Faire un don

Sortir du nucléaire n°36



Sept-oct 2007

Tribune Libre

Le Réseau, c’est vous ! Cette revue, c’est la vôtre !

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°36 - Sept-oct 2007


Article publié le : 1er octobre 2007


Vous souhaitez réagir ou envoyer une proposition d’article au Réseau Sortir du nucléaire ? Alors, n’hésitez pas et écrivez-nous à : reagir@sortirdunucleaire.fr



Nous ne pouvons plus faire l’autruche

Nous venons de recevoir le n° de juillet, merci pour tous les articles que nous lisons peu à peu, merci tout particulièrement pour le dossier concernant ITER.
Nous vous commandons 200 dossiers afin permettre à nos familles, amis, collègues, relations, plus les milieux médical et enseignant de recevoir une information claire et précise concernant ITER qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Il est urgent que chacun d’entre nous soit capable de prendre position concernant le nucléaire : nous ne pouvons plus faire l’autruche.
Merci pour vos infos.

Jacqueline et Jean-Claude (05)

Des gens comme vous au gouvernement

Il me faut vous dire que des gens comme vous il y en a peu. Je vous fais parvenir cette petite somme mais faire plus est impossible. J’ai 82 ans et toute ma vie, j’ai pensé aux autres. A 16 ans, je suis passé dans la résistance. Blessé en 44. Je paye cher ces années noires. Il m’a fallu continuer à apprendre. Tout ceci pour vous dire que je regrette de ne pouvoir faire plus. Ce sont des gens comme vous qu’il faudrait au gouvernement.
Bien à vous.

B. (La Chesnaye)

Merci de votre action inlassable.

Jacques Gaillot – Evêque de Partenia

A vous de recycler la revue

Ne jetez pas votre magazine. Après votre lecture et celle de vos proches, donnez-la à une connaissance, déposez-la dans une salle d’attente, une bibliothèque d’un centre de vacances, etc., partout où elle peut rester et être lue. En désespoir de cause, déposez-la dans une boîte à lettre quelconque (celle d’un particulier ou d’EDF, par exemple) mais ne la jetez en aucun cas.

Gilles (70)

Un peu de sémiologie

La sémiologie est l’étude des signes, le code intrinsèque des images, des sons, des odeurs, des événements… que notre
cerveau décode pour leur donner sens. Le philosophe feu Roland Barthes en avait jeté les bases théoriques avec la nouvelle vague au cinéma. Le sémiologue le plus populaire aujourd’hui est Umberto Ecco.

La dernière campagne de publicité d’EDF nous permet d’en étudier le message.

Une belle image d’abord, très tendre, douce, câline : un nourrisson en pyjama, d’environ deux ans, tend d’un bras, son biberon juste dans le creux de “la casserole” tracée dans le ciel nocturne par la constellation dite de la Grande Ourse.

Le slogan : “Faisons le choix d’une puissance énergétique qui assure le progrès des générations futures”. Sous-entendu : “nucléaire”, quelle puissance ! Merci pour le cadeau des déchets radioactifs, les générations futures reconnaissantes. S’ensuit un texte incitant les consommateurs à se procurer un guide (E = moins de CO2) chez leur marchand de journaux moyennant la somme de deux euros.

Hallucinant. Comment peut-on autoriser une entreprise à vendre de l’énergie et éditer à des fins commerciales un dépliant finalement publicitaire et payant ? La lutte contre les gaz à effet de serre, si l’on souhaite qu’elle soit utile, ne mérite pas d’être dévoyée. Que ce “E” représente énergie ou électricité, jamais l’énergie, quelle qu’elle soit, produira moins de CO2 qu’elle en produit jusqu’alors si on ne renonce pas à une augmentation de sa production.

Il est clair que les publicitaires utilisent le ressort de la maternité, de l’innocence enfantine pour construire une image douce et rassurante de l’électricité nucléaire auprès des consommateurs. C’est leur job. En l’occurrence, ils l’ont plutôt bien fait. Ce qui est troublant, c’est que, pour promouvoir ainsi à fortes doses financières et depuis si longtemps son électricité nucléaire pourtant monopole public, EDF doit développer un fort sentiment de culpabilité. Le tapage médiatique autour de la lutte contre les gaz à effet de serre arrive à point nommé.
Plus curieux, le gouvernement délègue à une entreprise en voie de libéralisation (dont l’État est l’actionnaire majoritaire) le soin d’éditer "Un guide pour comprendre et agir au quotidien, et devenir vous aussi un acteur de la lutte contre le réchauffement climatique". Le Bureau de Vérification de la Publicité aurait, il me semble, dû y voir un conflit d’intérêt. EDF vend de l’électricité, pas du nucléaire et encore moins des “guides” ! Qu’attendent les professionnels de la presse pour protester contre cette odieuse corruption du droit d’information ?

Un autre point encore plus ennuyeux est rassemblé dans la promotion de l’électronucléaire pour chauffer (clairement ici dans la publicité, pour chauffer le biberon - par extension pour "faire la cuisine"-, plus implicitement, pour chauffer le logement - le pyjama, la tiédeur - pour "se chauffer"). Or, chauffer électriquement est physiquement une aberration. Il y a de telles pertes en calories avec l’électricité qu’il est bien plus rentable d’utiliser une autre énergie (biogaz, bois, solaire). Pire, l’électronucléaire a une efficacité énergétique très médiocre. De la production à l’acheminement jusqu’au consommateur final, une centrale nucléaire perd plus de 70% de l’électricité produite !

Le nucléaire est un non-sens dont même l’humour anglais ne pourrait masquer l’horreur. Il est urgent de provoquer un débat public, démocratique, avec référendum, afin de choisir "une puissance énergétique qui assure réellement le progrès des générations futures".

Philip Lafeuil phiplaf@yahoo.fr


À naïf, naïf et demi ou le coup du parapluie

J’avais commandé pour la manif du 17 mars 2007 un parapluie STOP EPR. Un superbe parapluie jaune, d’une discrétion de passe muraille. Las, La Poste n’étant plus ce qu’elle était, mon parapluie s’est perdu en route et celui qui m’a été renvoyé m’est parvenu le 18 mars. De toute façon, je n’ai pu aller à aucune des manifs. Mais j’ai gardé le parapluie. Et avec ce temps… la tentation était grande de m’en servir, bêtement, comme parapluie…

C’est ainsi qu’un certain samedi de juin je l’avais avec moi lors d’un rallye cyclotouriste en Normandie. La directrice du restaurant où nos 110 cyclistes avaient pris leur repas de midi me voyant sortir avec mon parapluie au bras me fit compliment de son élégance. Et là, piqué par je ne sais quelle mouche facétieuse, je me mis à vanter les mérites du pébroque jaune. J’expliquais le plus sérieusement du monde à la dame que ce parapluie non content d’arrêter la course des gouttes de pluie protégeait aussi des radiations nucléaires en cas d’accident dans une centrale.

L’histoire s’arrêterait là si la dame avait éclaté de rire ou m’avait giflé. Mais point du tout. Quelle ne fut pas ma stupéfaction d’entendre mon interlocutrice, directrice d’un établissement imposant, me dire : “Oh ! Mais c’est rudement bien ça, d’autant que nous on en a une pas très loin de centrale nucléaire”. Et elle était vraiment sérieuse, elle ! Et le trésorier du club n’avait pas encore réglé la facture des repas… Comment déniaiser la dame sans la vexer ? Car je ne pouvais quand même pas lui laisser croire en cette fable. Je m’en suis sorti sans dégâts, la dame ne s’est pas vengée en salant la facture.

Interpellé quelque part au niveau de mon vécu par cette blague, j’ai décidé de la renouveler pour voir si j’étais tombé ce jour-là sur une personne particulièrement naïve. Je sors donc depuis systématiquement avec mon parapluie.
Immanquablement, il y a toujours une personne pour parler de mon parapluie. J’explique maintenant que grâce à ces parapluies antiatomiques (et je montre le logo que personne ne prend la peine de lire) on peut maintenant se permettre de construire des centrales nucléaires n’importe où car en cas d’accident, il suffira de distribuer les parapluies à la population pour la protéger. Essayez et vous verrez, il y a bien sûr des gens qui voient tout de suite la blague et l’on engage la conversation sérieusement. Mais il y en a aussi, et beaucoup plus que je ne l’aurai cru auprès
desquels il faut vraiment charger la barque pour qu’ils comprennent qu’on est en train de les mener en bateau.

Suite à ces plaisanteries deux personnes m’ont demandé de leur procurer un parapluie car elle ont envie de militer. Mais il y a eu aussi la réaction de mon kiné (quelques années d’études supérieures, je crois) : “…Allons Monsieur Perrin, réfléchissez un peu, votre parapluie, il vous protège des radiations qui viennent d’en haut. Mais des radiations, en cas d’accident nucléaire il en arrivera aussi de face et là, votre parapluie, il ne sert à rien.”

Y a du grain à moudre les gars… Alors, à nos moulins (heu… pas électriques SVP).

Et si on tirait de ces facéties une arme de sensibilisation. Sortons nos parapluies, pas seulement les jours de manif mais tous les jours. Engageons la conversation, testons la crédulité des gens et révélons-leur combien ils sont crédules. Dénonçons leur l’abus qui est fait de leur crédulité. Et en plus, avec notre parapluie à la main on se reconnaîtra dans la rue les uns les autres. Quand tous les gars du monde auront un parapluie…

Alain Perrin

Poème

On ne verrait plus les étoiles !

Dans la pureté du matin,
Sur le compteur une saccade
Annonce à coup sûr la cascade,
Cadarache ou le Tricastin ?

A l’aube retentit le glas.
Le vent apporte le nuage.
Bientôt éclatera l’orage !
La bruine a rouillé les lilas.

Au petit jour, on voit la fleur
Fermer peu à peu sa corolle,
Et soudain l’abeille s’affole,
Tremblante devant le malheur !

Dans un éclair je l’ai perçu,
De ce cauchemar qui m’angoisse,
L’onde flotte sur la paroisse
Et nous pénètre à notre insu !

Peut-elle détruire à l’instant
“Frémissons à cette évidence ! “
Les beaux villages de Provence,
Triangle et creuset du néant ?

Plus de bébés… Non plus de fleurs…
De Marcoule jusqu’à Valence,
Le rossignol ferait silence !
Plus d’amour…Rien que des douleurs !

La luciole et ses reflets,
Sous la lune serait éteinte,
Le firmament, sans une plainte,
Serait désert…Plus d’oiselets…

Hiver de l’atome glacé…
Si la camarde étend ses voiles,
On ne verrait plus les étoiles,
Sous le ciel lourd et courroucé !
Mathilde Filloz

Droit de réponse de l’ACRO, Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l’Ouest

138 rue de l’Eglise
14200 Hérouville-Saint-Clair
Email : acro-laboratoire@wanadoo.fr
www.acro.eu.org

Monsieur le Directeur de la publication,

Dans le n°34 de la revue “Sortir du nucléaire”, un article concernant le démantèlement de la centrale de Brennilis prétend que “le laboratoire ACRO […] admet […] la présence d’actinium 227 après avoir eu connaissance des résultats de la CRII-Rad”. Il convient de rétablir un ordre chronologique des évènements plus conforme à la réalité. C’est l’ACRO qui, en 2003, a révélé les anomalies parmi les descendants de l’uranium 235 dans les environs de la centrale de Brennilis. Notre rapport d’étude pour la communauté urbaine de Brest (devenue Brest Métropole Océan) est disponible en ligne sur notre site : acro.eu.org. Sortir Du Nucléaire Cornouaille le sait très bien puisque nous avons dialogué sur ce rapport.

L’actinium 227 est un élément radioactif naturel de la chaîne de l’uranium 235. Sa concentration peut varier d’un endroit à l’autre, d’une matrice à l’autre. Mais les excès découverts par l’ACRO et confirmés depuis par d’autres laboratoires, n’ont, à notre connaissance, jamais été observés ailleurs. Même autour d’autres installations nucléaires. S’il est normal de soupçonner la centrale de Brennilis, il nous paraît important de comprendre l’origine de ce phénomène.

C’est le but de la deuxième étude pilotée par l’ACRO dont le rapport est aussi public sur notre site Internet. L’ACRO continue à observer des excès d’actinium 227 dans les cours d’eau en aval de la centrale, mais aussi dans des endroits a priori non influencés par les rejets aquatiques. Nous sommes donc toujours dans le soupçon, sans explication irréfutable sur l’origine de cette contamination. Cela nous conduit à explorer de nombreuses hypothèses, mais nous n’avons jamais avancé l’hypothèse d’infiltrations d’eaux souterraines riches en actinium 227 qui se reconcentreraient sous le site de la centrale, comme l’affirme votre article. De telles allégations sont purement malhonnêtes.

A noter que nous avons aussi mis en
évidence et présenté publiquement à l’Observatoire du démantèlement une contamination en éléments radioactifs artificiels qui, eux, peuvent être attribués sans ambiguïté à la centrale de Brennilis. En particulier du plutonium qui ne peut pas être attribué aux retombées des essais nucléaires. Mais cela ne semble pas intéresser le groupe Sortir du Nucléaire Cornouaille.
Conformément au droit sur la presse, nous vous demandons de publier ce droit de réponse dans votre revue.

Pour l’ACRO,
Pierre Barbey


Réponse de l’association Sortir du Nucléaire Cornouaille à l’ACRO.

Suite à la demande de droit de réponse de l’ACRO, l’association Sortir du Nucléaire Cornouaille a souhaité que, pour répondre à “de telles allégations sont purement malhonnêtes”, la précision suivante soit apportée après leur lettre :

L’ACRO a écrit dans son dernier rapport mis en ligne sur leur site , page 41, "De telles observations "relancent" d’abord l’hypothèse d’une origine naturelle, comme des infiltrations d’eaux souterraines qui auraient la particularité d’être "riches" en actinium 227 et se rencontreraient à plusieurs endroits du bassin versant de Saint-Herbot, à commencer sur le site du SMA."
Chantal Cuisnier

Sortir du nucléaire Cornouaille
53, impasse de l’Odet
29000 Quimper
https://sortirdunucleaire29.free.fr


Nous ne pouvons plus faire l’autruche

Nous venons de recevoir le n° de juillet, merci pour tous les articles que nous lisons peu à peu, merci tout particulièrement pour le dossier concernant ITER.
Nous vous commandons 200 dossiers afin permettre à nos familles, amis, collègues, relations, plus les milieux médical et enseignant de recevoir une information claire et précise concernant ITER qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Il est urgent que chacun d’entre nous soit capable de prendre position concernant le nucléaire : nous ne pouvons plus faire l’autruche.
Merci pour vos infos.

Jacqueline et Jean-Claude (05)

Des gens comme vous au gouvernement

Il me faut vous dire que des gens comme vous il y en a peu. Je vous fais parvenir cette petite somme mais faire plus est impossible. J’ai 82 ans et toute ma vie, j’ai pensé aux autres. A 16 ans, je suis passé dans la résistance. Blessé en 44. Je paye cher ces années noires. Il m’a fallu continuer à apprendre. Tout ceci pour vous dire que je regrette de ne pouvoir faire plus. Ce sont des gens comme vous qu’il faudrait au gouvernement.
Bien à vous.

B. (La Chesnaye)

Merci de votre action inlassable.

Jacques Gaillot – Evêque de Partenia

A vous de recycler la revue

Ne jetez pas votre magazine. Après votre lecture et celle de vos proches, donnez-la à une connaissance, déposez-la dans une salle d’attente, une bibliothèque d’un centre de vacances, etc., partout où elle peut rester et être lue. En désespoir de cause, déposez-la dans une boîte à lettre quelconque (celle d’un particulier ou d’EDF, par exemple) mais ne la jetez en aucun cas.

Gilles (70)

Un peu de sémiologie

La sémiologie est l’étude des signes, le code intrinsèque des images, des sons, des odeurs, des événements… que notre
cerveau décode pour leur donner sens. Le philosophe feu Roland Barthes en avait jeté les bases théoriques avec la nouvelle vague au cinéma. Le sémiologue le plus populaire aujourd’hui est Umberto Ecco.

La dernière campagne de publicité d’EDF nous permet d’en étudier le message.

Une belle image d’abord, très tendre, douce, câline : un nourrisson en pyjama, d’environ deux ans, tend d’un bras, son biberon juste dans le creux de “la casserole” tracée dans le ciel nocturne par la constellation dite de la Grande Ourse.

Le slogan : “Faisons le choix d’une puissance énergétique qui assure le progrès des générations futures”. Sous-entendu : “nucléaire”, quelle puissance ! Merci pour le cadeau des déchets radioactifs, les générations futures reconnaissantes. S’ensuit un texte incitant les consommateurs à se procurer un guide (E = moins de CO2) chez leur marchand de journaux moyennant la somme de deux euros.

Hallucinant. Comment peut-on autoriser une entreprise à vendre de l’énergie et éditer à des fins commerciales un dépliant finalement publicitaire et payant ? La lutte contre les gaz à effet de serre, si l’on souhaite qu’elle soit utile, ne mérite pas d’être dévoyée. Que ce “E” représente énergie ou électricité, jamais l’énergie, quelle qu’elle soit, produira moins de CO2 qu’elle en produit jusqu’alors si on ne renonce pas à une augmentation de sa production.

Il est clair que les publicitaires utilisent le ressort de la maternité, de l’innocence enfantine pour construire une image douce et rassurante de l’électricité nucléaire auprès des consommateurs. C’est leur job. En l’occurrence, ils l’ont plutôt bien fait. Ce qui est troublant, c’est que, pour promouvoir ainsi à fortes doses financières et depuis si longtemps son électricité nucléaire pourtant monopole public, EDF doit développer un fort sentiment de culpabilité. Le tapage médiatique autour de la lutte contre les gaz à effet de serre arrive à point nommé.
Plus curieux, le gouvernement délègue à une entreprise en voie de libéralisation (dont l’État est l’actionnaire majoritaire) le soin d’éditer "Un guide pour comprendre et agir au quotidien, et devenir vous aussi un acteur de la lutte contre le réchauffement climatique". Le Bureau de Vérification de la Publicité aurait, il me semble, dû y voir un conflit d’intérêt. EDF vend de l’électricité, pas du nucléaire et encore moins des “guides” ! Qu’attendent les professionnels de la presse pour protester contre cette odieuse corruption du droit d’information ?

Un autre point encore plus ennuyeux est rassemblé dans la promotion de l’électronucléaire pour chauffer (clairement ici dans la publicité, pour chauffer le biberon - par extension pour "faire la cuisine"-, plus implicitement, pour chauffer le logement - le pyjama, la tiédeur - pour "se chauffer"). Or, chauffer électriquement est physiquement une aberration. Il y a de telles pertes en calories avec l’électricité qu’il est bien plus rentable d’utiliser une autre énergie (biogaz, bois, solaire). Pire, l’électronucléaire a une efficacité énergétique très médiocre. De la production à l’acheminement jusqu’au consommateur final, une centrale nucléaire perd plus de 70% de l’électricité produite !

Le nucléaire est un non-sens dont même l’humour anglais ne pourrait masquer l’horreur. Il est urgent de provoquer un débat public, démocratique, avec référendum, afin de choisir "une puissance énergétique qui assure réellement le progrès des générations futures".

Philip Lafeuil phiplaf@yahoo.fr


À naïf, naïf et demi ou le coup du parapluie

J’avais commandé pour la manif du 17 mars 2007 un parapluie STOP EPR. Un superbe parapluie jaune, d’une discrétion de passe muraille. Las, La Poste n’étant plus ce qu’elle était, mon parapluie s’est perdu en route et celui qui m’a été renvoyé m’est parvenu le 18 mars. De toute façon, je n’ai pu aller à aucune des manifs. Mais j’ai gardé le parapluie. Et avec ce temps… la tentation était grande de m’en servir, bêtement, comme parapluie…

C’est ainsi qu’un certain samedi de juin je l’avais avec moi lors d’un rallye cyclotouriste en Normandie. La directrice du restaurant où nos 110 cyclistes avaient pris leur repas de midi me voyant sortir avec mon parapluie au bras me fit compliment de son élégance. Et là, piqué par je ne sais quelle mouche facétieuse, je me mis à vanter les mérites du pébroque jaune. J’expliquais le plus sérieusement du monde à la dame que ce parapluie non content d’arrêter la course des gouttes de pluie protégeait aussi des radiations nucléaires en cas d’accident dans une centrale.

L’histoire s’arrêterait là si la dame avait éclaté de rire ou m’avait giflé. Mais point du tout. Quelle ne fut pas ma stupéfaction d’entendre mon interlocutrice, directrice d’un établissement imposant, me dire : “Oh ! Mais c’est rudement bien ça, d’autant que nous on en a une pas très loin de centrale nucléaire”. Et elle était vraiment sérieuse, elle ! Et le trésorier du club n’avait pas encore réglé la facture des repas… Comment déniaiser la dame sans la vexer ? Car je ne pouvais quand même pas lui laisser croire en cette fable. Je m’en suis sorti sans dégâts, la dame ne s’est pas vengée en salant la facture.

Interpellé quelque part au niveau de mon vécu par cette blague, j’ai décidé de la renouveler pour voir si j’étais tombé ce jour-là sur une personne particulièrement naïve. Je sors donc depuis systématiquement avec mon parapluie.
Immanquablement, il y a toujours une personne pour parler de mon parapluie. J’explique maintenant que grâce à ces parapluies antiatomiques (et je montre le logo que personne ne prend la peine de lire) on peut maintenant se permettre de construire des centrales nucléaires n’importe où car en cas d’accident, il suffira de distribuer les parapluies à la population pour la protéger. Essayez et vous verrez, il y a bien sûr des gens qui voient tout de suite la blague et l’on engage la conversation sérieusement. Mais il y en a aussi, et beaucoup plus que je ne l’aurai cru auprès
desquels il faut vraiment charger la barque pour qu’ils comprennent qu’on est en train de les mener en bateau.

Suite à ces plaisanteries deux personnes m’ont demandé de leur procurer un parapluie car elle ont envie de militer. Mais il y a eu aussi la réaction de mon kiné (quelques années d’études supérieures, je crois) : “…Allons Monsieur Perrin, réfléchissez un peu, votre parapluie, il vous protège des radiations qui viennent d’en haut. Mais des radiations, en cas d’accident nucléaire il en arrivera aussi de face et là, votre parapluie, il ne sert à rien.”

Y a du grain à moudre les gars… Alors, à nos moulins (heu… pas électriques SVP).

Et si on tirait de ces facéties une arme de sensibilisation. Sortons nos parapluies, pas seulement les jours de manif mais tous les jours. Engageons la conversation, testons la crédulité des gens et révélons-leur combien ils sont crédules. Dénonçons leur l’abus qui est fait de leur crédulité. Et en plus, avec notre parapluie à la main on se reconnaîtra dans la rue les uns les autres. Quand tous les gars du monde auront un parapluie…

Alain Perrin

Poème

On ne verrait plus les étoiles !

Dans la pureté du matin,
Sur le compteur une saccade
Annonce à coup sûr la cascade,
Cadarache ou le Tricastin ?

A l’aube retentit le glas.
Le vent apporte le nuage.
Bientôt éclatera l’orage !
La bruine a rouillé les lilas.

Au petit jour, on voit la fleur
Fermer peu à peu sa corolle,
Et soudain l’abeille s’affole,
Tremblante devant le malheur !

Dans un éclair je l’ai perçu,
De ce cauchemar qui m’angoisse,
L’onde flotte sur la paroisse
Et nous pénètre à notre insu !

Peut-elle détruire à l’instant
“Frémissons à cette évidence ! “
Les beaux villages de Provence,
Triangle et creuset du néant ?

Plus de bébés… Non plus de fleurs…
De Marcoule jusqu’à Valence,
Le rossignol ferait silence !
Plus d’amour…Rien que des douleurs !

La luciole et ses reflets,
Sous la lune serait éteinte,
Le firmament, sans une plainte,
Serait désert…Plus d’oiselets…

Hiver de l’atome glacé…
Si la camarde étend ses voiles,
On ne verrait plus les étoiles,
Sous le ciel lourd et courroucé !
Mathilde Filloz

Droit de réponse de l’ACRO, Association pour le Contrôle de la Radioactivité dans l’Ouest

138 rue de l’Eglise
14200 Hérouville-Saint-Clair
Email : acro-laboratoire@wanadoo.fr
www.acro.eu.org

Monsieur le Directeur de la publication,

Dans le n°34 de la revue “Sortir du nucléaire”, un article concernant le démantèlement de la centrale de Brennilis prétend que “le laboratoire ACRO […] admet […] la présence d’actinium 227 après avoir eu connaissance des résultats de la CRII-Rad”. Il convient de rétablir un ordre chronologique des évènements plus conforme à la réalité. C’est l’ACRO qui, en 2003, a révélé les anomalies parmi les descendants de l’uranium 235 dans les environs de la centrale de Brennilis. Notre rapport d’étude pour la communauté urbaine de Brest (devenue Brest Métropole Océan) est disponible en ligne sur notre site : acro.eu.org. Sortir Du Nucléaire Cornouaille le sait très bien puisque nous avons dialogué sur ce rapport.

L’actinium 227 est un élément radioactif naturel de la chaîne de l’uranium 235. Sa concentration peut varier d’un endroit à l’autre, d’une matrice à l’autre. Mais les excès découverts par l’ACRO et confirmés depuis par d’autres laboratoires, n’ont, à notre connaissance, jamais été observés ailleurs. Même autour d’autres installations nucléaires. S’il est normal de soupçonner la centrale de Brennilis, il nous paraît important de comprendre l’origine de ce phénomène.

C’est le but de la deuxième étude pilotée par l’ACRO dont le rapport est aussi public sur notre site Internet. L’ACRO continue à observer des excès d’actinium 227 dans les cours d’eau en aval de la centrale, mais aussi dans des endroits a priori non influencés par les rejets aquatiques. Nous sommes donc toujours dans le soupçon, sans explication irréfutable sur l’origine de cette contamination. Cela nous conduit à explorer de nombreuses hypothèses, mais nous n’avons jamais avancé l’hypothèse d’infiltrations d’eaux souterraines riches en actinium 227 qui se reconcentreraient sous le site de la centrale, comme l’affirme votre article. De telles allégations sont purement malhonnêtes.

A noter que nous avons aussi mis en
évidence et présenté publiquement à l’Observatoire du démantèlement une contamination en éléments radioactifs artificiels qui, eux, peuvent être attribués sans ambiguïté à la centrale de Brennilis. En particulier du plutonium qui ne peut pas être attribué aux retombées des essais nucléaires. Mais cela ne semble pas intéresser le groupe Sortir du Nucléaire Cornouaille.
Conformément au droit sur la presse, nous vous demandons de publier ce droit de réponse dans votre revue.

Pour l’ACRO,
Pierre Barbey


Réponse de l’association Sortir du Nucléaire Cornouaille à l’ACRO.

Suite à la demande de droit de réponse de l’ACRO, l’association Sortir du Nucléaire Cornouaille a souhaité que, pour répondre à “de telles allégations sont purement malhonnêtes”, la précision suivante soit apportée après leur lettre :

L’ACRO a écrit dans son dernier rapport mis en ligne sur leur site , page 41, "De telles observations "relancent" d’abord l’hypothèse d’une origine naturelle, comme des infiltrations d’eaux souterraines qui auraient la particularité d’être "riches" en actinium 227 et se rencontreraient à plusieurs endroits du bassin versant de Saint-Herbot, à commencer sur le site du SMA."
Chantal Cuisnier

Sortir du nucléaire Cornouaille
53, impasse de l’Odet
29000 Quimper
https://sortirdunucleaire29.free.fr




Soyez au coeur de l'information !

Tous les 3 mois, retrouvez 36 pages (en couleur) de brèves, interviews, articles, BD, alternatives concrètes, actions originales, luttes antinucléaires à l’étranger, décryptages, etc.

Je m'abonne à la revue du Réseau