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Sortir du nucléaire n°38



Avril-mai 2008

Militaire

En finir avec les armes nucléaires, c’est possible et nécessaire

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°38 - Avril-mai 2008

 Nucléaire militaire
Article publié le : 1er mai 2008


Les 3e Rencontres internationales pour le désarmement nucléaire, biologique et chimique (RID-NBC) se tiendront à Saintes (Charente-Maritime) les 9, 10 et 11 mai 2008, à l’initiative de l’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire (ACDN). La ville, membre du réseau “Abolition 2000” depuis juin 2000 et des “Maires pour la Paix” depuis peu, soutient cette manifestation. Le Réseau “Sortir du nucléaire” aussi. Pourquoi ?



La planète en danger

On se préoccupe du réchauffement
climatique. On a raison. C’est très grave. On n’oublie qu’un détail : quand l’humanité se sera entretuée à coup de bombes atomiques et que les survivants, s’il y en a, devront vivre dans un monde invivable, ravagé, radioactif… le climat sera le moindre de leurs soucis. En un sens donc, une guerre nucléaire serait “la solution finale” à tous les problèmes de l’humanité. Mais personne n’en veut... sauf certaines sectes chrétiennes très puissantes en Amérique, qui rêvent de vivre “l’Apocalypse” en direct et qui, justement, ont porté à la Maison Blanche un de leurs sympathisants, un certain George W. Bush, qui a le doigt sur le bouton nucléaire et pourrait s’en servir. Contre l’Iran par exemple. On sait que ça le démange.

Mais, direz-vous, les hommes ne sont pas fous à ce point. Ils se tuent bien un peu – le XXe siècle et le XXIe débutant le prouvent - mais pas trop. Ils veulent au moins protéger la terre pour leurs petits-enfants. Donc, les bombes atomiques ne sont pas faites pour s’en servir, mais pour empêcher qu’on s’en serve. Elles dissuadent même de faire la guerre.

“Avec la Bombe, on a la paix”

Pourtant, depuis qu’on les a utilisées pour la première fois sur Hiroshima et Nagasaki (août 1945) et qu’on s’est mis à les stocker (jusqu’à 70 000 dans les années 80 !), les bombes atomiques n’ont empêché en rien les “massacres ordinaires” : deux fois plus de morts de 1945 à 1985 que pendant la première guerre mondiale. Et ça continue, malgré 27 000 armes nucléaires toujours “en service”, en “alerte rouge”, prêtes à partir dans le quart d’heure qui suit. Elles
n’empêchent donc ni les guerres “conventionnelles”, ni les guérillas, ni les génocides à la machette, ni les attentats terroristes - même nucléaires. Mais elles risquent de provoquer une hécatombe. C’est ce qu’elles ont failli faire plusieurs fois dans le demi-siècle passé, en particulier lors de la crise de Cuba, en octobre 62. C’est ce qu’elles pourraient faire demain.

Les chiffres du progrès

Si toutes ces armes explosaient, elles pourraient anéantir 10 fois l’espèce humaine. Avec ses 348 “têtes” déclarées (1,3 % du total), la “modeste” force de frappe française pourrait, à elle seule, approcher le milliard de morts (de même que les électriciens parlent de “tranches” au lieu de réacteurs nucléaires, les militaires parlent de “têtes” pour désigner des bombes). Il faut dire qu’elles sont fortes les “têtes” françaises : elles valent de 8 à 22 fois la bombe d’Hiroshima (qui fit ses 200 000 morts sur le coup et ensuite). Chaque Français est donc assis sur une tonne de dynamite. Il l’ignore, mais il a payé pour : 2000 milliards de francs (valeur 97) de 1945 à 1998. Et ça continue en Euros.

Déficit budgétaire et démocratique

Vous a-t-on demandé votre avis ? Non. Ces décisions-là se prennent en comités triés sur le volet. Affaire de nucléocrates, de marchands d’armes. Qui contrôlent les deux tiers de l’édition et de la presse française. Pas étonnant que le sujet ait échappé aux électeurs de 2007, alors que le président de la République est d’abord le chef des armées, et l’unique décideur en matière nucléaire. Aujourd’hui, des voix parfois inattendues s’élèvent pour réclamer qu’on le prive du bouton nucléaire. Que ne l’ont-elles fait quand on l’élisait ! N’est-il pas sidérant que l’on confie à un seul homme – fût-ce une femme - le pouvoir d’exécuter des millions de personnes, sans même que celles-ci aient eu droit à un procès ? “Victimes civiles innocentes”, c’est le cas de le dire. Belle justice, bel humanisme, belle démocratie !

Instruments de crimes contre l’humanité

Si nous n’agissons pas, nous en serons un jour ou l’autre complices. Et par mesure de rétorsion, victimes. Le général Lee Butler les définit ainsi : “fondamentalement dangereuses, extraordinairement coûteuses, militairement inefficaces, et moralement indéfendables”. Ancien chef du Strategic Air Command du temps de la guerre froide, c’est lui qui aurait dû les mettre en œuvre si le président des Etats-Unis lui en avait donné l’ordre. Il n’est plus en poste, mais son successeur pourrait bien en recevoir l’ordre. Par exemple contre l’Iran, une fois que le dernier ultimatum du Conseil de sécurité aura expiré (le 23 mai). Avec des armes nucléaires tactiques du genre obus - qui existaient dès les années 50 - ou des missiles “anti-bunkers”.

Car les armes nucléaires prolifèrent - pour s’en protéger, disent les Etats qui n’en ont pas encore. Et leur prolifération justifie des “guerres préventives” - pour s’en protéger, disent ceux qui en ont mais redoutent celles des autres. D’où les guerres contre l’Irak (1991, 2003). Demain contre l’Iran ou n’importe quel pays soupçonné de vouloir se procurer ces armes. C’est-à-dire de vouloir… faire comme nous… grâce à la technologie qu’on lui vend !

En débarrasser la planète, c’est possible

C’est ce que proposent maintenant d’anciens hauts responsables américains comme Henry Kissinger ou George Shultz, qui ne juraient que par elles. Et le 21 janvier 2008, le Premier ministre Gordon Brown qui est, lui, aux affaires, a annoncé que la Grande-Bretagne est prête à négocier l’élimination de son arsenal nucléaire. Logique : l’article VI du Traité de Non Prolifération l’exige, et c’est le seul moyen, en fait, d’éviter la prolifération.
Techniquement, c’est possible : on a le savoir-faire, y compris pour vérifier. Politiquement aussi : en procédant par étapes. En 2000, la conférence quinquennale de révision du TNP en prévoyait 13. Depuis, le nombre et la nature de ces “étapes” (“steps”) ont varié selon les auteurs. Mais tout le monde s’accorde à dire qu’il faut commencer par se mettre autour d’une table pour définir un calendrier de négociations qui porteront elles-mêmes sur le calendrier d’élimination des armes et les conditions du contrôle. Et tous considèrent que l’objectif final, c’est bien l’abolition des armes nucléaires. Les “Maires pour la Paix” avancent une date pour l’atteindre : 2020. Mais l’essentiel, c’est de s’y mettre maintenant.
Si vous voulez que la France, respectant enfin ses engagements, se joigne à ce processus pour préserver la planète d’une catastrophe nucléaire, rendez-vous à Saintes du 9 au 11 mai 2008. Vos enfants vous en remercieront.
Inscrivez-vous aux 3e Rencontres internationales pour le désarmement nucléaire, biologique et chimique

Saintes
9, 10, 11 mai 2008
“Désarmer pour vivre”

Entrée gratuite sur simple inscription

Renseignements :
ACDN
31 rue du Cormier
17100 Saintes
www.acdn.net
contact@acdn.net
Tel. 06 73 50 76 61
Tel. 05 46 92 38 27
Jean-Marie Matagne (ACDN)

La planète en danger

On se préoccupe du réchauffement
climatique. On a raison. C’est très grave. On n’oublie qu’un détail : quand l’humanité se sera entretuée à coup de bombes atomiques et que les survivants, s’il y en a, devront vivre dans un monde invivable, ravagé, radioactif… le climat sera le moindre de leurs soucis. En un sens donc, une guerre nucléaire serait “la solution finale” à tous les problèmes de l’humanité. Mais personne n’en veut... sauf certaines sectes chrétiennes très puissantes en Amérique, qui rêvent de vivre “l’Apocalypse” en direct et qui, justement, ont porté à la Maison Blanche un de leurs sympathisants, un certain George W. Bush, qui a le doigt sur le bouton nucléaire et pourrait s’en servir. Contre l’Iran par exemple. On sait que ça le démange.

Mais, direz-vous, les hommes ne sont pas fous à ce point. Ils se tuent bien un peu – le XXe siècle et le XXIe débutant le prouvent - mais pas trop. Ils veulent au moins protéger la terre pour leurs petits-enfants. Donc, les bombes atomiques ne sont pas faites pour s’en servir, mais pour empêcher qu’on s’en serve. Elles dissuadent même de faire la guerre.

“Avec la Bombe, on a la paix”

Pourtant, depuis qu’on les a utilisées pour la première fois sur Hiroshima et Nagasaki (août 1945) et qu’on s’est mis à les stocker (jusqu’à 70 000 dans les années 80 !), les bombes atomiques n’ont empêché en rien les “massacres ordinaires” : deux fois plus de morts de 1945 à 1985 que pendant la première guerre mondiale. Et ça continue, malgré 27 000 armes nucléaires toujours “en service”, en “alerte rouge”, prêtes à partir dans le quart d’heure qui suit. Elles
n’empêchent donc ni les guerres “conventionnelles”, ni les guérillas, ni les génocides à la machette, ni les attentats terroristes - même nucléaires. Mais elles risquent de provoquer une hécatombe. C’est ce qu’elles ont failli faire plusieurs fois dans le demi-siècle passé, en particulier lors de la crise de Cuba, en octobre 62. C’est ce qu’elles pourraient faire demain.

Les chiffres du progrès

Si toutes ces armes explosaient, elles pourraient anéantir 10 fois l’espèce humaine. Avec ses 348 “têtes” déclarées (1,3 % du total), la “modeste” force de frappe française pourrait, à elle seule, approcher le milliard de morts (de même que les électriciens parlent de “tranches” au lieu de réacteurs nucléaires, les militaires parlent de “têtes” pour désigner des bombes). Il faut dire qu’elles sont fortes les “têtes” françaises : elles valent de 8 à 22 fois la bombe d’Hiroshima (qui fit ses 200 000 morts sur le coup et ensuite). Chaque Français est donc assis sur une tonne de dynamite. Il l’ignore, mais il a payé pour : 2000 milliards de francs (valeur 97) de 1945 à 1998. Et ça continue en Euros.

Déficit budgétaire et démocratique

Vous a-t-on demandé votre avis ? Non. Ces décisions-là se prennent en comités triés sur le volet. Affaire de nucléocrates, de marchands d’armes. Qui contrôlent les deux tiers de l’édition et de la presse française. Pas étonnant que le sujet ait échappé aux électeurs de 2007, alors que le président de la République est d’abord le chef des armées, et l’unique décideur en matière nucléaire. Aujourd’hui, des voix parfois inattendues s’élèvent pour réclamer qu’on le prive du bouton nucléaire. Que ne l’ont-elles fait quand on l’élisait ! N’est-il pas sidérant que l’on confie à un seul homme – fût-ce une femme - le pouvoir d’exécuter des millions de personnes, sans même que celles-ci aient eu droit à un procès ? “Victimes civiles innocentes”, c’est le cas de le dire. Belle justice, bel humanisme, belle démocratie !

Instruments de crimes contre l’humanité

Si nous n’agissons pas, nous en serons un jour ou l’autre complices. Et par mesure de rétorsion, victimes. Le général Lee Butler les définit ainsi : “fondamentalement dangereuses, extraordinairement coûteuses, militairement inefficaces, et moralement indéfendables”. Ancien chef du Strategic Air Command du temps de la guerre froide, c’est lui qui aurait dû les mettre en œuvre si le président des Etats-Unis lui en avait donné l’ordre. Il n’est plus en poste, mais son successeur pourrait bien en recevoir l’ordre. Par exemple contre l’Iran, une fois que le dernier ultimatum du Conseil de sécurité aura expiré (le 23 mai). Avec des armes nucléaires tactiques du genre obus - qui existaient dès les années 50 - ou des missiles “anti-bunkers”.

Car les armes nucléaires prolifèrent - pour s’en protéger, disent les Etats qui n’en ont pas encore. Et leur prolifération justifie des “guerres préventives” - pour s’en protéger, disent ceux qui en ont mais redoutent celles des autres. D’où les guerres contre l’Irak (1991, 2003). Demain contre l’Iran ou n’importe quel pays soupçonné de vouloir se procurer ces armes. C’est-à-dire de vouloir… faire comme nous… grâce à la technologie qu’on lui vend !

En débarrasser la planète, c’est possible

C’est ce que proposent maintenant d’anciens hauts responsables américains comme Henry Kissinger ou George Shultz, qui ne juraient que par elles. Et le 21 janvier 2008, le Premier ministre Gordon Brown qui est, lui, aux affaires, a annoncé que la Grande-Bretagne est prête à négocier l’élimination de son arsenal nucléaire. Logique : l’article VI du Traité de Non Prolifération l’exige, et c’est le seul moyen, en fait, d’éviter la prolifération.
Techniquement, c’est possible : on a le savoir-faire, y compris pour vérifier. Politiquement aussi : en procédant par étapes. En 2000, la conférence quinquennale de révision du TNP en prévoyait 13. Depuis, le nombre et la nature de ces “étapes” (“steps”) ont varié selon les auteurs. Mais tout le monde s’accorde à dire qu’il faut commencer par se mettre autour d’une table pour définir un calendrier de négociations qui porteront elles-mêmes sur le calendrier d’élimination des armes et les conditions du contrôle. Et tous considèrent que l’objectif final, c’est bien l’abolition des armes nucléaires. Les “Maires pour la Paix” avancent une date pour l’atteindre : 2020. Mais l’essentiel, c’est de s’y mettre maintenant.
Si vous voulez que la France, respectant enfin ses engagements, se joigne à ce processus pour préserver la planète d’une catastrophe nucléaire, rendez-vous à Saintes du 9 au 11 mai 2008. Vos enfants vous en remercieront.
Inscrivez-vous aux 3e Rencontres internationales pour le désarmement nucléaire, biologique et chimique

Saintes
9, 10, 11 mai 2008
“Désarmer pour vivre”

Entrée gratuite sur simple inscription

Renseignements :
ACDN
31 rue du Cormier
17100 Saintes
www.acdn.net
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Tel. 06 73 50 76 61
Tel. 05 46 92 38 27
Jean-Marie Matagne (ACDN)



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