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Sortir du nucléaire n°36



Sept-oct 2007

Actualités

De Tripoli à Grenelle, un été 2007 très radioactif

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°36 - Sept-oct 2007

 Nucléaire et démocratie
Article publié le : 1er octobre 2007


L’été 2007 fera date dans l’Histoire du nucléaire. L’automne ne devrait pas être en reste…



Le 16 juillet 2007, un séisme a mis à mal la centrale nucléaire de Kashiwasaki, la plus importante du monde. Elle est arrêtée pour au moins un an et, espérons-le, peut-être pour toujours. Il faudrait d’ailleurs fermer plusieurs centrales nippones dont les calculs de conception ont été débordés par des séismes décidément peu respectueux des prévisions des "spécialistes" du nucléaire. Dans la foulée, le Réseau "Sortir du nucléaire" a rendu publics des documents confidentiels qui montrent que les centrales EDF ne sont pas mieux protégées face au risque sismique français, pourtant modéré. Rien n’y fait : tant que le pire ne s’est pas produit, l’industrie nucléaire continue sa fuite en avant…

Toujours en juillet, un important scandale de sûreté nucléaire a aussi eu lieu en Allemagne, contraignant les autorités à tancer les entreprises de l’atome. Peu après, le 10 septembre, M. Sarkozy s’est autorisé à faire la leçon aux Allemands en les incitant à renoncer à la sortie du nucléaire. L’Allemagne, qui a nettement développé les énergies renouvelables, filière fortement créatrice d’emplois, n’a pas besoin des conseils d’un président français qui, lui, a noué amitié – et trafic nucléaire – avec le dictateur libyen Kadhafi.

Flash-back : le 24 juillet 2007 au matin, Cécilia Sarkozy quitte Tripoli avec les otages bulgares dans un avion de la République française, direction Sofia. Une conférence de presse est annoncée à l’Elysée… et le Réseau "Sortir du nucléaire" révèle par communiqué l’existence d’un "troc nucléaire". Reprise par un journaliste lors de la conférence de presse élyséenne, l’info se répand comme une traînée de poudre. Malgré les dénégations gênées de l’Elysée, la vérité éclate et, deux jours plus tard, Sarkozy et son nouvel ami Kadhafi signent le plus écoeurant des accords nucléaires.

En essayant de vendre des EPR à des dictatures, le président français tente de sauver la filière nucléaire française en pleine déconfiture. un seul réacteur EPR a pu être vendu et l’acheteur, la Finlande, s’en mord les doigts : le 10 août, Areva a reconnu que le chantier comptait désormais deux ans de retards et que les pertes (qui vont être couvertes par la France) se montaient à ce jour à 1,5 milliards d’euros. En attendant pire.

Par ailleurs, la vente de deux EPR à la Chine, claironnée par de nombreux médias, est pour le moment annulée bien que, comme l’a révélé le Réseau "Sortir du nucléaire" le 26 juillet, les réacteurs soient proposés à "deux pour le prix d’un" (3,66 milliards d’euros alors qu’un seul EPR coûte en réalité 3,5 milliards !)

Enfin, la principale source d’approvisionnement d’Areva en uranium (le combustible des réacteurs nucléaires) est fortement remise en cause : les Nigériens refusent désormais de voir leur uranium littéralement pillé par la France comme c’est le cas depuis 45 ans. Le prix de l’électricité nucléaire, déjà assez élevé, va inévitablement augmenter. D’ailleurs, début août, Areva a été obligée d’augmenter le prix payé pour l’uranium, en attendant les négociations pour les nouveaux tarifs qui entreront en vigueur le 1er janvier 2008. Et le 8 septembre, des manifestations ont eu lieu au Niger "pour exiger le départ d’Areva"…
On le voit, le nucléaire se porte mal, et particulièrement en France. C’est dans ce contexte que le Grenelle de l’environnement est organisé
par Sarkozy, principalement pour "légitimer" la continuation du nucléaire. Certes, des décisions positives seront (peut-être) prises concernant les poissons ou la biodiversité, mais… cela ne réduira en rien le risque nucléaire et la dangerosité des déchets radioactifs. A suivre…

SL.

Le 16 juillet 2007, un séisme a mis à mal la centrale nucléaire de Kashiwasaki, la plus importante du monde. Elle est arrêtée pour au moins un an et, espérons-le, peut-être pour toujours. Il faudrait d’ailleurs fermer plusieurs centrales nippones dont les calculs de conception ont été débordés par des séismes décidément peu respectueux des prévisions des "spécialistes" du nucléaire. Dans la foulée, le Réseau "Sortir du nucléaire" a rendu publics des documents confidentiels qui montrent que les centrales EDF ne sont pas mieux protégées face au risque sismique français, pourtant modéré. Rien n’y fait : tant que le pire ne s’est pas produit, l’industrie nucléaire continue sa fuite en avant…

Toujours en juillet, un important scandale de sûreté nucléaire a aussi eu lieu en Allemagne, contraignant les autorités à tancer les entreprises de l’atome. Peu après, le 10 septembre, M. Sarkozy s’est autorisé à faire la leçon aux Allemands en les incitant à renoncer à la sortie du nucléaire. L’Allemagne, qui a nettement développé les énergies renouvelables, filière fortement créatrice d’emplois, n’a pas besoin des conseils d’un président français qui, lui, a noué amitié – et trafic nucléaire – avec le dictateur libyen Kadhafi.

Flash-back : le 24 juillet 2007 au matin, Cécilia Sarkozy quitte Tripoli avec les otages bulgares dans un avion de la République française, direction Sofia. Une conférence de presse est annoncée à l’Elysée… et le Réseau "Sortir du nucléaire" révèle par communiqué l’existence d’un "troc nucléaire". Reprise par un journaliste lors de la conférence de presse élyséenne, l’info se répand comme une traînée de poudre. Malgré les dénégations gênées de l’Elysée, la vérité éclate et, deux jours plus tard, Sarkozy et son nouvel ami Kadhafi signent le plus écoeurant des accords nucléaires.

En essayant de vendre des EPR à des dictatures, le président français tente de sauver la filière nucléaire française en pleine déconfiture. un seul réacteur EPR a pu être vendu et l’acheteur, la Finlande, s’en mord les doigts : le 10 août, Areva a reconnu que le chantier comptait désormais deux ans de retards et que les pertes (qui vont être couvertes par la France) se montaient à ce jour à 1,5 milliards d’euros. En attendant pire.

Par ailleurs, la vente de deux EPR à la Chine, claironnée par de nombreux médias, est pour le moment annulée bien que, comme l’a révélé le Réseau "Sortir du nucléaire" le 26 juillet, les réacteurs soient proposés à "deux pour le prix d’un" (3,66 milliards d’euros alors qu’un seul EPR coûte en réalité 3,5 milliards !)

Enfin, la principale source d’approvisionnement d’Areva en uranium (le combustible des réacteurs nucléaires) est fortement remise en cause : les Nigériens refusent désormais de voir leur uranium littéralement pillé par la France comme c’est le cas depuis 45 ans. Le prix de l’électricité nucléaire, déjà assez élevé, va inévitablement augmenter. D’ailleurs, début août, Areva a été obligée d’augmenter le prix payé pour l’uranium, en attendant les négociations pour les nouveaux tarifs qui entreront en vigueur le 1er janvier 2008. Et le 8 septembre, des manifestations ont eu lieu au Niger "pour exiger le départ d’Areva"…
On le voit, le nucléaire se porte mal, et particulièrement en France. C’est dans ce contexte que le Grenelle de l’environnement est organisé
par Sarkozy, principalement pour "légitimer" la continuation du nucléaire. Certes, des décisions positives seront (peut-être) prises concernant les poissons ou la biodiversité, mais… cela ne réduira en rien le risque nucléaire et la dangerosité des déchets radioactifs. A suivre…

SL.



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