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Sortir du nucléaire n°34



Mars à mai 2007

Vie des groupes

Greenpeace met la pression sur le projet EPR qui tourne au désastre en Finlande

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°34 - Mars à mai 2007

 Luttes et actions  EPR
Article publié le : 1er mai 2007


Olkiluoto, Finlande — Vers 8h30 le 4 avril 2007, trois zodiacs ont quitté l’Arctic Sunrise, le navire de Greenpeace à l’ancre depuis deux jours à quelques encablures du chantier de construction de l’EPR, sur la péninsule d’Olkiluoto, au sud-est de la Finlande.



A leur bord, dix-sept activistes de Greenpeace. Malgré l’important déploiement des forces de l’ordre, ils ont réussi à se positionner devant les grilles du chantier et à déployer des banderoles portant l’inscription « French nuclear disaster », pour dénoncer les innombrables problèmes de sûreté rencontrés sur ce chantier.

Depuis le lancement des travaux mi-2005, les problèmes se sont enchaînés jusqu’à faire prendre un an et demi de retard au chantier, en un an et demi de travaux. « Multiplication des problèmes sur le chantier, défauts de fabrication de pièces du réacteur, porosité des bétons et plus globalement de la violation régulière des procédures de qualité et de sûreté... Le chantier de construction du premier réacteur nucléaire EPR est en train de tourner au désastre », dénonce Frédéric Marillier, chargé de la campagne Nucléaire de Greenpeace France, à bord de l’Arctic Sunrise.

Exemple emblématique de cette déroute : la chemise en acier, sorte de peau intérieure du réacteur destinée à le protéger et à le rendre étanche. La fabrication de cette pièce cruciale a été confiée à une compagnie allemande, qui a en réalité sous-traité cette tâche à une entreprise polonaise spécialisée dans les coques de navires mais n’ayant jamais travaillé pour l’industrie nucléaire. « Cette usine polonaise a utilisé des méthodes dépassées et incompatibles avec les critères de sûreté nucléaire, comme les soudures à la main. Résultat : la chemise en acier ne répond pas aux normes de sûreté », assure Frédéric Marillier. De plus, la première pièce de cette chemise a été endommagée lors d’une tempête alors qu’elle était stockée sur le site d’Olkiluoto. C’est devant les éléments de la chemise d’acier que les militants de Greenpeace ont pu brandir des banderoles dénonçant le « French nuclear disaster ».

« Tous ces problèmes mettent en évidence l’incapacité de TVO mais surtout du fournisseur Areva à mener un tel chantier », analyse Frédéric Marillier. Actuellement, seul le problème de la qualité du béton (premier problème révélé) a fait l’objet d’un rapport de l’autorité de sûreté finlandaise qui a montré du doigt la gestion du chantier par Areva et notamment sa faible préoccupation de la culture de sûreté.

« A l’été 2006, pas moins de 700 non-conformités ou violations des spécifications de qualité et de sûreté avaient été détectées sans être correctement prises en charge par le système de contrôle qualité, révèle Frédéric Marillier. Le chantier de construction du premier réacteur EPR en Finlande nous donne un avant-goût de ce qui nous attend en France si le gouvernement donne le feu vert au projet prévu à Flamanville. »

Alors que ce projet est contesté par l’opinion publique et remis en question par une grande majorité des candidats à la présidentielle, Greenpeace demande solennellement au gouvernement français de ne pas signer le décret d’autorisation de la construction de l’EPR actuellement sur les bureaux des ministres.

Greenpeace

A leur bord, dix-sept activistes de Greenpeace. Malgré l’important déploiement des forces de l’ordre, ils ont réussi à se positionner devant les grilles du chantier et à déployer des banderoles portant l’inscription « French nuclear disaster », pour dénoncer les innombrables problèmes de sûreté rencontrés sur ce chantier.

Depuis le lancement des travaux mi-2005, les problèmes se sont enchaînés jusqu’à faire prendre un an et demi de retard au chantier, en un an et demi de travaux. « Multiplication des problèmes sur le chantier, défauts de fabrication de pièces du réacteur, porosité des bétons et plus globalement de la violation régulière des procédures de qualité et de sûreté... Le chantier de construction du premier réacteur nucléaire EPR est en train de tourner au désastre », dénonce Frédéric Marillier, chargé de la campagne Nucléaire de Greenpeace France, à bord de l’Arctic Sunrise.

Exemple emblématique de cette déroute : la chemise en acier, sorte de peau intérieure du réacteur destinée à le protéger et à le rendre étanche. La fabrication de cette pièce cruciale a été confiée à une compagnie allemande, qui a en réalité sous-traité cette tâche à une entreprise polonaise spécialisée dans les coques de navires mais n’ayant jamais travaillé pour l’industrie nucléaire. « Cette usine polonaise a utilisé des méthodes dépassées et incompatibles avec les critères de sûreté nucléaire, comme les soudures à la main. Résultat : la chemise en acier ne répond pas aux normes de sûreté », assure Frédéric Marillier. De plus, la première pièce de cette chemise a été endommagée lors d’une tempête alors qu’elle était stockée sur le site d’Olkiluoto. C’est devant les éléments de la chemise d’acier que les militants de Greenpeace ont pu brandir des banderoles dénonçant le « French nuclear disaster ».

« Tous ces problèmes mettent en évidence l’incapacité de TVO mais surtout du fournisseur Areva à mener un tel chantier », analyse Frédéric Marillier. Actuellement, seul le problème de la qualité du béton (premier problème révélé) a fait l’objet d’un rapport de l’autorité de sûreté finlandaise qui a montré du doigt la gestion du chantier par Areva et notamment sa faible préoccupation de la culture de sûreté.

« A l’été 2006, pas moins de 700 non-conformités ou violations des spécifications de qualité et de sûreté avaient été détectées sans être correctement prises en charge par le système de contrôle qualité, révèle Frédéric Marillier. Le chantier de construction du premier réacteur EPR en Finlande nous donne un avant-goût de ce qui nous attend en France si le gouvernement donne le feu vert au projet prévu à Flamanville. »

Alors que ce projet est contesté par l’opinion publique et remis en question par une grande majorité des candidats à la présidentielle, Greenpeace demande solennellement au gouvernement français de ne pas signer le décret d’autorisation de la construction de l’EPR actuellement sur les bureaux des ministres.

Greenpeace



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