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Centrale de Saint-Laurent-des-Eaux : des accidents passés sous silence

C’est bien arrivé : du plutonium dans la Loire !

Article publié le 20 mars 2016



En mai 2015, le documentaire "Nucléaire, la politique du mensonge ?" a fait connaître au grand public les accidents nucléaires graves qui se sont déroulés à la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher). En 1980, du plutonium a notamment été déversé dans la Loire ! 36 ans après, on vient de retrouver des traces de cette substance radioactive dans les sédiments de la Loire. Par ailleurs, alors que les sols des communes autour de la centrale sont probablement toujours contaminés, on a continué d’y construire de nouveaux bâtiments... dont une école !



Les aveux éhontés de l’ancien PDG d’EDF

En mai 2015, le reportage "Nucléaire, la politique du mensonge ? diffusé par Canal+ a fait connaître au grand public l’existence de deux accidents nucléaires survenus à la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux, en 1969 puis en 1980. En 1980, environ 20 kg de combustible nucléaire étaient entrés en fusion. Des gaz radioactifs avaient été relâchés. En outre, comme le reconnaît sans aucune honte l’ancien PDG d’EDF Marcel Boiteux, du plutonium, substance très radioactive et toxique, avait été déversé dans la Loire sans que la centrale estime nécessaire d’en informer les riverains ! "C’est quand même pas grand-chose", commente ce dernier...

Revoir le reportage :

Peu de temps après, l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) dévoilait au détour d’une note qu’un autre problème s’était produit un mois après l’accident de 1980, à savoir l’éclatement d’un conteneur renfermant du combustible nucléaire ! L’eau contaminée par ce combustible avait également été rejetée dans la Loire.

36 ans après, le plutonium est toujours présent dans les sédiments de la Loire !

La Loire alimente les nappes phréatiques utilisées quotidiennement pour l’alimentation en eau potable des populations. Surtout, de nombreuses communes (notamment Tours et Blois) captent leur eau directement dans la Loire. Averties des rejets de plutonium au printemps 1980, les autorités n’avaient pris aucune précaution pour suspendre le pompage de l’eau de la Loire au moment où le courant du fleuve charriait cette substance toxique.

Par ailleurs, deux mois après la diffusion de ce reportage, l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire s’est lancé dans une analyse des sédiments de la Loire, en effectuant des prélèvements à Montjean-sur-Loire, en aval d’Angers. Publiés le 17 mars 2016, les résultats sont sans appel : 36 ans après et près de 200 km en aval, des concentrations en plutonium d’origine industrielle, datées de 1969 et 1980, sont toujours présentes dans les sédiments !

Le site de Montjean-sur-Loire, où ont été effectués les prélèvements

Dans le lit du « dernier fleuve sauvage d’Europe », la circulation des alluvions au gré des crues est aléatoire. On ne peut donc exclure que, périodiquement, des sédiments chargés de plutonium ne se retrouvent à nouveau emportés par le courant et passent près des points de captage d’eau potable ! Depuis 36 ans, la population demeure donc exposée à un risque de contamination.

Certes, l’IRSN évoque des quantités « anecdotiques ». Il n’empêche : le plutonium est une substance si radioactive et toxique qu’en absorber un microgramme suffit pour développer un cancer. Si même de faibles quantités subsistent, le risque de contamination ne peut être qualifié de nul. Face à la persistance de ce risque, le Réseau “Sortir du nucléaire“ et ses associations membres interpellent les autorités et attend de l’IRSN qu’il mette en place une surveillance effective des eaux de la Loire, en particulier en amont des points de captage.

Des habitations et une école construites sur des sols encore contaminés ?

Lors de l’accident survenu en 1980, des éléments radioactifs ont également été rejetés dans l’atmosphère. Les riverains y ont alors été exposés sans être avertis. Plus de 36 ans après, il est possible que des éléments radioactifs soient toujours présents dans les sols tout autour de la centrale de Saint-Laurent des Eaux.

En effet, une carte du Commissariat à l’Énergie Atomique datée de 1999 laisse clairement apparaître d’importantes concentrations en Césium 137 (élément radioactif rejeté lors des accidents nucléaires) tout autour de la centrale :

Cliquez sur la carte pour obtenir un agrandissement du document.

Or la région autour de la centrale nucléaire n’est pas un désert ! Les communes riveraines ont connu une forte croissance démographique. Encore aujourd’hui, des pavillons se construisent toujours dans un rayon de deux kilomètres autour de la centrale et des terrains à bâtir sont à vendre juste en face. Pire, en septembre 2014, une école primaire a ouvert ses portes dans la commune d’Avaray, à l’ombre de la centrale et dans la "zone de dangers immédiats" ! Et ce même si, depuis 2010, il est officiellement déconseillé d’implanter certains établissements "sensibles" dans ce périmètre !

En savoir plus sur la construction de cette école

Quelle protection des populations ?

Suite au reportage Nucléaire, la politique du mensonge ?, Ségolène Royal a annoncé qu’une enquête aurait lieu afin d’identifier les circonstances de l’accident survenu en 1980. Cette démarche est certes nécessaire, mais ne faudrait-il pas aussi se lancer dans une enquête sur les conséquences sanitaires de l’accident, en commençant par une campagne de prélèvements dans les sols des communes environnantes et en particulier dans ceux de l’école primaire nouvellement ouverte ?

Telle est la demande que le Réseau "Sortir du nucléaire" a adressée au Ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie.

Les aveux éhontés de l’ancien PDG d’EDF

En mai 2015, le reportage "Nucléaire, la politique du mensonge ? diffusé par Canal+ a fait connaître au grand public l’existence de deux accidents nucléaires survenus à la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux, en 1969 puis en 1980. En 1980, environ 20 kg de combustible nucléaire étaient entrés en fusion. Des gaz radioactifs avaient été relâchés. En outre, comme le reconnaît sans aucune honte l’ancien PDG d’EDF Marcel Boiteux, du plutonium, substance très radioactive et toxique, avait été déversé dans la Loire sans que la centrale estime nécessaire d’en informer les riverains ! "C’est quand même pas grand-chose", commente ce dernier...

Revoir le reportage :

Peu de temps après, l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) dévoilait au détour d’une note qu’un autre problème s’était produit un mois après l’accident de 1980, à savoir l’éclatement d’un conteneur renfermant du combustible nucléaire ! L’eau contaminée par ce combustible avait également été rejetée dans la Loire.

36 ans après, le plutonium est toujours présent dans les sédiments de la Loire !

La Loire alimente les nappes phréatiques utilisées quotidiennement pour l’alimentation en eau potable des populations. Surtout, de nombreuses communes (notamment Tours et Blois) captent leur eau directement dans la Loire. Averties des rejets de plutonium au printemps 1980, les autorités n’avaient pris aucune précaution pour suspendre le pompage de l’eau de la Loire au moment où le courant du fleuve charriait cette substance toxique.

Par ailleurs, deux mois après la diffusion de ce reportage, l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire s’est lancé dans une analyse des sédiments de la Loire, en effectuant des prélèvements à Montjean-sur-Loire, en aval d’Angers. Publiés le 17 mars 2016, les résultats sont sans appel : 36 ans après et près de 200 km en aval, des concentrations en plutonium d’origine industrielle, datées de 1969 et 1980, sont toujours présentes dans les sédiments !

Le site de Montjean-sur-Loire, où ont été effectués les prélèvements

Dans le lit du « dernier fleuve sauvage d’Europe », la circulation des alluvions au gré des crues est aléatoire. On ne peut donc exclure que, périodiquement, des sédiments chargés de plutonium ne se retrouvent à nouveau emportés par le courant et passent près des points de captage d’eau potable ! Depuis 36 ans, la population demeure donc exposée à un risque de contamination.

Certes, l’IRSN évoque des quantités « anecdotiques ». Il n’empêche : le plutonium est une substance si radioactive et toxique qu’en absorber un microgramme suffit pour développer un cancer. Si même de faibles quantités subsistent, le risque de contamination ne peut être qualifié de nul. Face à la persistance de ce risque, le Réseau “Sortir du nucléaire“ et ses associations membres interpellent les autorités et attend de l’IRSN qu’il mette en place une surveillance effective des eaux de la Loire, en particulier en amont des points de captage.

Des habitations et une école construites sur des sols encore contaminés ?

Lors de l’accident survenu en 1980, des éléments radioactifs ont également été rejetés dans l’atmosphère. Les riverains y ont alors été exposés sans être avertis. Plus de 36 ans après, il est possible que des éléments radioactifs soient toujours présents dans les sols tout autour de la centrale de Saint-Laurent des Eaux.

En effet, une carte du Commissariat à l’Énergie Atomique datée de 1999 laisse clairement apparaître d’importantes concentrations en Césium 137 (élément radioactif rejeté lors des accidents nucléaires) tout autour de la centrale :

Cliquez sur la carte pour obtenir un agrandissement du document.

Or la région autour de la centrale nucléaire n’est pas un désert ! Les communes riveraines ont connu une forte croissance démographique. Encore aujourd’hui, des pavillons se construisent toujours dans un rayon de deux kilomètres autour de la centrale et des terrains à bâtir sont à vendre juste en face. Pire, en septembre 2014, une école primaire a ouvert ses portes dans la commune d’Avaray, à l’ombre de la centrale et dans la "zone de dangers immédiats" ! Et ce même si, depuis 2010, il est officiellement déconseillé d’implanter certains établissements "sensibles" dans ce périmètre !

En savoir plus sur la construction de cette école

Quelle protection des populations ?

Suite au reportage Nucléaire, la politique du mensonge ?, Ségolène Royal a annoncé qu’une enquête aurait lieu afin d’identifier les circonstances de l’accident survenu en 1980. Cette démarche est certes nécessaire, mais ne faudrait-il pas aussi se lancer dans une enquête sur les conséquences sanitaires de l’accident, en commençant par une campagne de prélèvements dans les sols des communes environnantes et en particulier dans ceux de l’école primaire nouvellement ouverte ?

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Thèmes
 Incidents / Accidents  Pollution radioactive  Le nucléaire et l’eau  Saint-Laurent