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Nos communiqués de presse

EDF projette de construire une piscine-poubelle nucléaire géante à Belleville-sur-Loire au lieu d’arrêter de produire des déchets ingérables !

Communiqué du 13 février 2018



Le 13 février 2018, le site Reporterre a révélé le nouveau projet démentiel d’EDF. Dans la perspective de la prolongation du fonctionnement des réacteurs nucléaires et pour désengorger les quatre bassins de l’usine de La Hague où sont entreposés les combustibles usés, l’électricien souhaite construire une nouvelle « piscine de désactivation » géante près de la centrale de Belleville-sur-Loire (Cher). Nous condamnons fermement ce projet imposé, dangereux et coûteux. Plutôt que de créer une nouvelle poubelle, EDF doit couper le robinet et tarir la production de déchets radioactifs ingérables !



En France, les combustibles usés sont entreposés dans des « piscines de désactivation » le temps nécessaire à leur refroidissement (entre 3 et 5 ans). Si chaque centrale électronucléaire a sa propre piscine attenante au bâtiment réacteur, l’usine de La Hague (Manche) accueille 4 piscines dans lesquelles sont immergées plus de 10 000 tonnes de combustibles usés, représentant une centaine de coeurs de réacteur en attente d’un improbable "retraitement". Censé être temporaire, l’entreposage dans ces piscines dure depuis 40 ans. Conséquences : les bassins sont pleins à craquer et l’espace vient à manquer. Au lieu d’entamer une décroissance des stocks de combustibles usés en prévoyant l’arrêt de la production d’électricité d’origine nucléaire, EDF s’entête et projette de construire une piscine supplémentaire à Belleville-sur-Loire. Mais l’expérience de La Hague montre que l’utilisation de ces piscines va de pair avec des risques démesurés.

Interview France Bleu de Catherine Fumé - administratrice du Réseau "Sortir du nucléaire" :

Des piscines vulnérables et des accidents potentiellement dramatiques

Les 4 piscines de refroidissement de l’usine de La Hague concentrent le plus gros volume de radioactivité d’Europe. Belleville-sur-Loire pourrait bientôt rivaliser avec cette installation. Surdimensionné, le bassin géant qu’EDF projette de construire à Belleville-sur-Loire pourrait accueillir jusqu’à 8000 tonnes de combustibles usés, soit l’équivalent de 93 cœurs de réacteurs.

Ce projet est d’autant plus préoccupant qu’EDF n’est jamais très soucieuse de la protection des piscines de désactivation des réacteurs qu’elle exploite. La piscine centralisée de Belleville sera-t-elle protégée comme le recommande les autorités de sûreté nucléaire du monde entier depuis Fukushima ? Personne ne peut le dire. Et le risque grandit encore si EDF choisit de ne pas bunkeriser le bâtiment qui renferme la piscine, comme c’est le cas à l’usine Orano de La Hague, où les bassins sont protégés par un vulgaire toit en tôle... Mais même avec une coque de béton, en cas d’accident, la quantité de radioactivité relâchée dans l’atmosphère serait sans commune mesure avec les dégagements consécutifs à un accident dans le cœur d’un réacteur : concentrer au même endroit une telle quantité de matières radioactives comporte des risques intrinsèques. Et que dire des dangers que représenterait le transport à travers la France de quantités aussi considérables de déchets radioactifs ?

Le projet de piscine à Belleville-sur-Loire pose d’autant plus de problèmes de sûreté qu’il est censé accueillir les assemblages de MOX – un mélange d’oxydes d’uranium et de plutonium - un combustible particulier qui, quand il est usé, dégage beaucoup plus de radioactivité que les assemblages d’uranium « normaux ». Et comme le MOX ne peut pas être retraité ni réutilisé, l’entreposage provisoire dans cette piscine pourrait bien devenir un stockage permanent.

Enfin, en fonctionnement normal, ces piscines sont autorisées à rejeter de la radioactivité. Si une nouvelle poubelle de ce genre était construite, des radioéléments dangereux comme le tritium ou le krypton 85 se retrouveraient inévitablement dans l’environnement.

Un projet opaque et coûteux

EDF a mené ce projet en toute opacité. Au moment où Greenpeace remettait un rapport qui pointe la fragilité et la dangerosité des 62 piscines de refroidissement disséminées sur l’hexagone, EDF projette d’en construire une 63ème, de taille XXL. Discuté en catimini, bien à l’abri des choix démocratiques et loin des enjeux énergétiques, le projet a été gardé secret par EDF. Encore une fois, les citoyens et les habitants de la région sont mis devant le fait accompli.

Pourtant, l’idée est dans les tuyaux depuis longtemps. Pressé par l’ASN - qui l’invitait dès 2013 à « réviser sa stratégie en matière de gestion et d’entreposage du combustible usé, en proposant de nouvelles modalités d’entreposage » - EDF, pour se mettre en conformité avec le Plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs, a choisi encore une fois la pire des options.

Pour EDF et les promoteurs de l’atome, la construction d’une telle installation n’est qu’une manière de garantir de nouveaux débouchés à une industrie nucléaire en perte de vitesse et de prétendre assurer la gestion des combustibles usés pour une nouvelle période.

Le Réseau “Sortir du nucléaire“ dénonce fermement ce projet et, aux côtés des associations de la région, s’opposera résolument à son implantation. En aucun cas cette piscine ne constitue une « solution » au problème de l’accumulation des déchets radioactifs. Pour ne pas engendrer de nouveaux risques et faire peser les coûts d’une installation démesurée sur les citoyens, la seule solution consiste à tarir la production de ces déchets ingérables.

Contacts presse :

Martial CHATEAU : 06 45 30 74 66 Catherine FUMÉ : 06 62 84 13 88

En France, les combustibles usés sont entreposés dans des « piscines de désactivation » le temps nécessaire à leur refroidissement (entre 3 et 5 ans). Si chaque centrale électronucléaire a sa propre piscine attenante au bâtiment réacteur, l’usine de La Hague (Manche) accueille 4 piscines dans lesquelles sont immergées plus de 10 000 tonnes de combustibles usés, représentant une centaine de coeurs de réacteur en attente d’un improbable "retraitement". Censé être temporaire, l’entreposage dans ces piscines dure depuis 40 ans. Conséquences : les bassins sont pleins à craquer et l’espace vient à manquer. Au lieu d’entamer une décroissance des stocks de combustibles usés en prévoyant l’arrêt de la production d’électricité d’origine nucléaire, EDF s’entête et projette de construire une piscine supplémentaire à Belleville-sur-Loire. Mais l’expérience de La Hague montre que l’utilisation de ces piscines va de pair avec des risques démesurés.

Interview France Bleu de Catherine Fumé - administratrice du Réseau "Sortir du nucléaire" :

Des piscines vulnérables et des accidents potentiellement dramatiques

Les 4 piscines de refroidissement de l’usine de La Hague concentrent le plus gros volume de radioactivité d’Europe. Belleville-sur-Loire pourrait bientôt rivaliser avec cette installation. Surdimensionné, le bassin géant qu’EDF projette de construire à Belleville-sur-Loire pourrait accueillir jusqu’à 8000 tonnes de combustibles usés, soit l’équivalent de 93 cœurs de réacteurs.

Ce projet est d’autant plus préoccupant qu’EDF n’est jamais très soucieuse de la protection des piscines de désactivation des réacteurs qu’elle exploite. La piscine centralisée de Belleville sera-t-elle protégée comme le recommande les autorités de sûreté nucléaire du monde entier depuis Fukushima ? Personne ne peut le dire. Et le risque grandit encore si EDF choisit de ne pas bunkeriser le bâtiment qui renferme la piscine, comme c’est le cas à l’usine Orano de La Hague, où les bassins sont protégés par un vulgaire toit en tôle... Mais même avec une coque de béton, en cas d’accident, la quantité de radioactivité relâchée dans l’atmosphère serait sans commune mesure avec les dégagements consécutifs à un accident dans le cœur d’un réacteur : concentrer au même endroit une telle quantité de matières radioactives comporte des risques intrinsèques. Et que dire des dangers que représenterait le transport à travers la France de quantités aussi considérables de déchets radioactifs ?

Le projet de piscine à Belleville-sur-Loire pose d’autant plus de problèmes de sûreté qu’il est censé accueillir les assemblages de MOX – un mélange d’oxydes d’uranium et de plutonium - un combustible particulier qui, quand il est usé, dégage beaucoup plus de radioactivité que les assemblages d’uranium « normaux ». Et comme le MOX ne peut pas être retraité ni réutilisé, l’entreposage provisoire dans cette piscine pourrait bien devenir un stockage permanent.

Enfin, en fonctionnement normal, ces piscines sont autorisées à rejeter de la radioactivité. Si une nouvelle poubelle de ce genre était construite, des radioéléments dangereux comme le tritium ou le krypton 85 se retrouveraient inévitablement dans l’environnement.

Un projet opaque et coûteux

EDF a mené ce projet en toute opacité. Au moment où Greenpeace remettait un rapport qui pointe la fragilité et la dangerosité des 62 piscines de refroidissement disséminées sur l’hexagone, EDF projette d’en construire une 63ème, de taille XXL. Discuté en catimini, bien à l’abri des choix démocratiques et loin des enjeux énergétiques, le projet a été gardé secret par EDF. Encore une fois, les citoyens et les habitants de la région sont mis devant le fait accompli.

Pourtant, l’idée est dans les tuyaux depuis longtemps. Pressé par l’ASN - qui l’invitait dès 2013 à « réviser sa stratégie en matière de gestion et d’entreposage du combustible usé, en proposant de nouvelles modalités d’entreposage » - EDF, pour se mettre en conformité avec le Plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs, a choisi encore une fois la pire des options.

Pour EDF et les promoteurs de l’atome, la construction d’une telle installation n’est qu’une manière de garantir de nouveaux débouchés à une industrie nucléaire en perte de vitesse et de prétendre assurer la gestion des combustibles usés pour une nouvelle période.

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