Faire un don

Sortir du nucléaire n°98

Crédit photo : Pénélope

Agir

Le Monde de Pénélope : sublimer l’actualité

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°98 -

 Culture antinucléaire
Article publié le : 1er juillet 2023


Pénélope est une artiste qui réalise des collages engagés sur des thèmes d’actualité. Ses œuvres mêlent peinture, dessin et collage. Elle a notamment réalisé des séries sur la catastrophe de Fukushima à partir d’articles extraits du journal Le Monde. Rencontre.



© Pénélope. Fukushima - Hommage à Hokusai / Série I - vue n°2 ; Acrylique sur collage de journaux marouflé sur toile ; 80 x 110 cm - 2012. Inspiré par Hokusai - Les Trente six vues du Mont Fuji, 1934.

De quoi parlent vos œuvres ?

J’aborde des thèmes qui me tiennent à cœur, notamment l’actualité, les femmes, l’environnement. En mars 2011, après la catastrophe de Fukushima, je me suis tout de suite dit que j’allais faire quelque chose. Et comme il y a eu un tsunami d’informations dans la presse j’ai conservé tous les articles du Monde qui sont parus dans les trois mois suivants. L’idée de la vague m’est venue au mois de juin, et avec tous les articles que j’avais conservés j’ai fait trois collages inspirés de deux gravures de vagues d’Hokusai « Le Fuji vu de la mer » et « La Grande Vague ».

À partir de juin les médias ne parlaient plus de la catastrophe. J’ai donc fait un quatrième collage sur le silence, d’après « Le Mont Fuji par temps calme » toujours d’Hokusai. J’ai utilisé tous les articles de journaux, soit une vingtaine, parus pendant 18 mois.

J’ai également réalisé une autre série sur le nucléaire avec le Mont Fuji. C’est une montagne sacrée au Japon, et c’est quelque chose qui dépasse le temps humain, qui va rester longtemps après nous. Le nucléaire c’est pareil : l’homme a inventé quelque chose qui, au niveau du temps et des risques, le dépasse.

À Lire aussi :
Témoignages des victimes de la catastrophe nucléaire au Japon

Racontez-nous votre processus créatif.

Je pars de ce qui est écrit dans la presse, je sélectionne les articles, je ne conserve que certains mots. À partir des lettres, je re-fabrique des images souvent préexistantes. C’est ce que j’ai fait sur le tsunami de Fukushima, en reprenant "La Grande Vague" de l’artiste Hokusai.

J’ai choisi le journal Le Monde à cause du nom du Journal : le monde - la planète, et parce que c’est un journal qui fait référence.

Que souhaitez-vous transmettre avec vos œuvres ?

Face à une œuvre d’art, chaque spectateur·ice reste libre de son interprétation. Je ne contrôle pas la réception, si je suscite un questionnement, c’est déjà beaucoup.

La presse fonctionne beaucoup sur le sensationnel. Il y a dans mes collages un paradoxe entre le texte d’information du journal et l’image, souvent connue. Le contenu et les titres des articles sont souvent dramatiques, il y a une contradiction avec l’émotion de l’image : les spectateur·ices voient « une belle image » de loin, et en s’approchant, découvrent un texte, qui, par exemple, parle de Tchernobyl. De près on peut lire les mots, et on voit moins l’image.

À Lire aussi :
Tchernobyl 37 ans plus tard, la situation est plus que jamais préoccupante.

Quelle est, selon vous, la place des artistes dans les luttes écologiques et sociales ?

Une œuvre d’art n’est pas un tract militant. C’est quelque chose qui va sensibiliser le ou la spectateur·ice. Les artistes font partie de la société et quand iels sont engagé·es ça transparaît ou non dans leur création. Dans mon cas les thèmes que je traite me tiennent à cœur. Mais le ou la spectateur·ice reste toujours libre de son interprétation. Le fait que je ne mette que des textes extraits du journal, c’est une manière de garder une certaine objectivité sur la réalité des faits.

Par contre, je trouve ça très bien que mes œuvres soient exposées dans des contextes militants, mais aussi dans des cadres artistiques, car le lieu où mes œuvres sont exposées conditionne le regard du ou de la spectateur·ice.

Propos recueillis par Mathilde Damecour

Pénélope vous propose des reproductions de ses œuvres sur demande : penelope14@laposte.net

Œuvres visibles sur http://lemonde-de-penelope.com et Instragram : @penelope142020

© Pénélope. Fukushima - Hommage à Hokusai / Série I - vue n°2 ; Acrylique sur collage de journaux marouflé sur toile ; 80 x 110 cm - 2012. Inspiré par Hokusai - Les Trente six vues du Mont Fuji, 1934.

De quoi parlent vos œuvres ?

J’aborde des thèmes qui me tiennent à cœur, notamment l’actualité, les femmes, l’environnement. En mars 2011, après la catastrophe de Fukushima, je me suis tout de suite dit que j’allais faire quelque chose. Et comme il y a eu un tsunami d’informations dans la presse j’ai conservé tous les articles du Monde qui sont parus dans les trois mois suivants. L’idée de la vague m’est venue au mois de juin, et avec tous les articles que j’avais conservés j’ai fait trois collages inspirés de deux gravures de vagues d’Hokusai « Le Fuji vu de la mer » et « La Grande Vague ».

À partir de juin les médias ne parlaient plus de la catastrophe. J’ai donc fait un quatrième collage sur le silence, d’après « Le Mont Fuji par temps calme » toujours d’Hokusai. J’ai utilisé tous les articles de journaux, soit une vingtaine, parus pendant 18 mois.

J’ai également réalisé une autre série sur le nucléaire avec le Mont Fuji. C’est une montagne sacrée au Japon, et c’est quelque chose qui dépasse le temps humain, qui va rester longtemps après nous. Le nucléaire c’est pareil : l’homme a inventé quelque chose qui, au niveau du temps et des risques, le dépasse.

Racontez-nous votre processus créatif.

Je pars de ce qui est écrit dans la presse, je sélectionne les articles, je ne conserve que certains mots. À partir des lettres, je re-fabrique des images souvent préexistantes. C’est ce que j’ai fait sur le tsunami de Fukushima, en reprenant "La Grande Vague" de l’artiste Hokusai.

J’ai choisi le journal Le Monde à cause du nom du Journal : le monde - la planète, et parce que c’est un journal qui fait référence.

Que souhaitez-vous transmettre avec vos œuvres ?

Face à une œuvre d’art, chaque spectateur·ice reste libre de son interprétation. Je ne contrôle pas la réception, si je suscite un questionnement, c’est déjà beaucoup.

La presse fonctionne beaucoup sur le sensationnel. Il y a dans mes collages un paradoxe entre le texte d’information du journal et l’image, souvent connue. Le contenu et les titres des articles sont souvent dramatiques, il y a une contradiction avec l’émotion de l’image : les spectateur·ices voient « une belle image » de loin, et en s’approchant, découvrent un texte, qui, par exemple, parle de Tchernobyl. De près on peut lire les mots, et on voit moins l’image.

Quelle est, selon vous, la place des artistes dans les luttes écologiques et sociales ?

Une œuvre d’art n’est pas un tract militant. C’est quelque chose qui va sensibiliser le ou la spectateur·ice. Les artistes font partie de la société et quand iels sont engagé·es ça transparaît ou non dans leur création. Dans mon cas les thèmes que je traite me tiennent à cœur. Mais le ou la spectateur·ice reste toujours libre de son interprétation. Le fait que je ne mette que des textes extraits du journal, c’est une manière de garder une certaine objectivité sur la réalité des faits.

Par contre, je trouve ça très bien que mes œuvres soient exposées dans des contextes militants, mais aussi dans des cadres artistiques, car le lieu où mes œuvres sont exposées conditionne le regard du ou de la spectateur·ice.

Propos recueillis par Mathilde Damecour

Pénélope vous propose des reproductions de ses œuvres sur demande : penelope14@laposte.net

Œuvres visibles sur http://lemonde-de-penelope.com et Instragram : @penelope142020



Soyez au coeur de l'information !

Tous les 3 mois, retrouvez 36 pages (en couleur) de brèves, interviews, articles, BD, alternatives concrètes, actions originales, luttes antinucléaires à l’étranger, décryptages, etc.

Je m'abonne à la revue du Réseau