4000 km de parcours - Des dizaines de milliers de personnes rencontrées !
Le tour de France pour sortir du nucléaire, qui a parcouru 23 départements pendant quatre semaines, du 24 avril au 23 mai 2004, a été une grande réussite.
Le nombre de personnes rencontrées sur la route du Tour a été de plusieurs dizaines de milliers mais ce sont en réalité des millions de gens qui ont été sensibilisées
grâce à limportant impact médiatique (TV, radios et journaux sur le plan national, régional et local).
La caravane du tour a permis de relier différents sites nucléaire civils et militaires et également des sites de production dénergies renouvelables. Lobjectif a été atteint : informer et sensibiliser de façon originale la population sur les enjeux de la politique nucléaire française et montrer que dautres choix énergétiques sont possibles.
Quelle formidable énergie !
Un grand merci à toute léquipe permanente, dune quarantaine de personnes, présente sur le tour et aux centaines de bénévoles qui ont permis que chaque étape se déroule dans les meilleures conditions possibles.
Un coup de chapeau à cette caravane internationale. Citons notamment :
- de nombreux militants du Réseau Sortir du nucléaire ;
- la compagnie de théâtre Brut de béton, qui a joué pratiquement tous les soirs la pièce Tchernobyl now !, adaptée du remarquable ouvrage de Svetlana Alexievitch, La supplication. Emotion totale. Ce spectacle a été une réussite à chaque étape. Certains soir, il a fallu refuser du monde !
- un camion-scène danimation du collectif hollandais Theaterstraat (pour les prises de parole, musique, et concerts),
- un bus venu de Hollande (destiné à transporter 20 personnes à travers tout le pays), muni de panneaux solaires qui permettent de recharger tous les appareils (ordinateurs et téléphones portables en particulier) sans recours au nucléaire,
- une remarquable exposition itinérante de lassociation suisse ADER sur les énergies renouvelables, la consommation et lautonomie énergétique, avec une super-équipe de jeunes animateurs compétents et motivés
- une cuisine collective mobile de Rampenplan, venue des Pays-Bas, qui a proposé tous les jours de succulents repas végétariens et biologiques à un large public,
- un collectif hollandais de vidéo indépendante Trojan TV , qui a réalisé des films au fur et à mesure du tour (visibles sur notre site internet : www.sortirdunucleaire.org),
- plusieurs autres volontaires, dont un sapeur pompier professionnel, ancien équipier dune CMIR (Cellule Mobile dIntervention Radiologique), un militant antinucléaire venu dInde, un ancien travailleur du CERN (Centre européen de recherche nucléaire), une journaliste finlandaise représentant lopposition à la construction dun EPR en Finlande, et bien dautres personnes encore que nous remercions chaleureusement.
Cette démarche a été sans précédent en France, tant par son ampleur que par sa dimension culturelle et ses propositions dalternatives.
Rétrospective, étape par étape...
Samedi 24 avril 2004 : grand départ !
Manifestation devant la centrale nucléaire de Fessenheim (Alsace). Environ 2500 personnes : quel début en fanfare ! Bravo aux Alsaciens, mais aussi aux nombreux Allemands et Suisses présents. Temps : soleil éclatant, ciel totalement bleu... Que rêver de mieux ?
Mémo : la centrale nucléaire de Fessenheim est la plus vieille de France, elle est inadaptée au risque sismique important dans la région, elle est sous la menace dune rupture du canal voisin en cas de séisme. Cest aussi la centrale qui a été arrosée par EDF pendant la canicule de lété 2003. Cest rassurant, la technologie nucléaire !
Dimanche 25 avril : Kaysersberg (Alsace)
Journée festive à Kaysersberg (Alsace). Première sortie pour toutes les animations qui vont parcourir tout le Tour. Le gymnase de Kaysersberg ne désemplit pas de toute la journée, qui se termine en apothéose avec le théâtre. Entre-temps, le maire de la ville et un de ses collègues voisins ont déployé sur une tour une gigantesque banderole (150 m2) du Réseau Sortir du nucléaire et on peut voir dans toute la vallée Le nucléaire tue lavenir.
Lundi 26 avril :
18e anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl
Le Tour de France arrive à Nancy, ville régulièrement traversée par des transports ferroviaires de déchets nucléaires. Animations en ville puis manifestation jusquà la préfecture (place Stanislas). Dépôt dune gerbe de fleurs, puis die-in en hommage aux victimes de Tchernobyl. Au même moment, la même scène se déroule un peu partout en France.
Mémo : 18 ans après, non seulement les conséquences de Tchernobyl ne sestompent pas, mais au contraire la situation saggrave ! Cest hélas la triste vérité : de nombreux enfants ont des maladies de vieillards (maladies cardiaques, rhumatismes), dautres sont malformés ; les Biélorusses mangent des produits contaminés (en particulier au césium). Le pire est encore à venir.
Mardi 27 avril : Bure (Meuse/Haute-Marne)
Dépôt de gerbe devant le Conseil Général de la Meuse, puis le Tour part pour Bure (Meuse), où il arrive devant le chantier du site denfouissement des déchets nucléaires. Puis départ vers le moulin de Gourgeon (Haute-Saône) où lassociation Adera démontre la réalité et la pertinence des énergies renouvelables.
Mémo : lenfouissement des déchets nucléaires est un véritable crime contre les générations futures. Tôt ou tard, dans quelques centaines dannées, la corrosion ouvrira les fûts, la radioactivité sera libérée. Elle contaminera les nappes phréatiques, trouvera son chemin vers la surface. Mais cest la seule façon de se débarrasser au moindre coût de ces déchets (qui vont rester dangereux pour des centaines de milliers dannées) et de continuer à prétendre que le nucléaire est bon marché...
Mercredi 28 avril 2004 : étape de transition jusquà Dijon. Contrôle anti-dopage négatif : aucun des participants du Tour ne se dope à luranium ou au plutonium !
Jeudi 29 avril et vendredi 30 avril :
Dijon et Valduc (Côte dOr)
Accueil formidable à lespace autogéré des Tanneries (Dijon). Le vendredi en journée, le Tour se rend devant Valduc, site stratégique pour la fabrication des armes nucléaires françaises. Autant le dire : lhorreur absolue. Un des responsables (si on peut dite) sort du site pour discuter un peu : il prétend travailler... pour la Paix.
Samedi 1er mai
Le Tour arrive dans le Jura, à Lons-le-Saunier. Pas de site nucléaire particulier mais... le danger nucléaire est immense partout en France et même au-delà de nos frontières (qui narrêtent pas la radioactivité, faut-il le rappeler ?). Défilé, animations, repas, et une belle soirée avec près de 200 personnes pour la diffusion dun film et la pièce Tchernobyl now.
Dimanche 2 mai : Valence (Drôme)
Le Tour arrive à Valence, dans la Drôme, ville où se trouve la Criirad, dont le laboratoire fait des analyses et expertises indépendantes. Autant que le Réseau Sortir du nucléaire, la Criirad a besoin de votre adhésion pour continuer à faire connaître en toute indépendance les réalités de lindustrie nucléaire. Le soir, encore un triomphe pour Tchernobyl now, puis une conférence de Bruno Chareyron, ingénieur de la Criirad, à propos de la mission quil a menée il y a quelques semaines au Niger. Stupéfiant !
Mémo : comme on met de lessence dans une voiture, il faut mettre de luranium dans une centrale nucléaire pour quelle fonctionne. Malgré des menaces et la confiscation de ses appareils de mesure, la Criirad a pu démontrer lan dernier que lextraction de luranium au Niger par la multinationale française Areva-Cogéma se faisait dans des conditions scandaleuses pour les mineurs, les populations et lenvironnement.
Lundi 3 mai 2004 : à Pierrelatte (Drôme)
Entrée dans le Triangle des Bermudes du nucléaire : Pierrelatte-Cadarache-Marcoule.
Le Tour arrive à la mi-journée à Pierrelatte, devant la centrale nucléaire du Tricastin et lusine Eurodif.. Repas, musique, animations. Les militants locaux assemblent une tour de refroidissement de trois mètres, en bois. Animations, concert avec de formidables artistes locaux (et toujours lexcellent Achille). Tchernobyl now puis débat en présence de notre ami Yannick Rousselet, de Greenpeace, grand connaisseur de la filière française du plutonium.
Mémo : Tricastin-Eurodif : labsurdité nucléaire ! Les quatre réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin fonctionnent presque exclusivement pour alimenter lusine voisine Eurodif, qui prépare... le combustible nucléaire ! Cette production est comptée dans les fameux 78% délectricité française dorigine nucléaire : quelle absurdité !
Mardi 4 mai : Cadarache (Bouches-du-Rhône)
Arrivé en fin de matinée devant lentrée du site. Barrage filtrant pour donner de linformation aux salariés qui viennent travailler. Vers 13h, die-in : au son dune sirène, les manifestants se couchent sur les voies daccès du site. Rapidement, un gigantesque embouteillage se forme. Les gendarmes sénervent... pas nous ! Au bout dune demi-heure, les véhicules disparaissent comme par enchantement, dirigés vers une autre entrée. Peu importe : il est temps pour nous de lever le camp et de nous rendre à Forcalquier : animations, musique, puis une nouvelle représentation de Tchernobyl now devant une salle archicomble : il a fallu refuser du monde !
Mémo : Cadarache. Ce site nucléaire, situé à Saint-Paul-lez-Durance (Bouches-du-Rhône), compte en tout 450 bâtiments sur 1600 hectares. Certaines installations ou entreposages font froid dans le dos :
- cinq tranchées en pleine terre, où sont stockés depuis 30 ans des déchets dont certains sont contaminés par du plutonium. Ils ont probablement contaminé, ou peuvent encore le faire, la nappe aquifère située quelques mètres en dessous.
- le fameux Atelier de Plutonium de Cadarache : lautorité de sûreté nucléaire a vainement exigé pendant 8 ans (de 1995 à 2003) la fermeture de ce très dangereux atelier (inadapté au risque sismique) où sont manipulées de grandes quantités de plutonium. En juillet 2003, cet atelier a enfin été officiellement fermé. Or, des activités industrielles y sont toujours menées et, pire, Areva va y traiter à partir daoût 2004 du plutonium américain. Incroyable pour une installation... fermée !
Mercredi 5 mai : Marcoule (Gard)
Nous nous rendons devant le centre nucléaire de Marcoule. Comme la veille à Cadarache, nous occupons les voies daccès. Le soir, à Nîmes, belle manifestation en ville et nouveau succès de la compagnie Brut de Béton. Puis Gerd la finlandaise et Kumar lIndien offrent une dernière fois leurs témoignages avant de regagner leurs pays respectifs. Courage, les amis, et sûrement à bientôt !
Mémo : Marcoule. Créé en 1956, Marcoule (Gard) est un immense site (140 ha en bordure du Rhône) exploité par le CEA et la Cogéma. Les activités principales sont la production de combustible nucléaire Mox et lexploitation du réacteur expérimental Phénix.
- Le Mox est un combustible nucléaire contenant du plutonium. Sur les 58 réacteurs nucléaires français, 20 sont habilités à en recevoir. Le transport du Mox vers ces réacteurs se fait par camions, avec une protection minimale ( pour ne pas attirer lattention , daprès les autorités). Un incident grave à Mélox ou au cours dun des innombrables transports pourrait causer la mort de centaines ou même de milliers de personnes.
- Phénix : la vie de ce réacteur de recherche est ponctuée par des arrêts en raison de fuites et petits feux de sodium, ainsi que de baisses anormales de réactivité dans le cur, que les chercheurs nont jamais réussi à expliquer. Pourtant, le 5 juin 2003, lAutorité de Sûreté Nucléaire a autorisé le redémarrage de Phénix... aux deux tiers de sa puissance nominale. Sera-ce suffisant pour éviter un drame ? Phénix pourrait fonctionner ainsi, en dépit du bon sens, jusquen 2008
Jeudi 6 mai : parc éolien dAvignonet
Le Tour ne se contente pas de dénoncer le nucléaire, il fait la promotion des alternatives. Mais ce serait tellement mieux si cétait le service public qui sen chargeait !
Mémo : Novembre 2003 - Sondage de lInstitut CSA : 92% des touristes interrogés sur 25 sites en pleine période touristique considèrent lutilisation des éoliennes comme une bonne chose. Seulement 16% estiment quelles dégradent le paysage. Est-il besoin den rajouter ? Notons encore que lAllemagne produit désormais léquivalent de 5 réacteurs nucléaires rien quavec les éoliennes.
Vendredi 7 mai : maisons autonomes de Bazens
Depuis des années, plusieurs militants de Stop-Golfech vivent de façon quasi autonome sur le plan énergétique : maisons bien isolées, panneaux solaires, petite éolienne... Pendant la tempête de décembre 1999, ils étaient les seuls à avoir de lélectricité chez eux, les lignes EDF étant rompues.
Samedi 8 mai,Stop-Golfech !
Cest par un rassemblement denvirons 400 personnes, devant la centrale nucléaire de Golfech, que débute cette journée. Valence dAgen : plus de 500 personnes pour un repas convivial, des débats, des animations.
Mémo : la centrale nucléaire de Golfech a été la première à se mettre dans lillégalité pendant la canicule de lété 2003. Dès le mois de juin, elle a rejeté dans la Garonne de leau plus chaude que les limites maximales autorisées. Il faut dire que la toile des lignes Très haute tension (THT) qui quadrille la France, nest pas homogène et certaines centrales, comme Golfech ou Tricastin, constituent des nuds qui ne doivent pas être arrêtés sous peine de risque de black-out régional ou même national. Une fois de plus, lenvironnement est sacrifié au profit de la raison dEtat... nucléaire.
Dimanche 9 mai : Hiroshi-Barp !
Près de 500 personnes ce midi devant le Laser Mégajoule du Barp (Gironde), en construction à 20 km de Bordeaux qui va devenir aussi célèbre quHiroshima, mais... en tant que ville bourreau. Le soir : apéro, débats, expositions puis concert endiablé de la Compagnie Mohein !
Mémo : Couplé à de puissants ordinateurs, ce Laser va permettre à larmée française de simuler les essais atomiques autrefois réalisés en Algérie et en Polynésie. Pire, le Mégajoule va permettre la mise au point de mini-nukes, de petites bombes atomiques destinées à servir réellement et non plus à dissuader. La France a signé les traité dinterdiction des essais nucléaires mais dit en substance aux autres pays : Tout le monde doit arrêter les essais, mais nous, nous continuons avec la simulation. Bien entendu, cest intolérable pour les autres pays, qui continuent la course à la bombe... sans avoir besoin dun Mégajoule, eux ! Mais la France a bien 5 milliards deuros à gaspiller dans cet effroyable projet.
Lundi 10 mai : train nucléaire, train denfer !
Cette journée de repos à Bordeaux permet au Tour de France de dénoncer le passage dans les grandes villes de trains transportant les déchets nucléaires. Une centaine de personnes envahissent en fin daprès-midi la gare de Bordeaux, la redécorent avec des autocollants certifié pro-nucléaire, meurent subitement au son dune sirène à la grande surprise des voyageurs et au désappointement des cadres de la SNCF.
Mémo : les déchets nucléaires issus des centrales nucléaires sont transportés, à destination de La Hague (Cotentin) à travers toute la France par camions et surtout par train. Ces transports font peser un grave danger sur les populations du fait du risque daccident ou dattentat. Parfois, ces trains nucléaires traversent des grandes villes. Des militants ont ainsi stoppé un de ces trains en plein Bordeaux, le 29 septembre dernier. La police est intervenue royalement... 25 minutes plus tard. Des individus mal intentionnés auraient eu tout le temps de dynamiter le wagon qui contenait de luranium et du plutonium.
Mardi 11 mai : la Mort à la centrale nucléaire du Blayais !
Vers midi, pique-nique devant la centrale. Distribution de documents Pour un vrai service public de lélectricité sans nucléaire aux salariés. Un militant, revêtu du costume de la Mort, escalade soudain la grande stèle EDF placée à lentrée de la centrale. Un gendarme tente vainement de larrêter, prétendant que cest dangereux, alors quil se trouve aux pieds de quatre réacteurs nucléaires !
Mémo : très près de Tcherno... Blaye ! La nuit du 27 au 28 décembre 1999, au cours de la tempête qui a ravagé la France, cent mille mètres cubes deau de la Gironde sont entrés sans autorisation dans la centrale nucléaire du Blayais, qui a alors frôlé le désastre. Le 5 janvier, en dépit des manuvres dEDF, le quotidien Sud-Ouest titre Très près de laccident majeur Quelques semaines plus tard, une manifestation de plus de 2000 personnes, pacifique, familiale et musicale, est accueillie par des coups de matraques et des gaz lacrymogènes. Le pouvoir nucléaire naime pas les citoyens.
Mercredi 12 mai : Saintes
Grâce à laction opiniâtre de lACDN (Action des citoyens pour le désarmement nucléaire), Saintes est la première ville à avoir signé en faveur du désarmement nucléaire. La nouvelle maire, UMP, a eu le courage notable de ne pas revenir sur la signature de son prédécesseur... Un fois de plus, la pièce Tchernobyl now est un succès.
Jeudi 13 mai : Civaux et Poitiers
Encore une étape rondement menée, le quotidien local La Nouvelle République concluant admiratif : Le Réseau Sortir du nucléaire est fichtrement bien organisé. Il est vrai que cest déjà le 20ème jour du Tour et que tout le monde est parfaitement rodé.
Mémo : Grave incident à Civaux le 18 mai 1998 Peu de gens le savent, mais la plupart des réacteurs nucléaires français sont en fait de technologie américaine. A la fin des années 90, lindustrie nucléaire française construit enfin (si on peut dire) elle-même quatre réacteurs : 2 à Chooz (Ardennes) et 2 à Civaux (Vienne), dont le premier entre en fonction en novembre 1997. Le 18 mai 1998, après six petits mois, une très grave incident se produit : une fuite deau dun débit estimé à 30 m3/h sur le circuit de refroidissement à larrêt du réacteur (RRA). Heureusement, un autre système fonctionne correctement et fait lappoint en eau, le temps darrêter le pauvre réacteur franchouillard. Ce véritable brouillon de lEPR a démontré sa vulnérabilité.
Vendredi 14 mai : Le Carnet et St-Nicolas-du-Redon
Une formidable étape ! Dabord un passage à la mi-journée au Carnet (Loire-Atlantique), où 25 000 personnes et une chaîne humaine de 36 km organisée le 1er juin 1997 ont réussi à faire annuler la construction dune centrale nucléaire.
La région étant toujours à la pointe de la mobilisation, ce sont deux mille personnes qui se sont venues pour cette étape du Tour de France et ont écrit SORTONS-EN pour une impressionnante image vue du ciel : photos et vidéo ont été prises depuis un ULM ! La soirée sachève en apothéose par un fest-noz. Encore bravo !
Samedi 15 mai : Vannes puis Quimper
A Vannes, présentation de la planche à voiles géante Défi Sortir du nucléaire qui se prépare à traverser lAtlantique grâce à la force du vent. Vous en saurez plus dans quelque temps.
Dimanche 16 mai : sous-marins nucléaires
A lIle-Longue se trouve la base de sous-marins nucléaires lanceurs dengins. Après avoir déposé une gerbe à la mémoire de toutes les victimes du nucléaire civil et militaire, nous tiendrons meeting là, la banderole Sortir du nucléaire déployée devant le cordon de gendarmes. Soirée à Dinéault, où souffle le vent de lespoir qui fait tourner 4 éoliennes de 350 kW. Ici, le point de vue sur louest Finistère est grandiose, si ce nétait cette ligne à haute tension transportant de lélectricité... nucléaire, venue dailleurs. Dîner et fest-noz. Après cette journée bombes atomiques, nous avions besoin de cet apaisement !
Lundi 17 mai : Brennilis, Mont-St-Michel
Brennilis. La centrale en cours de démantèlement est toujours là, mais lamoncellement de conteneurs de déchets dans la cour a disparu, partis dans lAube. Des clients du café, installé dans lancienne infirmerie de la centrale, nous interpellent : Et ne revenez plus nous embêter, on est bien, nous, ici. Mais si, nous reviendrons, et pendant longtemps, car Brennilis cest loin dêtre fini. Démantèlement, tellement, tellement dément !
Mont St-Michel. Une pause pleine de symboles sous un soleil éclatant et avec un bon vent marin. Le Mont-Saint-Michel a mille ans. Le plutonium, déchet nucléaire, reste radioactif 124 fois 1000 ans !
Mardi 18 mai : dans la Manche
Etape près de Coutances, chez un militant qui est autonome pour sa consommation électrique grâce à des cellules photovoltaïques et une petite éolienne. Soirée à Granville, avec la visite de notre ami de la Confédération paysanne, François Dufour, très remonté contre les lignes THT.
Mémo : la France compte 200 000 pylônes HT et THT, qui défigurent le paysage bien plus que nos 200 éoliennes. En sortant du nucléaire (et donc en décentralisant la production), on peut réduire environ de moitié le nombre de pylônes. Si on en remplace seulement la moitié par des éoliennes, soit 50 000, on produit autant que 15 réacteurs nucléaires (en tenant compte de ce quune éolienne ne fonctionne en moyenne quun tiers du temps).
Mercredi 19 mai : Eoliennes, Flamanville, Cherbourg
Déjeuner au pied de cinq grandes éoliennes en fin dinstallation à Sortosville. Puis, près des deux réacteurs EDF de Flamanville, le sigle radioactif a été dessiné avec des galets, et le projet éventuel dEPR, ici comme à Penly, dénoncé. Plus tard, le groupe Mange moi et la troupe Brut de béton ont animé la soirée, près de larsenal de Cherbourg, qui fabrique les sous-marins à propulsion nucléaire et entrepose sur la digue du port militaire les combustibles irradiés, en attente de leur transport vers Cadarache. Le débat, après Tchernobyl Now, sest centré sur les risques daccidents et dattentats.
Jeudi 20 mai : La Hague, Valogne
Départ depuis le supermarché du plutonium civil et militaire et de la poubelle atomique de la Hague (Cogema), pour la France, lEurope et encore la Japon. Sur la grille dentrée, une grande banderole NON à la Plutonium connection a été déployée. La caravane passe devant le centre de stockage Manche (Andra) de déchets nucléaires dits de faible et moyenne activité, aujourdhui saturé. Puis au terminal ferroviaire dAREVA-Cogema de Valognes, lattention a été attirée sur les risques dus au transport par le rail des combustibles irradiés et déchets nucléaires, et à celui du plutonium par la route vers le sud de la France. Excellente soirée à Caen.
Vendredi 21 mai : Seine-Maritime, pays de lEPR ?
Déjeuner citoyen à Yvetôt puis arrivée à Dieppe, à quelques kilomètres des deux réacteurs de la centrale, nucléaire de Penly, site favori pour recevoir le réacteur EPR. Il est bien possible que Dieppe devienne dans les années à venir la capitale de la lutte antinucléaire ! Dailleurs, une immense esplanade soffre à nous, le long de la mer. Les militants locaux nous y accueillent. La banderole Le nucléaire tue lavenir est accrochée sur une falaise située en pleine ville, au pied du château. Demain, cest larrivée du Tour. La satisfaction davoir réussi ce pari un peu fou lemporte sur la fatigue...
Samedi 22 mai : final à Penly et Rouen
En milieu de journée, nous voilà devant la trop fameuse centrale nucléaire de Penly. Pour la dernière fois, la caravane du Tour fait étape avant de rallier larrivée à Rouen, où environ 1500 personnes participent à la dernière manifestation du Tour. Nous faisons halte devant une agence EDF et un courageux salarié rappelle quil faut sauver le service public de la privatisation... et du nucléaire. Le soir, dernière représentation de Tchernobyl now qui fait encore salle comble, puis dernier débat.
Voilà, laventure sachève.
Nous nous retrouvons le dimanche matin pour un bilan et un dernier repas avant que chacun ne reparte vers sa région - ou son pays pour nos amis néerlandais, allemands et suisses.
Le combat continue. A bientôt !
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