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Sortir du nucléaire n°43



Eté 2009

Tribune libre

Le Réseau, c’est vous ! Cette revue, c’est la vôtre !

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°43 - Eté 2009


Article publié le : 1er août 2009


Vous souhaitez réagir ou faire une proposition d’article au Réseau “Sortir du nucléaire” ?
N’hésitez pas à écrire à : xavier.rabilloud@sortirdunucleaire.fr



Poème
Vers un monde sans nucléaire !


Avec l’U.I.M.M.1 en partenariat,
Areva nucléaire, avec inconvenance,
Fait l’offre sidérante, en volontariat,
De recruter deux cents jeunes en alternance !

Utilisant la crise, auspices désastreux,
Ils annoncent leur foire, ouverte à la jeunesse !
Ados, avec CV, on vous attend nombreux,
Motivés et tous prêts pour entrer au “bizness” !

Areva veut la fleur de ce recrutement,
Leur fait miroiter les chances magistrales
Qu’ils ont d’accéder au “démantèlement”,
À la “maintenance”, aux “sciences” des centrales !

Aux deux forums d’avant, les jeunes retenus
Avaient le bac plus deux. L’angoisse de la crise
Qui pèse lourd, fera les niveaux soutenus ;
Puis, Areva gavé, l’U.I.M.M. se grise !

Gagnant sur tous les plans, le patron joue au jeu !
LICENCIER l’ouvrier, dépensier en salaire.
EMBAUCHER l’alternant devient alors l’enjeu !
ENCAISSER tous les gains : ce que la loi tolère !

Ils seront quatre-vingts sergents-chefs recruteurs,
Pilotant le forum d’embauches aux enchères
À la chair à neutron, objet des prospecteurs,
Hier, chair à canon qui sert toujours aux guerres !

Areva qui choisit les sites de Provence,
Cadarache et Romans, Marcoule et Tricastin,
Festivals d’accidents, Tchernobyl en puissance,
Embarque les ados avec son baratin !

Miroir aux alouettes ! On tait la vérité :
ENRICHIR, APPAUVRIR l’uranium pour les armes !
Tous travaux très nocifs qui restent occultés !
Il faudra que l’esprit soit toujours en alarme !

LE NUCLÉAIRE TUE ! “On ne leur dit pas tout” !
Le danger permanent trouble le rigoriste.
Le contrat est muet et Lauvergeon… Itou !
Un examen sérieux alerte le juriste !

Que les peuples unis, mondialisent la Paix !
Éliminent bientôt les cartels mortifères !
États-Unis, Russie en forment le souhait !
DÉTRUISONS MAINTENANT LES ARMES NUCLÉAIRES !

(1) Union Industrielle et des Métiers de la Métallurgie
( MEDEF)

Mathilde Filloz


Le biogaz, un sujet qui divise…

Je réagis à l’article “Le Biogaz agricole”, paru dans le n°40 de Sortir du nucléaire, page 20.

La note de la rédaction en page 23 est bien le moins que l’on puisse faire, et en réalité ce qu’il faudrait faire c’est dénoncer beaucoup plus clairement la gabegie énergétique et le désastre écologique des élevages industriels et de l’agriculture intensive en général.

La parution d’articles comme celui-ci légitime la voie malheureusement suivie par la législation européenne. Sous couvert d’écologie, on est en train de remplacer l’absurdité de la production industrielle de lisier et son épandage, par l’absurdité encore pire, mais soi-disant écologique, du traitement industriel de ce lisier. Donc on va transporter les composts sur des centaines de kilomètres, on va faire fonctionner des usines de traitement fort gourmandes en énergie, et on va priver l’agriculture de son engrais naturel, le fumier, pour le remplacer par encore plus d’azote chimique… Bravo la vision écologique ! Mais attention... zéro rejet !

Une seule solution : l’agriculture extensive et biologique, et la réduction de la consommation de produits d’origine animale. Non aux usines à méthane au cul des vaches et des cochons !

Ne légitimons pas ces absurdités en leur donnant le couvert de la sortie du nucléaire. Ne tombons pas encore une fois dans une fausse bonne idée comme ce fut le cas pour les “bio” carburants !

Patrick Oger (81)

La méthanisation ne se limite pas au secteur agricole !

J’ai été heureux que la revue du Réseau publie des données sur le biogaz (notre collectif, entre autres, avait déposé une motion à l’AG du Réseau pour une vulgarisation de cette énergie renouvelable, simple, peu onéreuse et aux multiples utilisations : production d’électricité, production de méthane pour le chauffage de locaux, de méthane comprimé en bouteilles comme carburant très peu polluant pour véhicules au GNV, gaz naturel pour véhicules…). Je ferai toutefois certaines critiques à l’article que vous avez publié dans la revue n°40 :

- Le biométhane (ou biogaz) n’est pas assimilable au “gaz de Lacq”, lequel est un gaz “naturel” mais fossile. L’énorme avantage du biogaz sur le méthane fossile est d’être produit “sur place” à moindre frais (et en engendrant un “ sous produit” utile : un engrais organique riche en azote), alors que le méthane
fossile fait appel à la même technologie que l’exploitation pétrolière : prospection, forages, exploitation des gisements, transport sur longues distances, stockage dangereux et polluant dans des cavités souterraines et des aquifères.

- La réserve émise en regard de l’article publié, à savoir que la méthanisation se fait avec des lisiers de ferme polluants, est à balayer car la majorité des unités de biogaz fermier utilisent des fumiers issus d’élevages sur litière (certains éleveurs étant même des agro-bios).

- La méthanisation ne se limite pas au secteur agricole. Tous les déchets organiques peuvent être méthanisés, dont les ordures ménagères !


Henry Chevallier – Sortir du nucléaire 32

Pollution des sols agricoles par l’uranium des engrais phosphatés

Agriculteur depuis plus de 40 ans, j’ai entendu des éloges dès les années 60 sur l’engrais “hyperphosphate naturel”. En 1978, j’ai essayé cet engrais une seule fois, en prairie. L’“effet phosphore” s’est manifesté de suite par une herbe luxuriante. Malheureusement, dès l’année suivante les repousses étaient jaunes, le sol de plus en plus compact. J’ai mis plusieurs années pour remettre la vie du sol en route.

Cette expérience m’a incité à chercher les causes de cette mauvaise expérience. Je l’ai rapidement trouvée : cet engrais dit “naturel” est bourré de métaux lourds. Certains de ceux-ci, par exemple le fluor et le cadmium, expliquent l’inhibition de la vie du sol. Mais à l’époque je ne savais pas qu’il y avait pire : l’uranium. Ce n’est que récemment que je m’en suis rendu compte par des travaux allemands et les publications au grand public. Voici un lien vers une publication en français : https://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=605. En faisant une recherche sur internet vous pouvez en trouver des centaines et approfondir le sujet à loisir.

Pourquoi ces éléments ne figurent-ils pas sur l’étiquetage ? Depuis un siècle que ces engrais s’utilisent surtout en France, il serait grand temps d’aller vers plus de transparence...


Daniel Brehm


L’hydroélectricité : pas n’importe comment

Notre association s’est beaucoup battue dans le passé, non seulement contre des projets de mines d’uranium dans notre vallée, mais aussi contre les barrages dits “électro-nucléaires”. Ces projets pharaoniques avaient pour but de stocker par pompage-turbinage l’énergie non modulable fournie par les centrales nucléaires. À l’heure où nous risquons d’être à nouveau confrontés à ces dossiers qui semblaient enterrés, nous avons été choqués de voir paraître dans la revue n°40 un article faisant sans nuances la promotion des STEP.

Les Alpes sont déjà suréquipées en aménagements hydroélectriques, au point que dans certaines vallées (dont la Tarentaise) seuls 15 % des cours d’eau conservent leur débit naturel. Les grands barrages EDF ont noyé des habitats remarquables, en particulier des zones de marais d’altitude ou des prairies de fauche qui ont été définitivement perdus pour la biodiversité (ces habitats sont maintenant classés prioritaires pour Natura 2000).

Par ailleurs, de nombreux projets de microcentrales hydroélectriques sont relancés à la faveur de la crise énergétique. La multiplication de ces équipements risque de signer l’arrêt de mort des quelques rares cours d’eau encore vierges.

Il est certainement possible de mieux utiliser les ouvrages existants pour stocker de l’énergie, mais nous aurions aimé que votre article mette également en garde contre les dérives possibles et ne puisse pas servir de caution pour une relance des projets de barrage.

À l’heure où les tenants d’une croissance perpétuelle et débridée veulent repeindre en vert leur utopie, il faut plus que jamais répéter que la seule énergie vraiment propre est celle qu’on ne consomme pas. L’électricité doit être strictement réservée aux usages où elle est indispensable.

Robert Talbot – Vivre en Tarentaise (73)

Poème
Vers un monde sans nucléaire !


Avec l’U.I.M.M.1 en partenariat,
Areva nucléaire, avec inconvenance,
Fait l’offre sidérante, en volontariat,
De recruter deux cents jeunes en alternance !

Utilisant la crise, auspices désastreux,
Ils annoncent leur foire, ouverte à la jeunesse !
Ados, avec CV, on vous attend nombreux,
Motivés et tous prêts pour entrer au “bizness” !

Areva veut la fleur de ce recrutement,
Leur fait miroiter les chances magistrales
Qu’ils ont d’accéder au “démantèlement”,
À la “maintenance”, aux “sciences” des centrales !

Aux deux forums d’avant, les jeunes retenus
Avaient le bac plus deux. L’angoisse de la crise
Qui pèse lourd, fera les niveaux soutenus ;
Puis, Areva gavé, l’U.I.M.M. se grise !

Gagnant sur tous les plans, le patron joue au jeu !
LICENCIER l’ouvrier, dépensier en salaire.
EMBAUCHER l’alternant devient alors l’enjeu !
ENCAISSER tous les gains : ce que la loi tolère !

Ils seront quatre-vingts sergents-chefs recruteurs,
Pilotant le forum d’embauches aux enchères
À la chair à neutron, objet des prospecteurs,
Hier, chair à canon qui sert toujours aux guerres !

Areva qui choisit les sites de Provence,
Cadarache et Romans, Marcoule et Tricastin,
Festivals d’accidents, Tchernobyl en puissance,
Embarque les ados avec son baratin !

Miroir aux alouettes ! On tait la vérité :
ENRICHIR, APPAUVRIR l’uranium pour les armes !
Tous travaux très nocifs qui restent occultés !
Il faudra que l’esprit soit toujours en alarme !

LE NUCLÉAIRE TUE ! “On ne leur dit pas tout” !
Le danger permanent trouble le rigoriste.
Le contrat est muet et Lauvergeon… Itou !
Un examen sérieux alerte le juriste !

Que les peuples unis, mondialisent la Paix !
Éliminent bientôt les cartels mortifères !
États-Unis, Russie en forment le souhait !
DÉTRUISONS MAINTENANT LES ARMES NUCLÉAIRES !

(1) Union Industrielle et des Métiers de la Métallurgie
( MEDEF)

Mathilde Filloz


Le biogaz, un sujet qui divise…

Je réagis à l’article “Le Biogaz agricole”, paru dans le n°40 de Sortir du nucléaire, page 20.

La note de la rédaction en page 23 est bien le moins que l’on puisse faire, et en réalité ce qu’il faudrait faire c’est dénoncer beaucoup plus clairement la gabegie énergétique et le désastre écologique des élevages industriels et de l’agriculture intensive en général.

La parution d’articles comme celui-ci légitime la voie malheureusement suivie par la législation européenne. Sous couvert d’écologie, on est en train de remplacer l’absurdité de la production industrielle de lisier et son épandage, par l’absurdité encore pire, mais soi-disant écologique, du traitement industriel de ce lisier. Donc on va transporter les composts sur des centaines de kilomètres, on va faire fonctionner des usines de traitement fort gourmandes en énergie, et on va priver l’agriculture de son engrais naturel, le fumier, pour le remplacer par encore plus d’azote chimique… Bravo la vision écologique ! Mais attention... zéro rejet !

Une seule solution : l’agriculture extensive et biologique, et la réduction de la consommation de produits d’origine animale. Non aux usines à méthane au cul des vaches et des cochons !

Ne légitimons pas ces absurdités en leur donnant le couvert de la sortie du nucléaire. Ne tombons pas encore une fois dans une fausse bonne idée comme ce fut le cas pour les “bio” carburants !

Patrick Oger (81)

La méthanisation ne se limite pas au secteur agricole !

J’ai été heureux que la revue du Réseau publie des données sur le biogaz (notre collectif, entre autres, avait déposé une motion à l’AG du Réseau pour une vulgarisation de cette énergie renouvelable, simple, peu onéreuse et aux multiples utilisations : production d’électricité, production de méthane pour le chauffage de locaux, de méthane comprimé en bouteilles comme carburant très peu polluant pour véhicules au GNV, gaz naturel pour véhicules…). Je ferai toutefois certaines critiques à l’article que vous avez publié dans la revue n°40 :

- Le biométhane (ou biogaz) n’est pas assimilable au “gaz de Lacq”, lequel est un gaz “naturel” mais fossile. L’énorme avantage du biogaz sur le méthane fossile est d’être produit “sur place” à moindre frais (et en engendrant un “ sous produit” utile : un engrais organique riche en azote), alors que le méthane
fossile fait appel à la même technologie que l’exploitation pétrolière : prospection, forages, exploitation des gisements, transport sur longues distances, stockage dangereux et polluant dans des cavités souterraines et des aquifères.

- La réserve émise en regard de l’article publié, à savoir que la méthanisation se fait avec des lisiers de ferme polluants, est à balayer car la majorité des unités de biogaz fermier utilisent des fumiers issus d’élevages sur litière (certains éleveurs étant même des agro-bios).

- La méthanisation ne se limite pas au secteur agricole. Tous les déchets organiques peuvent être méthanisés, dont les ordures ménagères !


Henry Chevallier – Sortir du nucléaire 32

Pollution des sols agricoles par l’uranium des engrais phosphatés

Agriculteur depuis plus de 40 ans, j’ai entendu des éloges dès les années 60 sur l’engrais “hyperphosphate naturel”. En 1978, j’ai essayé cet engrais une seule fois, en prairie. L’“effet phosphore” s’est manifesté de suite par une herbe luxuriante. Malheureusement, dès l’année suivante les repousses étaient jaunes, le sol de plus en plus compact. J’ai mis plusieurs années pour remettre la vie du sol en route.

Cette expérience m’a incité à chercher les causes de cette mauvaise expérience. Je l’ai rapidement trouvée : cet engrais dit “naturel” est bourré de métaux lourds. Certains de ceux-ci, par exemple le fluor et le cadmium, expliquent l’inhibition de la vie du sol. Mais à l’époque je ne savais pas qu’il y avait pire : l’uranium. Ce n’est que récemment que je m’en suis rendu compte par des travaux allemands et les publications au grand public. Voici un lien vers une publication en français : https://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=605. En faisant une recherche sur internet vous pouvez en trouver des centaines et approfondir le sujet à loisir.

Pourquoi ces éléments ne figurent-ils pas sur l’étiquetage ? Depuis un siècle que ces engrais s’utilisent surtout en France, il serait grand temps d’aller vers plus de transparence...


Daniel Brehm


L’hydroélectricité : pas n’importe comment

Notre association s’est beaucoup battue dans le passé, non seulement contre des projets de mines d’uranium dans notre vallée, mais aussi contre les barrages dits “électro-nucléaires”. Ces projets pharaoniques avaient pour but de stocker par pompage-turbinage l’énergie non modulable fournie par les centrales nucléaires. À l’heure où nous risquons d’être à nouveau confrontés à ces dossiers qui semblaient enterrés, nous avons été choqués de voir paraître dans la revue n°40 un article faisant sans nuances la promotion des STEP.

Les Alpes sont déjà suréquipées en aménagements hydroélectriques, au point que dans certaines vallées (dont la Tarentaise) seuls 15 % des cours d’eau conservent leur débit naturel. Les grands barrages EDF ont noyé des habitats remarquables, en particulier des zones de marais d’altitude ou des prairies de fauche qui ont été définitivement perdus pour la biodiversité (ces habitats sont maintenant classés prioritaires pour Natura 2000).

Par ailleurs, de nombreux projets de microcentrales hydroélectriques sont relancés à la faveur de la crise énergétique. La multiplication de ces équipements risque de signer l’arrêt de mort des quelques rares cours d’eau encore vierges.

Il est certainement possible de mieux utiliser les ouvrages existants pour stocker de l’énergie, mais nous aurions aimé que votre article mette également en garde contre les dérives possibles et ne puisse pas servir de caution pour une relance des projets de barrage.

À l’heure où les tenants d’une croissance perpétuelle et débridée veulent repeindre en vert leur utopie, il faut plus que jamais répéter que la seule énergie vraiment propre est celle qu’on ne consomme pas. L’électricité doit être strictement réservée aux usages où elle est indispensable.

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