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Sortir du nucléaire n°55



Automne 2012

Actions et vie des groupes

Débat national sur l’énergie : nous participerons... dans la rue !

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°55 - Automne 2012

 Luttes et actions


Le débat sur l’énergie, promis par François Hollande, doit commencer cet automne. Mais au vu des récentes déclarations ministérielles, peut-on sincèrement espérer qu’il fasse évoluer la politique énergétique française vers une sortie du nucléaire ?



Un véritable débat, c’est urgent !

La majorité des Français souhaite la sortie du nucléaire. Pourtant, malgré des défauts et malfaçons, la construction du réacteur EPR se poursuit et les centrales françaises vieillissantes sont maintenues en activité. Plutôt que d’investir, en pleine crise économique, des milliards d’euros pour prolonger leur activité, il serait temps de prendre le virage des alternatives énergétiques, créant ainsi des centaines de milliers d’emplois !

Oui, nous avons besoin d’un vrai débat ; clair et transparent, où l’on puisse mettre sur la table la sortie du nucléaire. Un débat qui ne serve pas d’alibi, où les ministres restent neutres et n’annoncent pas les conclusions avant la fin.

Des promesses gouvernementales difficiles à prendre au sérieux

Il n’est proposé de discuter que d’une réduction de la part du nucléaire. Mais surtout, comment prétendre sérieusement réaliser cet objectif au vu des orientations actuelles : avec la fermeture de l’usine d’enrichissement George Besse 1 qui consommait la production de trois réacteurs, la mise en service de l’EPR et la fermeture de Fessenheim repoussée en fin de quinquennat ? L’équation ne tient pas. À moins d’admettre qu’il s’agit juste de gonfler la part des autres énergies sans fermer aucune autre centrale !

Quelle assurance d’être écoutés par nos ministres alors qu’Arnaud Montebourg qualifie le nucléaire d’"énergie d’avenir" et déclare que "diminuer nucléaire et pétrole tout en finançant le renouvelable est irréaliste" ?

Comment débattre alors que les informations les plus cruciales sont cachées aux citoyens - le rapport Roussely sur l’avenir de la filière nucléaire, paru en 2010, reste classé secret défense ? Tout laisse penser que le nucléaire ne sera pas remis en question et continuera d’engloutir des fonds publics colossaux au détriment des vraies alternatives énergétiques.

Nous porterons le débat dans la rue !

Face à l’opacité et à la scandaleuse politique du fait accompli, nous ne pouvons pas prendre au sérieux la volonté affichée du gouvernement de débattre des choix énergétiques !

En tant qu’organisation nationale, le Réseau "Sortir du nucléaire" a décidé de ne pas perdre d’énergie à participer à cette mise en scène et de jouer son rôle de contre-pouvoir en s’investissant hors du cadre imposé et en se faisant entendre par d’autres biais. Nous porterons le débat dans la rue. Le coup d’envoi à une série de mobilisations a eu lieu le 13 octobre.

Ce jour-là, des rassemblements se sont tenus aux quatre coins du pays, pour exiger la sortie du nucléaire, à commencer par l’arrêt des réacteurs vieillissants et des chantiers du réacteur EPR et de sa ligne THT. Des actions locales ont également eu lieu à Nice, Nontron et Montluçon.

Retour sur une première journée d’action

Laval : un rassemblement interrégional réussi

À Laval, 4000 manifestants ont répondu à l’appel de SDN 53, soutenu par d’autres groupes locaux, pour demander l’arrêt immédiat des chantiers EPR / THT et la sortie du nucléaire. Un cortège transportant de faux pylônes THT et fûts radioactif, a traversé la ville dont les ponts et les berges étaient habillés de banderoles ou aménagés en zone contaminée. Lors du passage à la préfecture pour déposer les fûts, ont été collés des autocollants que la préfète et son chef de cabinet, en personns, ont vainement tenté de décoller après la manifestation...

Lyon : marche des réfugiés du nucléaire

Après deux jours de marche simulant l’exode des habitants de la zone d’exclusion en cas d’accident (30 km de diamètre) autour de la centrale du Bugey (plus de 30 ans), les marcheurs sont arrivés à Lyon samedi 13. Rejoints par près de 1000 manifestants, ils ont d’abord été décontaminés et se sont ensuite vu proposer un nouvel emploi (liquidateurs ou professionnels des énergies renouvelables). Concerts, théâtre, stands d’information et chaîne humaine ont complété la journée organisée par la Coordination Stop Bugey.

Lille : une chaîne humaine surprise

À Lille, 400 militants se sont réunis pour former une chaîne humaine mouvante et animée, sous une pluie battante, à l’appel du collectif régional, pour demander la sortie du nucléaire et notamment l’arrêt de la centrale de Gravelines, fonctionnant depuis plus de 30 ans. Celle-ci, reconstruite en tissu pour l’occasion, a ensuite été assaillie en vue de son démantèlement.

Strasbourg : tous ensemble pour écrire STOP

Le CSFR, Stop Fessenheim et Stop Transports-Halte au Nucléaire ont rassemblé près de 500 manifestants, pour écrire un "STOP" au nucléaire et à la centrale de Fessenheim1, visible du haut de la cathédrale. Ils ont ensuite arpenté la ville en cortège et en musique, en exprimant leur soutien aux Japonais qui se battent pour empêcher la reprise du nucléaire.

Metz : un succès transfrontalier

À Metz, une manifestation transfrontalière, initiée par SDN Moselle et des associations étrangères, a regroupé près de 1000 personnes venus de Lorraine, d’Allemagne, du Luxembourg et de Belgique. Une mobilisation importante, selon les habituées des rassemblements messins. Les manifestants ont défilé dans les rues, arborant banderoles et panneaux exigeant la sortie du nucléaire et l’arrêt du projet de centre de stockage de Bure.

Narbonne : opération sensibilisation

À l’appel de SDN 11 et SDN 34, 150 manifestants se sont rendus devant l’usine Comurhex II à Malvési. Malgré l’important dispositif policier déployé pour les empêcher d’atteindre les portes de l’installation, une délégation a été reçue par le directeur qui a promis de distribuer les tracts destinés aux travailleurs… La manifestation s’est prolongée à Narbonne, comme prévu, pour sensibiliser la population et les travailleurs sur les dangers de l’usine.

Bordeaux : le Blayais, c’est tout près

Les 250 manifestants de Bordeaux ont accueilli les cyclistes partis la veille de la centrale du Blayais pour rappeler aux Bordelais la proximité de cette centrale inondable de plus de trente ans et demander son arrêt immédiat.

Lons-le-Saunier : rassemblement et sensibilisation du public

Ce rassemblement, tout en musique, a été l’occasion de discuter avec les passants, abordés à l’aide d’un tract, comme chaque 2ème mercredi du mois, place de la Liberté à 18 h.

Paris : prise de la Bastille d’iode

À Paris, sous une pluie battante, 400 personnes ont pris la Bastille d’iode en soutien aux Japonais, à l’initiative de Sortir du nucléaire Paris et du réseau Yosomono-net2. Danses japonaises, animations et interventions sur le nucléaire et la situation à Fukushima ont ponctué ce premier rassemblement qui se veut mensuel. Takafumi Honda, venu de Manchester et représentant le "World Network For Saving Children From Radiation", a témoigné sur l’exposition des enfants aux radiations. Rendez-vous chaque 2ème samedi du mois pour accentuer la mobilisation : dimanche 11/11, samedis 8/12, 12/01, 09/02.

Mobilisons-nous !

Dans les mois à venir nous devrons plus que jamais nous faire entendre et imposer nos revendications avant l’adoption de la loi de programmation énergétique en juin 2013. Il nous faudra informer. Nous mettrons donc à disposition des militants et sympathisants des outils et fiches d’information pour porter nos arguments et lutter contre les idées reçues.

Il nous faudra surtout nous mobiliser. Nous vous invitons à organiser des rassemblements réguliers, à l’instar des Parisiens (2ème samedi du mois), des Lédoniens (le 2ème mercredi du mois) et d’autres groupes, pour inscrire cette mobilisation dans la durée et préparer la grande chaîne humaine qui aura lieu à Paris, le 9 mars 2013.

Laure Gamba et Laura Hameaux

Notes :

1 : Dont la fermeture fin 2016 reste incertaine vu les coûts qui doivent être engagés d’ici Juin 2013.

2 : Réseau français de ressortissants japonais pour la sortie du nucléaire.

Un véritable débat, c’est urgent !

La majorité des Français souhaite la sortie du nucléaire. Pourtant, malgré des défauts et malfaçons, la construction du réacteur EPR se poursuit et les centrales françaises vieillissantes sont maintenues en activité. Plutôt que d’investir, en pleine crise économique, des milliards d’euros pour prolonger leur activité, il serait temps de prendre le virage des alternatives énergétiques, créant ainsi des centaines de milliers d’emplois !

Oui, nous avons besoin d’un vrai débat ; clair et transparent, où l’on puisse mettre sur la table la sortie du nucléaire. Un débat qui ne serve pas d’alibi, où les ministres restent neutres et n’annoncent pas les conclusions avant la fin.

Des promesses gouvernementales difficiles à prendre au sérieux

Il n’est proposé de discuter que d’une réduction de la part du nucléaire. Mais surtout, comment prétendre sérieusement réaliser cet objectif au vu des orientations actuelles : avec la fermeture de l’usine d’enrichissement George Besse 1 qui consommait la production de trois réacteurs, la mise en service de l’EPR et la fermeture de Fessenheim repoussée en fin de quinquennat ? L’équation ne tient pas. À moins d’admettre qu’il s’agit juste de gonfler la part des autres énergies sans fermer aucune autre centrale !

Quelle assurance d’être écoutés par nos ministres alors qu’Arnaud Montebourg qualifie le nucléaire d’"énergie d’avenir" et déclare que "diminuer nucléaire et pétrole tout en finançant le renouvelable est irréaliste" ?

Comment débattre alors que les informations les plus cruciales sont cachées aux citoyens - le rapport Roussely sur l’avenir de la filière nucléaire, paru en 2010, reste classé secret défense ? Tout laisse penser que le nucléaire ne sera pas remis en question et continuera d’engloutir des fonds publics colossaux au détriment des vraies alternatives énergétiques.

Nous porterons le débat dans la rue !

Face à l’opacité et à la scandaleuse politique du fait accompli, nous ne pouvons pas prendre au sérieux la volonté affichée du gouvernement de débattre des choix énergétiques !

En tant qu’organisation nationale, le Réseau "Sortir du nucléaire" a décidé de ne pas perdre d’énergie à participer à cette mise en scène et de jouer son rôle de contre-pouvoir en s’investissant hors du cadre imposé et en se faisant entendre par d’autres biais. Nous porterons le débat dans la rue. Le coup d’envoi à une série de mobilisations a eu lieu le 13 octobre.

Ce jour-là, des rassemblements se sont tenus aux quatre coins du pays, pour exiger la sortie du nucléaire, à commencer par l’arrêt des réacteurs vieillissants et des chantiers du réacteur EPR et de sa ligne THT. Des actions locales ont également eu lieu à Nice, Nontron et Montluçon.

Retour sur une première journée d’action

Laval : un rassemblement interrégional réussi

À Laval, 4000 manifestants ont répondu à l’appel de SDN 53, soutenu par d’autres groupes locaux, pour demander l’arrêt immédiat des chantiers EPR / THT et la sortie du nucléaire. Un cortège transportant de faux pylônes THT et fûts radioactif, a traversé la ville dont les ponts et les berges étaient habillés de banderoles ou aménagés en zone contaminée. Lors du passage à la préfecture pour déposer les fûts, ont été collés des autocollants que la préfète et son chef de cabinet, en personns, ont vainement tenté de décoller après la manifestation...

Lyon : marche des réfugiés du nucléaire

Après deux jours de marche simulant l’exode des habitants de la zone d’exclusion en cas d’accident (30 km de diamètre) autour de la centrale du Bugey (plus de 30 ans), les marcheurs sont arrivés à Lyon samedi 13. Rejoints par près de 1000 manifestants, ils ont d’abord été décontaminés et se sont ensuite vu proposer un nouvel emploi (liquidateurs ou professionnels des énergies renouvelables). Concerts, théâtre, stands d’information et chaîne humaine ont complété la journée organisée par la Coordination Stop Bugey.

Lille : une chaîne humaine surprise

À Lille, 400 militants se sont réunis pour former une chaîne humaine mouvante et animée, sous une pluie battante, à l’appel du collectif régional, pour demander la sortie du nucléaire et notamment l’arrêt de la centrale de Gravelines, fonctionnant depuis plus de 30 ans. Celle-ci, reconstruite en tissu pour l’occasion, a ensuite été assaillie en vue de son démantèlement.

Strasbourg : tous ensemble pour écrire STOP

Le CSFR, Stop Fessenheim et Stop Transports-Halte au Nucléaire ont rassemblé près de 500 manifestants, pour écrire un "STOP" au nucléaire et à la centrale de Fessenheim1, visible du haut de la cathédrale. Ils ont ensuite arpenté la ville en cortège et en musique, en exprimant leur soutien aux Japonais qui se battent pour empêcher la reprise du nucléaire.

Metz : un succès transfrontalier

À Metz, une manifestation transfrontalière, initiée par SDN Moselle et des associations étrangères, a regroupé près de 1000 personnes venus de Lorraine, d’Allemagne, du Luxembourg et de Belgique. Une mobilisation importante, selon les habituées des rassemblements messins. Les manifestants ont défilé dans les rues, arborant banderoles et panneaux exigeant la sortie du nucléaire et l’arrêt du projet de centre de stockage de Bure.

Narbonne : opération sensibilisation

À l’appel de SDN 11 et SDN 34, 150 manifestants se sont rendus devant l’usine Comurhex II à Malvési. Malgré l’important dispositif policier déployé pour les empêcher d’atteindre les portes de l’installation, une délégation a été reçue par le directeur qui a promis de distribuer les tracts destinés aux travailleurs… La manifestation s’est prolongée à Narbonne, comme prévu, pour sensibiliser la population et les travailleurs sur les dangers de l’usine.

Bordeaux : le Blayais, c’est tout près

Les 250 manifestants de Bordeaux ont accueilli les cyclistes partis la veille de la centrale du Blayais pour rappeler aux Bordelais la proximité de cette centrale inondable de plus de trente ans et demander son arrêt immédiat.

Lons-le-Saunier : rassemblement et sensibilisation du public

Ce rassemblement, tout en musique, a été l’occasion de discuter avec les passants, abordés à l’aide d’un tract, comme chaque 2ème mercredi du mois, place de la Liberté à 18 h.

Paris : prise de la Bastille d’iode

À Paris, sous une pluie battante, 400 personnes ont pris la Bastille d’iode en soutien aux Japonais, à l’initiative de Sortir du nucléaire Paris et du réseau Yosomono-net2. Danses japonaises, animations et interventions sur le nucléaire et la situation à Fukushima ont ponctué ce premier rassemblement qui se veut mensuel. Takafumi Honda, venu de Manchester et représentant le "World Network For Saving Children From Radiation", a témoigné sur l’exposition des enfants aux radiations. Rendez-vous chaque 2ème samedi du mois pour accentuer la mobilisation : dimanche 11/11, samedis 8/12, 12/01, 09/02.

Mobilisons-nous !

Dans les mois à venir nous devrons plus que jamais nous faire entendre et imposer nos revendications avant l’adoption de la loi de programmation énergétique en juin 2013. Il nous faudra informer. Nous mettrons donc à disposition des militants et sympathisants des outils et fiches d’information pour porter nos arguments et lutter contre les idées reçues.

Il nous faudra surtout nous mobiliser. Nous vous invitons à organiser des rassemblements réguliers, à l’instar des Parisiens (2ème samedi du mois), des Lédoniens (le 2ème mercredi du mois) et d’autres groupes, pour inscrire cette mobilisation dans la durée et préparer la grande chaîne humaine qui aura lieu à Paris, le 9 mars 2013.

Laure Gamba et Laura Hameaux

Notes :

1 : Dont la fermeture fin 2016 reste incertaine vu les coûts qui doivent être engagés d’ici Juin 2013.

2 : Réseau français de ressortissants japonais pour la sortie du nucléaire.



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