paie mes factures EDF en multitudes de petits chèques, variant les désagréments : plusieurs chèques, un tout petit peu trop ou pas assez versé, mais rien n’y fait, pas de réaction (humaine). Alors j’ai pensé à une forme de lutte contre l’EPR un peu plus forte dont je vous fais part : puisque le législateur a défini clairement ce qu’est un chèque bancaire, Art. L.131.2 et suivants (https://www.lexinter.net/Legislation/creation_et_forme_du_cheque.htm), je propose que nous payions nos factures sur tous supports : feuille blanche, carton, emballage, papier toilette, étiquette de canette de bière déroulée, feuille d’arbre, etc.
[…] Pourquoi ne pas organiser dans les villes où nous sommes actifs un paiement groupé à la direction d’EDF en prévenant les moyens d’information ? […]

F. (Orléans)

Bravo…

…pour votre dossier “Etude sur des sorties du nucléaire en 5 ou 10 ans”. L’ensemble est clair et argumenté, cela redonne le moral !

Gérard Fantone (Albertville)

De l’énergie… pour quels produits, quelles activités ?

Il y a des moments dans l’existence où la colère doit monter, mais une colère responsable face à l’inconscience. Antinucléaires, sommes-nous donc de doux rêveurs ? Ce serait peut-être une platitude de ma part de dire une fois de plus après d’autres que le Grenelle de l’environnement est un non-évènement. L’absence quasi-totale dans le débat de l’élément le plus questionnable de l’écologie du point de vue des coûts et de la dangerosité – le nucléaire, civil et militaire – rend l’opération médiatique inopérante. Du côté du pouvoir comme du côté de la base militante écologiste, le nucléaire est-il considéré comme une garantie du développement durable ? On veut nous diriger sur une fausse piste si l’on ne prend pas en compte le fait écologique dans sa totalité. L’antinucléaire ne veut pas être corporatiste, mais aborde tous les aspects scientifiques, économiques, sociaux, culturels du thème.

Un débat me paraît important, celui de la problématique de l’équilibre entre les ressources énergétiques disponibles (fossiles comme renouvelables) et les besoins essentiels des personnes de la planète (logements, emploi, santé, agriculture, école). Les inquiétudes cycliques au sujet des ressources disponibles pour combien de temps me semblent un faux problème. Une question différente, plus intéressante : des ressources énergétiques disponibles pourquoi faire, pour fabriquer quels produits, pour quelles activités ?
[…]
En accumulant les exemples [de produits et services inutiles], en additionnant coût énergétique et coût pour les personnes, en refusant cet encombrement de l’esprit, en adoptant un autre mode de vie, en se libérant, on parviendrait à se dispenser de l’énergie nucléaire. C’est en se libérant des offres artificielles que l’on se libérera de l’atome et même d’une quantité non négligeable d’autres ressources énergétiques.

Parler aussi de la bombe. Française, oui, mais encore compter avec tous les pays tentés par l’aventure, passer du nucléaire civil à la phase militaire. Prolifération dans des pays comme l’Iran et demain d’autres pays arabes, bombes sunnites contre bombes chiites. Ailleurs, Inde et Pakistan [NDLR : et Israël], et toujours les cinq premiers possesseurs de l’arme, A ou H. Après l’écroulement de l’URSS et la fin de deux blocs, le danger est maintenant démultiplié. Le monde a besoin d’un sursaut radical en faveur du désarmement nucléaire et conventionnel, avec un message tel que l’Appel de Stockolm en 1947 ou un nouveau Pacem in Terris papal. [NDLR : cette encyclique, signée en 1963 par le pape Jean XXIII, expliquait en pleine Guerre froid et que les conflits “ne devraient pas être résolus par les armes, mais plutôt par la négociation”.]

[…] Il m’est à cœur de poursuivre sur les thèmes principaux cette idée d’équilibre entre ressources énergétiques et besoins essentiels correspondants, ainsi que la construction de la paix.

Bernard Rose (Besançon)

Secret Défense

Voici une chanson « secret défense »
Surtout ne pas la diffuser, silence !
Elle pourrait faire des vagues,
bousculer l’insouciance
Et me coûter la voix, mon essence

Permettez-moi
de parler aux futures générations,
Pour s’excuser
dans d’irradiantes conditions,
Les Hommes
dans leur puissance vont-ils si mal ?
Pour être prêts
à léguer de l’incurable…

Parier sur le fait
que nos enfants s’ront des génies
Me paraît flatteur,
mais surtout très hypocrite !
Du Kazakhstan au Niger
on a la Manche dans l’déni
D’un lobby atomique
et sa nouvelle dynamite

J’accuse le nucléaire
d’être un beau misanthrope,
Je veux croire à l’énergie
qui nous est propre.
Le nucléaire est à l’Homme en devenir
Ce que la guerre est à l’avenir !

Sans honte et sans regrets
glorifiant ce scandale,
Ils osent parler
de développement durable.
Objectivement ce qui dure,
dans le nucléaire,
Ce sont ses déchets,
comme à Bure et pour des millénaires

Mais chut…
c’est un secret, défense d’y penser,
C’est la censure de l’indécence.
Jacquard parle
de “suicide de l’humanité”,

Il se fera insidieusement
sans transparence.

De la cogénération
au retraitement du MOX
Au mythe de la fusion,
je ré-ITER l’intox
Qui plus est les essais,
argument de la défense,
Les atolls sont heureux
du progrès de la science

A tout réfléchir,
l’énergie est un besoin primaire
La fragrance nucléaire
une mort secondaire,
A défaut de noblesse,
un Nobel ça fait la nique
L’AIEA peut jouir
de son missel atomique

J’ai bien l’espoir qu’un jour
un politique honnête
Se radioactivera
pour craquer l’allumette.
Au royaume de l’atome,
le mensonge est religion,
Où on laisse l’eau du bain,
du bébé à neutrons

Utopies d’aujourd’hui,
réalités de demain
Victor Hugo m’inspire
l’espoir d’un autre chemin
Renouvelable dans l’effet,
puissent en haut nous entendre
Il est temps, comme Phœnix,
de renaître de nos cendres.

Et là !
Chute d’un empire
Du secret de l’offense
La sortie, sans rire,
C’est dans l’autre sens

Etienne Guilloteau / Appel d’air




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