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Nos communiqués de presse

En direct de l’ONU - Conférence TNP - Communiqués de 1 à 5

Communiqué du 8 mai 2009



Alain Rivat (Réseau "Sortir du nucléaire") et Dominique Lalanne (Stop-essais) sont à New-York pour le Comité Préparatoire en vue de la Conférence d’examen du Traité de non-prolifération (TNP) de mai 2010. Ils nous informent quotidiennement de l’avancée des travaux...

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Communiqué n° 5 – New-York, Vendredi 8 mai 2009



J + 5 à New-York pour le Traité de Non-prolifération



A l’issue de la première semaine de travail, le Comité Préparatoire qui réunit les 189 Etats membres du TNP a abouti à un ordre du jour pour la Conférence d’Examen de 2010. Le président de la conférence a publié aujourd’hui une liste de recommandations qui devraient être approuvées la semaine prochaine. Cette liste correspond à l’ordre du jour déjà décidé mais, formellement, il est nécessaire de la soumettre à l’assemblée.

La référence aux engagements de 1995 et 2000 est explicite et spécifie que « ces engagements n’ont pas été tenus et qu’en conséquence il faudra adopter un plan d’action ». Il est difficile d’imaginer une critique plus sévère des Etats nucléaires, Etats-Unis en tête bien évidemment.

La liste des initiatives proposées est impressionnante. Les ONG présentes aux sessions des diplomates sont pratiquement exaucées pour toutes leurs demandes :

1) L’entrée en vigueur du Traité d’Interdiction des Essais Nucléaires et un moratoire dans l’immédiat.

2) Des négociations sur un Traité d’Interdiction de Production de matières fissiles et un moratoire dans l’immédiat.

3) Des réductions importantes et vérifiables de la taille des arsenaux nucléaires.

4) La transparence et l’irréversibilité pour toutes les actions de désarmement nucléaire.

5) La diminution du niveau d’alerte des armes nucléaires.

6) L’évolution des doctrines militaires pour diminuer le rôle des forces nucléaires sensées assurer la « sécurité » ultime.

7) L’arrêt de la modernisation des forces nucléaires.

Enfin une dernière mesure a aussi été annoncée dans cette proposition de délibération finale, une mesure demandée avec insistance par toutes les ONG présentes à l’ONU, les Maires pour la Paix autour des maires d’Hiroshima et Nagasaki, les associations pacifistes, altermondialistes, écologistes, non-violentes, anti-nucléaires, les associations de médecins, d’ingénieurs, de juristes, les associations confessionnelles :

La Conférence d’Examen de 2010 « examinera, entre autres, les façons et moyens de commencer des négociations, en accord avec l’article VI, sur une convention ou un ensemble d’accords pour réaliser un désarmement nucléaire mondial et concernant les Etats non-membres du TNP ».

Dans cette ambiance optimiste, la séance de l’après-midi a pris tout le monde à contre-pied : Le Président de séance est passé ex abrupto au chapitre suivant des débats, l’article IV, c’est-à-dire l’énergie nucléaire pour tous. La délégation américaine a cité Obama : « Nous devons exploiter l’énergie nucléaire dans le cadre de nos efforts contre le réchauffement climatique, pour faire progresser la paix et donner leur chance à tous ». Un programme qui ravit les français qui ont affirmé « L’énergie nucléaire a une contribution essentielle à apporter au développement durable dans les domaines de la santé, de la nourriture et de l’agriculture, de l’accès à l’eau et à l’énergie, de la protection de l’environnement ». L’ambassadeur aurait pu résumer la publicité en disant qu’avec l’énergie nucléaire, c’est le bonheur assuré.

Finalement, si les français et les américains sont en désaccord sur le désarmement, l’unanimité est retrouvée pour la promotion de l’énergie nucléaire dite « civile », ce qu’on pourrait résumer par l’expression « Pour votre bonheur, soyez prêts à faire la bombe »…

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Communiqué n° 4 – New-York, Jeudi 7 mai 2009



New-York, J + 4, Le TNP à l’ONU



La nouvelle est incroyable ! Après seulement 3 jours de débats, l’assemblée des 189 Etats du TNP a adopté l’agenda de la prochaine conférence d’examen de 2010. Et pourtant, ce n’est pas l’Iran qui a paralysé les débats comme elle l’avait fait pendant 3 jours lors d’une assemblée précédente, mais… la France. Et la France était si isolée que le blocage n’a pas duré longtemps.

L’ordre du jour proposé prévoyait de reprendre la discussion du document adopté en l’an 2000, document fondamental car il prévoyait 13 étapes très précises de désarmement nucléaire. La petite phrase inacceptable pour la France tenait en une demande d’étude supplémentaire sur les « les développements récents ». Inacceptable pour la France qui a mis au point un nouveau missile, le M51, depuis la conférence d’examen de 2000.

Et ce nouveau missile est une violation flagrante du TNP puisqu’il permet de nouvelles missions de frappes nucléaire… sur Pékin, alors que les missiles précédents, les M45, ne pouvaient atteindre que Moscou !!! Le président de séance a donc enlevé la précision fâcheuse pour obtenir ce fameux « consensus » sans lequel aucune décision ne peut être prise dans le cadre de cette assemblée, tout cela étant entendu que le sujet serait néanmoins abordé.

L’histoire est encore plus sérieuse puisque lors de la séance du jeudi 7 mai, quatrième jour des délibérations, l’ambassadeur de France a repris la parole pour dénoncer la prolifération en cours en Iran et en Corée du nord : « Le développement de missiles balistiques en Iran de portée de plus en plus longue ajoute à nos inquiétudes (…). Comme vous le savez, après avoir procédé à un essai d’engin balistique le 5 avril dernier, la Corée du nord a annoncé récemment qu’elle reprenait ses activités nucléaires ».

Détail à ne pas mentionner, la France a procédé également à un tir d’essai du M51 en avril dernier, essai qui fut un quasi-échec, le missile tiré d’un sous-marin n’a pas suivi la trajectoire prévue et a coulé faute de gonflage de ses bouées de flottaison.

Les débats sur l’ordre du jour de la prochaine conférence d’examen de 2010 vont donc pouvoir approfondir les questions de fond puisque l’ordre du jour est maintenant établi. A moins d’un changement de stratégie, la position de la France va devenir difficile. De nombreux délégués ne comprennent pas pourquoi un pays nucléaire pourrait refuser une dynamique de désarmement nucléaire si les Etats-Unis et la Russie se proposent de donner l’exemple, à moins que la France cherche à mettre Obama en difficulté… au prix d’être discréditée dans la communauté internationale.

Après Jacques Chirac qui avait repris des essais nucléaires en 1995, Nicolas Sarkozy peu-il essayer d’empêcher le désarmement nucléaire ? Une erreur peut être suivie par une faute…

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Communiqué n° 3 – New-York, Mercredi 6 mai 2009

L’ONU, J+3 pour le Traité de Non-Prolifération.



Après deux jours de déclarations préliminaires, les 188 Etats signataires du TNP rentrent dans le vif du sujet : Quel sera le débat sur l’article 6 du TNP en 2010 ? L’article 6 est celui qui engage les pays dotés de l’arme nucléaire au désarmement nucléaire.

L’ambiance a bien changé depuis un an. L’année dernière, la France avait donné son interprétation de l’article 6 : « Cet article concerne la non-prolifération ». Cette année, le discours est différent. L’Ambassadeur de France, son Excellence Eric Danon, parle abondamment de désarmement, se félicite des mesures prises par la France depuis une quinzaine d’années : démantèlement des usines d’Uranium enrichi, de Plutonium dit « militaire » et du site d’essais de Moruroa.

Aucune nouvelle proposition ! La conclusion de Mr Eric Danon détonne dans l’ambiance « Obama » : « Ce n’est pas en éliminant plus d’armes nucléaires que nous convaincrons les pays qui jouent avec les limites de leurs obligations de rectifier leur attitude ». Une attaque très diplomatique et très claire de l’Iran.

L’intervention des Etats-Unis ouvre de nouvelles perspectives. Après un rappel des engagements d’Obama (ratification du traité d’arrêt des essais nucléaires, mise en œuvre d’un traité sur l’arrêt de production de matières fissiles, nouveau traité russo-américain de réduction des armements nucléaires), c’est un objectif très ambitieux qui est avancé : « Notre but est de réduire le rôle des armes nucléaires dans notre stratégie nationale de sécurité (…) Nous avons augmenté le rythme d’élimination des têtes nucléaires (…) Nous sommes confiants de pouvoir créer les conditions pour atteindre notre but commun : un futur monde débarrassé des armes nucléaires ». Une perspective ambitieuse que la France n’a pas encore assimilée !


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Communiqué n° 2 - New-York, 5 mai 2009



New-York, à l’ONU, deuxième jour de travail pour les 188 Etats signataires du Traité de Non-Prolifération nucléaire (TNP). La délégation américaine s’est exprimée par la voix de Rose Gottemoeller, la nouvelle secrétaire d’Etat en charge du désarmement nucléaire, qui a pris ses fonctions le 6 avril 2009.

Le discours d’Obama du 5 avril à Prague est cité à de nombreuses reprises. Les Etats-Unis s’engagent à ratifier le Traité d’arrêt des essais nucléaires (TICEN), et à préparer également un traité d’interdiction de production de matières fissiles. En ce qui concerne le traité russo-américain START de limitation des armements stratégiques qui expire en décembre 2009, Les Etats-Unis s’engagent à le remplacer « d’ici la fin de l’année par un nouveau traité qui décidera de nouvelles réductions d’armement et qui cherchera à associer tous les Etats nucléaires », une déclaration qui soulève un vent d’optimisme dans l’assistance à l’exception de… la France qui n’envisage pas d’être concernée par une telle réduction.

L’après-midi est une session spéciale où les ONG ont la parole, tradition bien établie depuis une dizaine d’années. Les maires d’Hiroshima et de Nagasaki saluent la nouvelle politique d’Obama de rendre ses valeurs morales à la politique internationale et d’assurer un rôle de leadership pour le désarmement nucléaire : « les Etats-Unis, seule puissance nucléaire ayant utilisé des armes nucléaires, ont une responsabilité morale pour agir ». Le maire d’Hiroshima, Mr Tadatoshi Akiba, parle même « d’Obamajorité » en faveur du désarmement nucléaire et conclut son discours en assemblée générale par un symbolique « Yes, we can ».

Enfin, après les critiques presque traditionnelles de la mauvaise foi des puissances nucléaires, les ONG ont opposé au nucléaire civil promis par le TNP l’idée d’une agence internationale des énergies renouvelables. Ainsi, l’AIEA pourrait être dessaisie de son rôle de promotion de l’énergie nucléaire civil. « Il est temps d’abandonner la bombe et le réacteur et de créer une agence internationale des énergies renouvelables ».

Une journée difficile pour la France, raide dans sa posture de puissance nucléaire et qui veut vendre à tous ses technologies de nucléaire dit « civil ».


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Communiqué n° 1 - New-York, 5 mai 2009


Le traité de non-prolifération (TNP) est en grande réunion à l’ONU à New York du 4 au 15 mai 2009. Le Comité Préparatoire doit définir l’ordre du jour de la prochaine Conférence d’examen du TNP de mai 2010.

Les 188 Etats signataires du TNP ont ouvert les débats par de nombreuses interventions teintées d’optimisme sur les perspectives de désarmememt nucléaire, rappelant avec insistance les 3 "piliers" du TNP : droit à l’énergie nucléaire à des fins civiles, non-prolifération et désarmement nucléaire. Les ambassadeurs des pays dotés de l’arme nucléaire restent néanmoins sur des positions très traditionnelles.

Lundi 4 mai, la France et le Royaume-Uni sont intervenus sans proposer de réductions qui pourrraient impliquer un retrait des armes nucléaires américaines en Europe, ni réduire la taille des arsenaux francais et britanniques. L’ambassadeur français a même proposé tel un agent commercial de "partager l’expérience unique de la France pour le nucléaire civil avec tous les pays désireux de se doter de capacités électronucléaires".

L’Iran est intervenu pour critiquer l’attitude de la France, du Royaume-Uni et des Etats-Unis qui essaient de l’empêcher d’accéder à l’utilisation de l’énergie nucléaire civile.

Les sessions de ce Comité Préparatoire à l’ONU doivent continuer pendant 2 semaines. Les propositions des Etats-Unis et de la Russie seront décisives pour savoir si le désarmement nucléaire sera réellement à l’ordre du jour en 2010, avec des étapes concrètes et des dates butoires.

Les ONG sont autorisées à assister aux debats et pourront aussi intervenir en session pléniere. La voix de la société civile internationale sera-t-elle entendue pour engager une dynamique mondiale vers l’abolition des armes nucléaires ? Réponse d’ici quelques jours...



Alain Rivat (Réseau "Sortir du nucléaire") et Dominique Lalanne (Stop-essais)

Alain Rivat (Réseau "Sortir du nucléaire") et Dominique Lalanne (Stop-essais) sont à New-York pour le Comité Préparatoire en vue de la Conférence d’examen du Traité de non-prolifération (TNP) de mai 2010. Ils nous informent quotidiennement de l’avancée des travaux...

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Communiqué n° 5 – New-York, Vendredi 8 mai 2009



J + 5 à New-York pour le Traité de Non-prolifération



A l’issue de la première semaine de travail, le Comité Préparatoire qui réunit les 189 Etats membres du TNP a abouti à un ordre du jour pour la Conférence d’Examen de 2010. Le président de la conférence a publié aujourd’hui une liste de recommandations qui devraient être approuvées la semaine prochaine. Cette liste correspond à l’ordre du jour déjà décidé mais, formellement, il est nécessaire de la soumettre à l’assemblée.

La référence aux engagements de 1995 et 2000 est explicite et spécifie que « ces engagements n’ont pas été tenus et qu’en conséquence il faudra adopter un plan d’action ». Il est difficile d’imaginer une critique plus sévère des Etats nucléaires, Etats-Unis en tête bien évidemment.

La liste des initiatives proposées est impressionnante. Les ONG présentes aux sessions des diplomates sont pratiquement exaucées pour toutes leurs demandes :

1) L’entrée en vigueur du Traité d’Interdiction des Essais Nucléaires et un moratoire dans l’immédiat.

2) Des négociations sur un Traité d’Interdiction de Production de matières fissiles et un moratoire dans l’immédiat.

3) Des réductions importantes et vérifiables de la taille des arsenaux nucléaires.

4) La transparence et l’irréversibilité pour toutes les actions de désarmement nucléaire.

5) La diminution du niveau d’alerte des armes nucléaires.

6) L’évolution des doctrines militaires pour diminuer le rôle des forces nucléaires sensées assurer la « sécurité » ultime.

7) L’arrêt de la modernisation des forces nucléaires.

Enfin une dernière mesure a aussi été annoncée dans cette proposition de délibération finale, une mesure demandée avec insistance par toutes les ONG présentes à l’ONU, les Maires pour la Paix autour des maires d’Hiroshima et Nagasaki, les associations pacifistes, altermondialistes, écologistes, non-violentes, anti-nucléaires, les associations de médecins, d’ingénieurs, de juristes, les associations confessionnelles :

La Conférence d’Examen de 2010 « examinera, entre autres, les façons et moyens de commencer des négociations, en accord avec l’article VI, sur une convention ou un ensemble d’accords pour réaliser un désarmement nucléaire mondial et concernant les Etats non-membres du TNP ».

Dans cette ambiance optimiste, la séance de l’après-midi a pris tout le monde à contre-pied : Le Président de séance est passé ex abrupto au chapitre suivant des débats, l’article IV, c’est-à-dire l’énergie nucléaire pour tous. La délégation américaine a cité Obama : « Nous devons exploiter l’énergie nucléaire dans le cadre de nos efforts contre le réchauffement climatique, pour faire progresser la paix et donner leur chance à tous ». Un programme qui ravit les français qui ont affirmé « L’énergie nucléaire a une contribution essentielle à apporter au développement durable dans les domaines de la santé, de la nourriture et de l’agriculture, de l’accès à l’eau et à l’énergie, de la protection de l’environnement ». L’ambassadeur aurait pu résumer la publicité en disant qu’avec l’énergie nucléaire, c’est le bonheur assuré.

Finalement, si les français et les américains sont en désaccord sur le désarmement, l’unanimité est retrouvée pour la promotion de l’énergie nucléaire dite « civile », ce qu’on pourrait résumer par l’expression « Pour votre bonheur, soyez prêts à faire la bombe »…

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Communiqué n° 4 – New-York, Jeudi 7 mai 2009



New-York, J + 4, Le TNP à l’ONU



La nouvelle est incroyable ! Après seulement 3 jours de débats, l’assemblée des 189 Etats du TNP a adopté l’agenda de la prochaine conférence d’examen de 2010. Et pourtant, ce n’est pas l’Iran qui a paralysé les débats comme elle l’avait fait pendant 3 jours lors d’une assemblée précédente, mais… la France. Et la France était si isolée que le blocage n’a pas duré longtemps.

L’ordre du jour proposé prévoyait de reprendre la discussion du document adopté en l’an 2000, document fondamental car il prévoyait 13 étapes très précises de désarmement nucléaire. La petite phrase inacceptable pour la France tenait en une demande d’étude supplémentaire sur les « les développements récents ». Inacceptable pour la France qui a mis au point un nouveau missile, le M51, depuis la conférence d’examen de 2000.

Et ce nouveau missile est une violation flagrante du TNP puisqu’il permet de nouvelles missions de frappes nucléaire… sur Pékin, alors que les missiles précédents, les M45, ne pouvaient atteindre que Moscou !!! Le président de séance a donc enlevé la précision fâcheuse pour obtenir ce fameux « consensus » sans lequel aucune décision ne peut être prise dans le cadre de cette assemblée, tout cela étant entendu que le sujet serait néanmoins abordé.

L’histoire est encore plus sérieuse puisque lors de la séance du jeudi 7 mai, quatrième jour des délibérations, l’ambassadeur de France a repris la parole pour dénoncer la prolifération en cours en Iran et en Corée du nord : « Le développement de missiles balistiques en Iran de portée de plus en plus longue ajoute à nos inquiétudes (…). Comme vous le savez, après avoir procédé à un essai d’engin balistique le 5 avril dernier, la Corée du nord a annoncé récemment qu’elle reprenait ses activités nucléaires ».

Détail à ne pas mentionner, la France a procédé également à un tir d’essai du M51 en avril dernier, essai qui fut un quasi-échec, le missile tiré d’un sous-marin n’a pas suivi la trajectoire prévue et a coulé faute de gonflage de ses bouées de flottaison.

Les débats sur l’ordre du jour de la prochaine conférence d’examen de 2010 vont donc pouvoir approfondir les questions de fond puisque l’ordre du jour est maintenant établi. A moins d’un changement de stratégie, la position de la France va devenir difficile. De nombreux délégués ne comprennent pas pourquoi un pays nucléaire pourrait refuser une dynamique de désarmement nucléaire si les Etats-Unis et la Russie se proposent de donner l’exemple, à moins que la France cherche à mettre Obama en difficulté… au prix d’être discréditée dans la communauté internationale.

Après Jacques Chirac qui avait repris des essais nucléaires en 1995, Nicolas Sarkozy peu-il essayer d’empêcher le désarmement nucléaire ? Une erreur peut être suivie par une faute…

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Communiqué n° 3 – New-York, Mercredi 6 mai 2009

L’ONU, J+3 pour le Traité de Non-Prolifération.



Après deux jours de déclarations préliminaires, les 188 Etats signataires du TNP rentrent dans le vif du sujet : Quel sera le débat sur l’article 6 du TNP en 2010 ? L’article 6 est celui qui engage les pays dotés de l’arme nucléaire au désarmement nucléaire.

L’ambiance a bien changé depuis un an. L’année dernière, la France avait donné son interprétation de l’article 6 : « Cet article concerne la non-prolifération ». Cette année, le discours est différent. L’Ambassadeur de France, son Excellence Eric Danon, parle abondamment de désarmement, se félicite des mesures prises par la France depuis une quinzaine d’années : démantèlement des usines d’Uranium enrichi, de Plutonium dit « militaire » et du site d’essais de Moruroa.

Aucune nouvelle proposition ! La conclusion de Mr Eric Danon détonne dans l’ambiance « Obama » : « Ce n’est pas en éliminant plus d’armes nucléaires que nous convaincrons les pays qui jouent avec les limites de leurs obligations de rectifier leur attitude ». Une attaque très diplomatique et très claire de l’Iran.

L’intervention des Etats-Unis ouvre de nouvelles perspectives. Après un rappel des engagements d’Obama (ratification du traité d’arrêt des essais nucléaires, mise en œuvre d’un traité sur l’arrêt de production de matières fissiles, nouveau traité russo-américain de réduction des armements nucléaires), c’est un objectif très ambitieux qui est avancé : « Notre but est de réduire le rôle des armes nucléaires dans notre stratégie nationale de sécurité (…) Nous avons augmenté le rythme d’élimination des têtes nucléaires (…) Nous sommes confiants de pouvoir créer les conditions pour atteindre notre but commun : un futur monde débarrassé des armes nucléaires ». Une perspective ambitieuse que la France n’a pas encore assimilée !


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Communiqué n° 2 - New-York, 5 mai 2009



New-York, à l’ONU, deuxième jour de travail pour les 188 Etats signataires du Traité de Non-Prolifération nucléaire (TNP). La délégation américaine s’est exprimée par la voix de Rose Gottemoeller, la nouvelle secrétaire d’Etat en charge du désarmement nucléaire, qui a pris ses fonctions le 6 avril 2009.

Le discours d’Obama du 5 avril à Prague est cité à de nombreuses reprises. Les Etats-Unis s’engagent à ratifier le Traité d’arrêt des essais nucléaires (TICEN), et à préparer également un traité d’interdiction de production de matières fissiles. En ce qui concerne le traité russo-américain START de limitation des armements stratégiques qui expire en décembre 2009, Les Etats-Unis s’engagent à le remplacer « d’ici la fin de l’année par un nouveau traité qui décidera de nouvelles réductions d’armement et qui cherchera à associer tous les Etats nucléaires », une déclaration qui soulève un vent d’optimisme dans l’assistance à l’exception de… la France qui n’envisage pas d’être concernée par une telle réduction.

L’après-midi est une session spéciale où les ONG ont la parole, tradition bien établie depuis une dizaine d’années. Les maires d’Hiroshima et de Nagasaki saluent la nouvelle politique d’Obama de rendre ses valeurs morales à la politique internationale et d’assurer un rôle de leadership pour le désarmement nucléaire : « les Etats-Unis, seule puissance nucléaire ayant utilisé des armes nucléaires, ont une responsabilité morale pour agir ». Le maire d’Hiroshima, Mr Tadatoshi Akiba, parle même « d’Obamajorité » en faveur du désarmement nucléaire et conclut son discours en assemblée générale par un symbolique « Yes, we can ».

Enfin, après les critiques presque traditionnelles de la mauvaise foi des puissances nucléaires, les ONG ont opposé au nucléaire civil promis par le TNP l’idée d’une agence internationale des énergies renouvelables. Ainsi, l’AIEA pourrait être dessaisie de son rôle de promotion de l’énergie nucléaire civil. « Il est temps d’abandonner la bombe et le réacteur et de créer une agence internationale des énergies renouvelables ».

Une journée difficile pour la France, raide dans sa posture de puissance nucléaire et qui veut vendre à tous ses technologies de nucléaire dit « civil ».


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Communiqué n° 1 - New-York, 5 mai 2009


Le traité de non-prolifération (TNP) est en grande réunion à l’ONU à New York du 4 au 15 mai 2009. Le Comité Préparatoire doit définir l’ordre du jour de la prochaine Conférence d’examen du TNP de mai 2010.

Les 188 Etats signataires du TNP ont ouvert les débats par de nombreuses interventions teintées d’optimisme sur les perspectives de désarmememt nucléaire, rappelant avec insistance les 3 "piliers" du TNP : droit à l’énergie nucléaire à des fins civiles, non-prolifération et désarmement nucléaire. Les ambassadeurs des pays dotés de l’arme nucléaire restent néanmoins sur des positions très traditionnelles.

Lundi 4 mai, la France et le Royaume-Uni sont intervenus sans proposer de réductions qui pourrraient impliquer un retrait des armes nucléaires américaines en Europe, ni réduire la taille des arsenaux francais et britanniques. L’ambassadeur français a même proposé tel un agent commercial de "partager l’expérience unique de la France pour le nucléaire civil avec tous les pays désireux de se doter de capacités électronucléaires".

L’Iran est intervenu pour critiquer l’attitude de la France, du Royaume-Uni et des Etats-Unis qui essaient de l’empêcher d’accéder à l’utilisation de l’énergie nucléaire civile.

Les sessions de ce Comité Préparatoire à l’ONU doivent continuer pendant 2 semaines. Les propositions des Etats-Unis et de la Russie seront décisives pour savoir si le désarmement nucléaire sera réellement à l’ordre du jour en 2010, avec des étapes concrètes et des dates butoires.

Les ONG sont autorisées à assister aux debats et pourront aussi intervenir en session pléniere. La voix de la société civile internationale sera-t-elle entendue pour engager une dynamique mondiale vers l’abolition des armes nucléaires ? Réponse d’ici quelques jours...



Alain Rivat (Réseau "Sortir du nucléaire") et Dominique Lalanne (Stop-essais)


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