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Sortir du nucléaire n°38



Avril-mai 2008

Tribune Libre

Le Réseau, c’est vous ! Cette revue, c’est la vôtre !

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°38 - Avril-mai 2008


Article publié le : 1er mai 2008


Vous souhaitez réagir ou faire une proposition d’article au Réseau “Sortir du nucléaire” ?
N’hésitez pas à écrire à : xavier.rabilloud@sortirdunucleaire.fr



Circulez, y’a rien à voir !

Aux sociétés transnationales, rien de trop gros pour imposer leurs produits, et faire oublier leurs sous-produits.

"A vous de voir", en grand et gros, avec un enfant qui regarde l’herbe à la loupe. Et puis cette usine au fond, cette silhouette bien connue en Basse-Normandie : la cheminée de La Hague. Confirmation le logo d’Areva. Et l’enjeu : "Un environnement qu’Areva ne quitte pas des yeux".

Ils sont vraiment trop bons avec nous de scruter ainsi l’environnement à la loupe... et trop forts vraiment de voir les radionucléides de cette façon. On pourrait leur suggérer de poursuivre plus loin avec leurs nouvelles méthodes : repérer les leucémies chez les enfants au pendule, arrêter les dégagements de nucléides avec du papier buvard. Le doigt mouillé pour savoir si la radioactivité de l’air est sous les normes, cela ne doit pas être mal non plus...
Mais pour que tout un chacun puisse mieux comprendre les méthodes scientifiques d’Areva, les voici qui organisent des "Visites buissonnières", "un circuit gratuit autour de l’Usine de La Hague"... Ah, quelle générosité qui permet de marcher "gratuitement" sur le sentier de grande randonnée autour de La Hague. Un des plus beaux de France.

Mais justement, à la différence d’autres pollutions, celle aux radionucléides ne se voit pas. C’est une des raisons majeures de son acceptation/résignation par les populations.

Nous sommes devant un déni de démocratie exemplaire : présenter une image fausse, mais tellement rassurante, et simple, et sereine pour influencer les populations afin qu’elles ferment les yeux... Puisqu’il n’y a rien à voir ! Circulez donc...

Une autre question m’intrigue : pourquoi tant d’argent dépensé dans la pub par une entreprise qui n’a rien à vendre à ceux-là même qui sont devant les affiches, dans le couloir de la gare de Caen ou ailleurs ?

Nous touchons là à un élément-clé de la mort des démocraties devant les industries de l’influence. [...] Ce phénomène empêche tout débat de société. Il détruit le "tribunal de la raison" qui est au coeur des Lumières, et de l’idée d’une citoyenneté éclairée. Pourquoi raisonner, établir un rapport entre le "besoin" de l’énergie nucléaire, et les "risques" ? Au lieu de cela, un discours publicitaire magique et lénifiant. Y’a pas de risque, donc pas d’équilibre à chercher... A vous de voir. Circulez, y’a rien à voir.

Hervé Le Crosnier


Manifs : mobiliser... sur place !

[...] Je me faisais à chaque fois la réflexion, en me rendant aux manifestations ou autres événements antinucléaires, que très peu de gens étaient prévenus sur les lieux mêmes dudit événement. C’est pourtant ceux-là qui sont en premier lieu susceptibles de s’y rendre. [...] Ainsi, il m’apparaît aujourd’hui évident qu’une équipe de deux personnes tractant et affichant pendant une semaine sur Brive ramène forcément moins de monde à Toulouse que la même équipe tractant une semaine à 10 kilomètres de Toulouse. [...]
Suite à ces considérations, dès que j’appris que s’organisait un rassemblement à Marseille contre ITER, le 10 novembre dernier, je décidai de prendre une bonne semaine pour aller aider sur place à
diffuser l’info [avec une coéquipière]. [...] Sur 5 personnes sollicitées, 4 n’avaient aucune idée de ce qu’était ITER, presque personne ne dédaignait notre petit tract, beaucoup prenaient le temps de nous écouter, un certain nombre nous approuvait avec enthousiasme sans demander plus d’explications, tandis que d’autres nous réclamaient la brochure éditée par le Réseau pour avoir plus d’infos.

Ce fut pour nous une expérience positive, au delà de toute espérance, même si, il faut se rendre à l’évidence, il eut été nécessaire de mobiliser 20 équipes comme la nôtre pour espérer élargir considérablement le mouvement contre ITER en région PACA.

Anne Meyssignac
assovadelavant@yahoo.fr


De toutes les matières, c’est la paille que j’préfère

Dans le dernier numéro de la revue (n°37), il y a encore de la promotion pour l’habitat écologique industriel, et c’est vraiment dommage car les matériaux industriels font beaucoup plus partie du problème que de la solution. Mais surtout, la revue accrédite le discours fumeux prétendument écologique de certains industriels, sans appui scientifique.
La construction écologique doit au moins prendre en compte l’énergie incorporée dans les matériaux, et l’émission des gaz à effet de serre. Si en plus elle pouvait prendre en compte la santé, et la part de salaires redistribués, ce serait aussi pas mal, mais bon, restons-en aux deux premiers critères.

On peut estimer qu’une paroi en botte de paille enduite de 5 cm en terre à l’intérieur aura une isolation deux fois supérieure et une inertie équivalente à une brique monomur pour une énergie incorporée trente fois inférieure. [...] En terme d’émission de CO2 les rapports sont d’au moins 20 kg de carbone fixés par mètre carré de paroi pour la paille et 80 kg de carbone émis pour la monomur.
Et si on prend les conventions habituelles parpaing-laine de verre-placo, on est presque tout le temps à mi-chemin entre la paille et la monomur.

[...] Continuer à faire la promo de la paille est une très bonne idée sans en rajouter avec les briques monomur ou le béton cellulaire qui n’est guère plus reluisant. A quelque chose près, la paille, le bois, la terre, matériaux premiers, sont les seuls matériaux efficaces et écologiques. Peu transformés, ils sont aussi très économiques en argent. On peut aussi utiliser le plâtre, la chaux et le fer avec parcimonie, parce que déjà beaucoup plus consommateurs d’énergie. [...]

Malgré ce couac sur la construction, la revue est excellente, et le travail du Réseau nécessaire et pertinent. Donc bravo pour tout !
Alain Marcom


J’aimerais voir les écolos s’engager réellement...

Dans les années 75, j’étais très militant anti-nucléaire, objecteur de conscience insoumis à l’ONF, j’ai participé à toutes les grandes manifs anti-nucléaires. Mais cela ne me suffisait pas et avec des copains nous avions monté une entreprise de construction en SCOP autogestionnaire, "Créations Alternatives" dont le but principal était de faire des maisons solaires. [...]

Depuis quelques années, je me suis remis à faire des chauffe-eau solaires et du photovoltaïque, mais depuis plus d’un an je n’ai installé qu’un générateur photovoltaïque de 25 m2. Pas un seul chauffe-eau solaire de vendu, et sur la petite dizaine installée, seul 1 était pour un écolo engagé, très actif dans une commune comme élu. Sur le terrain il est très difficile de vendre du solaire. [...]
Sur tous les devis de solaire thermique faits ces derniers mois, aucun n’est signé et certains ne se feront peut-être que dans 2 ou 3 ans. Ce n’est pas sur ces bases que l’on peut créer des emplois et monter une équipe.

Le comble est que les principaux devis qui risquent d’aboutir sont des grosses affaires de générateurs photovoltaïques pour des agriculteurs qui investissent. Je fais les études et je crois être bien placé, mais je suis beaucoup trop petit et je n’ai pas assez de trésorerie pour pouvoir réaliser de tel chantiers. Seules des grosses entreprises dont le seul but est de faire des affaires peuvent se le permettre, cela me met en colère. J’ai énormément de projets et d’idées, mais aucun moyen pour les faire aboutir.

J’aimerais voir les écolos s’engager réellement. Il faut sortir des discours intellectuels et prendre de vrais risques, sortir de la marginalisation pour sortir du nucléaire, il serait temps car les dégâts sont déjà très importants et presque irréversibles.

[...] J’ai étudié beaucoup de projets sur les énergies, le solaire, et j’ai beaucoup d’idées sur le sujet, mais je suis un modeste artisan usé par le travail. J’ai sous le coude 4 devis de générateurs photovoltaïques pour environ 175 kWc , je suis prêt à m’accrocher, mais tout seul je ne pourrai pas les faire (j’ai même eu une demande pour 1500 m2 de capteurs). Je suis ouvert à toutes les propositions à partir du moment où ce n’est pas du blabla.

Jean-luc Vilandrau
jean-luc.vilandrau@orange.fr


Novembre 1986, un poème après la catastrophe

Il ne reste plus rien
Rien de la planète bleue Terre
Rien qu’un peu de terre.

Un peu de terre déracinée
Dévastée par une guerre
Une guerre nucléaire

Une guerre nucléaire a tout anéanti

A néant-il dit, cet homme ?
Cet homme a dit, anéanti
Par une guerre nucléaire

Il ne reste plus rien
Rien sur la planète bleue Terre
A dit cet homme

Elle sera dévastée.


Lothar Egon LILIN – Sélestat (67)


Circulez, y’a rien à voir !

Aux sociétés transnationales, rien de trop gros pour imposer leurs produits, et faire oublier leurs sous-produits.

"A vous de voir", en grand et gros, avec un enfant qui regarde l’herbe à la loupe. Et puis cette usine au fond, cette silhouette bien connue en Basse-Normandie : la cheminée de La Hague. Confirmation le logo d’Areva. Et l’enjeu : "Un environnement qu’Areva ne quitte pas des yeux".

Ils sont vraiment trop bons avec nous de scruter ainsi l’environnement à la loupe... et trop forts vraiment de voir les radionucléides de cette façon. On pourrait leur suggérer de poursuivre plus loin avec leurs nouvelles méthodes : repérer les leucémies chez les enfants au pendule, arrêter les dégagements de nucléides avec du papier buvard. Le doigt mouillé pour savoir si la radioactivité de l’air est sous les normes, cela ne doit pas être mal non plus...
Mais pour que tout un chacun puisse mieux comprendre les méthodes scientifiques d’Areva, les voici qui organisent des "Visites buissonnières", "un circuit gratuit autour de l’Usine de La Hague"... Ah, quelle générosité qui permet de marcher "gratuitement" sur le sentier de grande randonnée autour de La Hague. Un des plus beaux de France.

Mais justement, à la différence d’autres pollutions, celle aux radionucléides ne se voit pas. C’est une des raisons majeures de son acceptation/résignation par les populations.

Nous sommes devant un déni de démocratie exemplaire : présenter une image fausse, mais tellement rassurante, et simple, et sereine pour influencer les populations afin qu’elles ferment les yeux... Puisqu’il n’y a rien à voir ! Circulez donc...

Une autre question m’intrigue : pourquoi tant d’argent dépensé dans la pub par une entreprise qui n’a rien à vendre à ceux-là même qui sont devant les affiches, dans le couloir de la gare de Caen ou ailleurs ?

Nous touchons là à un élément-clé de la mort des démocraties devant les industries de l’influence. [...] Ce phénomène empêche tout débat de société. Il détruit le "tribunal de la raison" qui est au coeur des Lumières, et de l’idée d’une citoyenneté éclairée. Pourquoi raisonner, établir un rapport entre le "besoin" de l’énergie nucléaire, et les "risques" ? Au lieu de cela, un discours publicitaire magique et lénifiant. Y’a pas de risque, donc pas d’équilibre à chercher... A vous de voir. Circulez, y’a rien à voir.

Hervé Le Crosnier


Manifs : mobiliser... sur place !

[...] Je me faisais à chaque fois la réflexion, en me rendant aux manifestations ou autres événements antinucléaires, que très peu de gens étaient prévenus sur les lieux mêmes dudit événement. C’est pourtant ceux-là qui sont en premier lieu susceptibles de s’y rendre. [...] Ainsi, il m’apparaît aujourd’hui évident qu’une équipe de deux personnes tractant et affichant pendant une semaine sur Brive ramène forcément moins de monde à Toulouse que la même équipe tractant une semaine à 10 kilomètres de Toulouse. [...]
Suite à ces considérations, dès que j’appris que s’organisait un rassemblement à Marseille contre ITER, le 10 novembre dernier, je décidai de prendre une bonne semaine pour aller aider sur place à
diffuser l’info [avec une coéquipière]. [...] Sur 5 personnes sollicitées, 4 n’avaient aucune idée de ce qu’était ITER, presque personne ne dédaignait notre petit tract, beaucoup prenaient le temps de nous écouter, un certain nombre nous approuvait avec enthousiasme sans demander plus d’explications, tandis que d’autres nous réclamaient la brochure éditée par le Réseau pour avoir plus d’infos.

Ce fut pour nous une expérience positive, au delà de toute espérance, même si, il faut se rendre à l’évidence, il eut été nécessaire de mobiliser 20 équipes comme la nôtre pour espérer élargir considérablement le mouvement contre ITER en région PACA.

Anne Meyssignac
assovadelavant@yahoo.fr


De toutes les matières, c’est la paille que j’préfère

Dans le dernier numéro de la revue (n°37), il y a encore de la promotion pour l’habitat écologique industriel, et c’est vraiment dommage car les matériaux industriels font beaucoup plus partie du problème que de la solution. Mais surtout, la revue accrédite le discours fumeux prétendument écologique de certains industriels, sans appui scientifique.
La construction écologique doit au moins prendre en compte l’énergie incorporée dans les matériaux, et l’émission des gaz à effet de serre. Si en plus elle pouvait prendre en compte la santé, et la part de salaires redistribués, ce serait aussi pas mal, mais bon, restons-en aux deux premiers critères.

On peut estimer qu’une paroi en botte de paille enduite de 5 cm en terre à l’intérieur aura une isolation deux fois supérieure et une inertie équivalente à une brique monomur pour une énergie incorporée trente fois inférieure. [...] En terme d’émission de CO2 les rapports sont d’au moins 20 kg de carbone fixés par mètre carré de paroi pour la paille et 80 kg de carbone émis pour la monomur.
Et si on prend les conventions habituelles parpaing-laine de verre-placo, on est presque tout le temps à mi-chemin entre la paille et la monomur.

[...] Continuer à faire la promo de la paille est une très bonne idée sans en rajouter avec les briques monomur ou le béton cellulaire qui n’est guère plus reluisant. A quelque chose près, la paille, le bois, la terre, matériaux premiers, sont les seuls matériaux efficaces et écologiques. Peu transformés, ils sont aussi très économiques en argent. On peut aussi utiliser le plâtre, la chaux et le fer avec parcimonie, parce que déjà beaucoup plus consommateurs d’énergie. [...]

Malgré ce couac sur la construction, la revue est excellente, et le travail du Réseau nécessaire et pertinent. Donc bravo pour tout !
Alain Marcom


J’aimerais voir les écolos s’engager réellement...

Dans les années 75, j’étais très militant anti-nucléaire, objecteur de conscience insoumis à l’ONF, j’ai participé à toutes les grandes manifs anti-nucléaires. Mais cela ne me suffisait pas et avec des copains nous avions monté une entreprise de construction en SCOP autogestionnaire, "Créations Alternatives" dont le but principal était de faire des maisons solaires. [...]

Depuis quelques années, je me suis remis à faire des chauffe-eau solaires et du photovoltaïque, mais depuis plus d’un an je n’ai installé qu’un générateur photovoltaïque de 25 m2. Pas un seul chauffe-eau solaire de vendu, et sur la petite dizaine installée, seul 1 était pour un écolo engagé, très actif dans une commune comme élu. Sur le terrain il est très difficile de vendre du solaire. [...]
Sur tous les devis de solaire thermique faits ces derniers mois, aucun n’est signé et certains ne se feront peut-être que dans 2 ou 3 ans. Ce n’est pas sur ces bases que l’on peut créer des emplois et monter une équipe.

Le comble est que les principaux devis qui risquent d’aboutir sont des grosses affaires de générateurs photovoltaïques pour des agriculteurs qui investissent. Je fais les études et je crois être bien placé, mais je suis beaucoup trop petit et je n’ai pas assez de trésorerie pour pouvoir réaliser de tel chantiers. Seules des grosses entreprises dont le seul but est de faire des affaires peuvent se le permettre, cela me met en colère. J’ai énormément de projets et d’idées, mais aucun moyen pour les faire aboutir.

J’aimerais voir les écolos s’engager réellement. Il faut sortir des discours intellectuels et prendre de vrais risques, sortir de la marginalisation pour sortir du nucléaire, il serait temps car les dégâts sont déjà très importants et presque irréversibles.

[...] J’ai étudié beaucoup de projets sur les énergies, le solaire, et j’ai beaucoup d’idées sur le sujet, mais je suis un modeste artisan usé par le travail. J’ai sous le coude 4 devis de générateurs photovoltaïques pour environ 175 kWc , je suis prêt à m’accrocher, mais tout seul je ne pourrai pas les faire (j’ai même eu une demande pour 1500 m2 de capteurs). Je suis ouvert à toutes les propositions à partir du moment où ce n’est pas du blabla.

Jean-luc Vilandrau
jean-luc.vilandrau@orange.fr


Novembre 1986, un poème après la catastrophe

Il ne reste plus rien
Rien de la planète bleue Terre
Rien qu’un peu de terre.

Un peu de terre déracinée
Dévastée par une guerre
Une guerre nucléaire

Une guerre nucléaire a tout anéanti

A néant-il dit, cet homme ?
Cet homme a dit, anéanti
Par une guerre nucléaire

Il ne reste plus rien
Rien sur la planète bleue Terre
A dit cet homme

Elle sera dévastée.


Lothar Egon LILIN – Sélestat (67)




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