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Sortir du nucléaire n°24



Juin 2004

EPR : un projet inutile et dangereux

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°24 - Juin 2004

 EPR
Article publié le : 1er juin 2004


Le rapport de chercheurs en énergie



Les Français ne s’en sont pas vraiment rendu compte, mais l’année 2003 a été marquée par un “Débat sur l’énergie” visant à tenter de définir les priorités de la politique française dans ce domaine. L’opération, animée par le ministère de l’Industrie, a surtout donné l’impression de vouloir imposer l’idée qu’il fallait se préparer à renouveler le parc nucléaire : la France devrait lancer la construction d’un nouveau type de réacteur, dit EPR (pour European Pressurized Reactor, réacteur européen à eau pressurisée), proposé par la firme AREVA. (...)
Un problème crucial posé par cette annonce est cependant qu’aucun dossier précis présentant l’EPR n’a été publié et qu’il n’a donc pas donné lieu à une expertise contradictoire. C’est ce que regrette, les animateurs de la revue Global Chance, constituée de chercheurs en énergie et d’ingénieurs, qui s’est imposé, comme référence dans les questions énergétiques : “La chose la plus inadmissible n’est pas qu’il y ait des défenseurs de l’EPR, mais que le gouvernement n’ait pas exigé de ses services un rapport complet et public présentant l’ensemble des éléments permettant de porter un jugement sur l’opportunité ou non de construction d’une nouvelle centrale EPR.”
Global Chance livre un dossier fouillé sur l’EPR, essentiellement critique mais qui est le document le plus précis disponible sur un sujet austère mais essentiel pour l’avenir économique. La première analyse porte sur les caractéristiques de sûreté du projet de réacteur. (...) L’EPR n’est pas préparé à la chute d’un avion commercial, une perspective cependant réaliste depuis le 11 septembre. D’autre part, le surcroît d’activité lié à l’emploi massif du plutonium (sous la forme de combustible Mox, mélange de plutonium et d’uranium) par l’éventuel réacteur n’est pas analysé, alors qu’il pose des problèmes notables, tant de radioactivité que de terrorisme.
Elargissant l’analyse à la question du changement climatique, ils montrent qu’une relance massive du nucléaire ne conduirait qu’à des économies de 6 à 11 % des émissions de gaz carbonique, “au prix de la multiplication de la masse des déchets à haute activité d’un facteur 8 à 18 environ”. En fait, affirment les auteurs, “la maîtrise de l’énergie apparaît comme la marge de manœuvre prépondérante de lutte contre le changement climatique”.
Le dossier analyse enfin l’économie du projet, s’interrogeant avec ironie : “Comment se fait-il que des gens aussi intelligents et pragmatiques que nos voisins allemands, belges ou anglais fassent la fine bouche et refusent d’investir dans une filière si évidemment compétitive ?”
La réponse tient, selon les analystes, au fait que les promoteurs de l’EPR avancent des chiffres arrangés. Là encore, Global Chance souligne les dangers de l’absence de contre-expertise. Se livrant à une critique sophistiquée de l’analyse officielle des coûts de l’électricité nucléaire, les auteurs montrent qu’elle est biaisée et fondée sur les seules affirmations d’AREVA, sans aucune comparaison critique.
Le lecteur favorable à l’EPR devrait sortir de cette lecture sérieusement ébranlé. Le mérite de cette étude est en tout cas d’appeler à une véritable expertise publique et contradictoire d’un sujet qui mérite mieux que l’action d’un lobby : “Ce n’est pas toujours la transparence ni la rigueur qui dominent, c’est le moins qu’on puisse dire, conclut la revue. C’est dommage pour le débat, c’est grave pour la démocratie.”
Un rapport indispensable à commander maintenant
La remarquable brochure de Global Chance “Le réacteur nucléaire EPR : un projet inutile et dangereux” (54 pages) est à commander au Réseau Sortir du nucléaire,
9, rue Dumenge, 69317 Lyon Cedex 04
Prix : 18 euros (port compris). Chèque à l’ordre de “Sortir du nucléaire”
Hervé Kempf
(Extraits d’un article paru dans Le Monde du 25 février 2004)

Les Français ne s’en sont pas vraiment rendu compte, mais l’année 2003 a été marquée par un “Débat sur l’énergie” visant à tenter de définir les priorités de la politique française dans ce domaine. L’opération, animée par le ministère de l’Industrie, a surtout donné l’impression de vouloir imposer l’idée qu’il fallait se préparer à renouveler le parc nucléaire : la France devrait lancer la construction d’un nouveau type de réacteur, dit EPR (pour European Pressurized Reactor, réacteur européen à eau pressurisée), proposé par la firme AREVA. (...)
Un problème crucial posé par cette annonce est cependant qu’aucun dossier précis présentant l’EPR n’a été publié et qu’il n’a donc pas donné lieu à une expertise contradictoire. C’est ce que regrette, les animateurs de la revue Global Chance, constituée de chercheurs en énergie et d’ingénieurs, qui s’est imposé, comme référence dans les questions énergétiques : “La chose la plus inadmissible n’est pas qu’il y ait des défenseurs de l’EPR, mais que le gouvernement n’ait pas exigé de ses services un rapport complet et public présentant l’ensemble des éléments permettant de porter un jugement sur l’opportunité ou non de construction d’une nouvelle centrale EPR.”
Global Chance livre un dossier fouillé sur l’EPR, essentiellement critique mais qui est le document le plus précis disponible sur un sujet austère mais essentiel pour l’avenir économique. La première analyse porte sur les caractéristiques de sûreté du projet de réacteur. (...) L’EPR n’est pas préparé à la chute d’un avion commercial, une perspective cependant réaliste depuis le 11 septembre. D’autre part, le surcroît d’activité lié à l’emploi massif du plutonium (sous la forme de combustible Mox, mélange de plutonium et d’uranium) par l’éventuel réacteur n’est pas analysé, alors qu’il pose des problèmes notables, tant de radioactivité que de terrorisme.
Elargissant l’analyse à la question du changement climatique, ils montrent qu’une relance massive du nucléaire ne conduirait qu’à des économies de 6 à 11 % des émissions de gaz carbonique, “au prix de la multiplication de la masse des déchets à haute activité d’un facteur 8 à 18 environ”. En fait, affirment les auteurs, “la maîtrise de l’énergie apparaît comme la marge de manœuvre prépondérante de lutte contre le changement climatique”.
Le dossier analyse enfin l’économie du projet, s’interrogeant avec ironie : “Comment se fait-il que des gens aussi intelligents et pragmatiques que nos voisins allemands, belges ou anglais fassent la fine bouche et refusent d’investir dans une filière si évidemment compétitive ?”
La réponse tient, selon les analystes, au fait que les promoteurs de l’EPR avancent des chiffres arrangés. Là encore, Global Chance souligne les dangers de l’absence de contre-expertise. Se livrant à une critique sophistiquée de l’analyse officielle des coûts de l’électricité nucléaire, les auteurs montrent qu’elle est biaisée et fondée sur les seules affirmations d’AREVA, sans aucune comparaison critique.
Le lecteur favorable à l’EPR devrait sortir de cette lecture sérieusement ébranlé. Le mérite de cette étude est en tout cas d’appeler à une véritable expertise publique et contradictoire d’un sujet qui mérite mieux que l’action d’un lobby : “Ce n’est pas toujours la transparence ni la rigueur qui dominent, c’est le moins qu’on puisse dire, conclut la revue. C’est dommage pour le débat, c’est grave pour la démocratie.”
Un rapport indispensable à commander maintenant
La remarquable brochure de Global Chance “Le réacteur nucléaire EPR : un projet inutile et dangereux” (54 pages) est à commander au Réseau Sortir du nucléaire,
9, rue Dumenge, 69317 Lyon Cedex 04
Prix : 18 euros (port compris). Chèque à l’ordre de “Sortir du nucléaire”
Hervé Kempf
(Extraits d’un article paru dans Le Monde du 25 février 2004)



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