Essais nucléaires
Un thème auquel l’édition s’intéresse enfin
Des irradiés de Béryl…
Tous les essais nucléaires peuvent être considérés comme des accidents, au vu de leurs conséquences et de la quantité
d’éléments radioactifs libérés dans l’atmosphère. Mais parmi les 17 essais réalisés par la France dans le Sahara algérien, celui réalisé le 1er mai 1962 est la "mère" de tous les accidents ! Il s’agit d’un essai réalisé à flanc de montagne dans une galerie
creusée dans le Tan Affela. Deux ministres étaient présents ce jour-là, donc pas
question qu’ils repartent bredouilles même si le vent soufflait en direction de zones habitées ! L’essai a lieu, mais rien ne se passe comme prévu. La montagne se fissure, la radioactivité s’échappe. C’est la panique. Le 1er mai 1962 et dans les jours qui ont suivi, plusieurs milliers de
personnes ont reçu de fortes doses radioactives, voire mortelles pour certains. Scientifique du contingent, le témoignage de Louis Bulidon — complété notamment par les apports de Raymond Sené —
constitue une pièce importante dans le procès en responsabilité conduit par les victimes à l’encontre de l’armée.
… aux cobayes
de l’apocalypse nucléaire
"La démesure du risque nucléaire et la plus-value de pouvoir que procure une bombe atomique provoquent l’inconscience de ses promoteurs" qui "“probabilisent” le risque d’accident", explique Jean-Philippe Desbordes. Cela explique que, tant les militaires que les dirigeants, acceptent d’exposer les personnels et les populations riveraines, tout en essayant de contrôler l’information sur la réalité de l’ampleur des contaminations… La prise de parole des "vétérans de l’apocalypse" vient toutefois déranger leur discours bien rodé. Cet ouvrage, à partir des témoignages, de divers documents, retrace les conditions dans lesquelles se sont déroulés les essais et la réalité
du prix humain qu’ont eu à payer les vétérans, leurs familles et les populations environnantes.
La bombe et les hommes
Physicienne, longtemps chercheuse à l’Inserm, Aleksandra Kroh nous raconte l’histoire de ces hommes qui ont conçu
la bombe depuis le début de l’aventure atomique jusqu’à aujourd’hui, consacrant une large part de son ouvrage à ceux qui en ont souffert dans leur chair, à toutes les victimes des explosions nucléaires, qu’elles soient japonaises, chinoises, kazakhes, polynésiennes ou nomades du Sahara… Malgré l’oubli surprenant d’Israël dans cet ouvrage, celui-ci opère une mise en perspective historique
instructive des enjeux et des conséquences de la bombe, n’oubliant pas "ces hommes qui occultèrent les méfaits de la bombe, avant de les reconnaître du bout des lèvres et de songer à les réparer".
Le seigneur des atolls
Changement de registre : Pascal Martin, journaliste et fin observateur, utilise le roman pour nous faire découvrir quelques fondamentaux de la société tahitienne, que l’arrivée de la "civilisation de l’atome" est venue complètement révolutionner… Était-il possible de préserver toute une culture de la contamination nucléaire et des dérives mercantiles ? Un roman aux nombreuses clefs, indispensables pour qui veut comprendre les dégâts irréversibles de la bombe en Polynésie.
Patrice Bouveret
Observatoire des Armements
Les irradiés de Béryl. L’essai
nucléaire français non contrôlé
Témoignage
Louis Bulidon, Éditions Thaddée,
2011, 172 pages, 20 €
Les cobayes
de l’apocalypse nucléaire
Jean-Philippe Desbordes, Éditions L’Express,
2011, 272 pages, 18 €
La bombe et les hommes
Aleksandra Kroh, Éditions Belin,
coll. Pour la science,
2011, 176 pages, 18 €
Le seigneur des atolls
Roman. Pascal Martin, Presses de la Cité,
2011, 528 pages, 22 €
Des irradiés de Béryl…
Tous les essais nucléaires peuvent être considérés comme des accidents, au vu de leurs conséquences et de la quantité
d’éléments radioactifs libérés dans l’atmosphère. Mais parmi les 17 essais réalisés par la France dans le Sahara algérien, celui réalisé le 1er mai 1962 est la "mère" de tous les accidents ! Il s’agit d’un essai réalisé à flanc de montagne dans une galerie
creusée dans le Tan Affela. Deux ministres étaient présents ce jour-là, donc pas
question qu’ils repartent bredouilles même si le vent soufflait en direction de zones habitées ! L’essai a lieu, mais rien ne se passe comme prévu. La montagne se fissure, la radioactivité s’échappe. C’est la panique. Le 1er mai 1962 et dans les jours qui ont suivi, plusieurs milliers de
personnes ont reçu de fortes doses radioactives, voire mortelles pour certains. Scientifique du contingent, le témoignage de Louis Bulidon — complété notamment par les apports de Raymond Sené —
constitue une pièce importante dans le procès en responsabilité conduit par les victimes à l’encontre de l’armée.
… aux cobayes
de l’apocalypse nucléaire
"La démesure du risque nucléaire et la plus-value de pouvoir que procure une bombe atomique provoquent l’inconscience de ses promoteurs" qui "“probabilisent” le risque d’accident", explique Jean-Philippe Desbordes. Cela explique que, tant les militaires que les dirigeants, acceptent d’exposer les personnels et les populations riveraines, tout en essayant de contrôler l’information sur la réalité de l’ampleur des contaminations… La prise de parole des "vétérans de l’apocalypse" vient toutefois déranger leur discours bien rodé. Cet ouvrage, à partir des témoignages, de divers documents, retrace les conditions dans lesquelles se sont déroulés les essais et la réalité
du prix humain qu’ont eu à payer les vétérans, leurs familles et les populations environnantes.
La bombe et les hommes
Physicienne, longtemps chercheuse à l’Inserm, Aleksandra Kroh nous raconte l’histoire de ces hommes qui ont conçu
la bombe depuis le début de l’aventure atomique jusqu’à aujourd’hui, consacrant une large part de son ouvrage à ceux qui en ont souffert dans leur chair, à toutes les victimes des explosions nucléaires, qu’elles soient japonaises, chinoises, kazakhes, polynésiennes ou nomades du Sahara… Malgré l’oubli surprenant d’Israël dans cet ouvrage, celui-ci opère une mise en perspective historique
instructive des enjeux et des conséquences de la bombe, n’oubliant pas "ces hommes qui occultèrent les méfaits de la bombe, avant de les reconnaître du bout des lèvres et de songer à les réparer".
Le seigneur des atolls
Changement de registre : Pascal Martin, journaliste et fin observateur, utilise le roman pour nous faire découvrir quelques fondamentaux de la société tahitienne, que l’arrivée de la "civilisation de l’atome" est venue complètement révolutionner… Était-il possible de préserver toute une culture de la contamination nucléaire et des dérives mercantiles ? Un roman aux nombreuses clefs, indispensables pour qui veut comprendre les dégâts irréversibles de la bombe en Polynésie.
Patrice Bouveret
Observatoire des Armements
Les irradiés de Béryl. L’essai
nucléaire français non contrôlé
Témoignage
Louis Bulidon, Éditions Thaddée,
2011, 172 pages, 20 €
Les cobayes
de l’apocalypse nucléaire
Jean-Philippe Desbordes, Éditions L’Express,
2011, 272 pages, 18 €
La bombe et les hommes
Aleksandra Kroh, Éditions Belin,
coll. Pour la science,
2011, 176 pages, 18 €
Le seigneur des atolls
Roman. Pascal Martin, Presses de la Cité,
2011, 528 pages, 22 €
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