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Sortir du nucléaire n°62



Août 2014

Déchets nucléaires

Bure 365 : un an d’actions contre l’enfouissement des déchets, le nucléaire et son monde

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°62 - Août 2014

 Bure


Le 1er juin 2014, l’assemblée antinucléaire Grand tEst a lancé la campagne "Bure 365". Un appel à une année d’actions contre l’enfouissement des déchets, le nucléaire et son monde, dans le but de faire connaître et d’amplifier la lutte contre le projet CIGÉO. Le Réseau "Sortir du nucléaire" soutient et relaie cet appel.



Objectif : "Agir de manière décentralisée, dans des espaces inattendus, avec notre propre calendrier, là où leurs règles du jeu n’existent plus !"

Bure 365, c’est parti !

Les militant-e-s de l’assemblée antinucléaire Grand tEst avaient bien évidemment choisi le village de Bure pour lancer cette campagne d’un an d’actions. Dans la nuit, un jeu "Panik ton flic" avec balades nocturnes et feux d’artifices sur les territoires que l’ANDRA veut condamner a été organisé, suivi dans la journée du 1er juin d’une "balad’active" dans le village et autour du laboratoire. Deux militant-e-s témoignent.

"Ça y est. En cette fin de dimanche après-midi 1er juin, la campagne "Bure 365" est lancée. Pour ce faire, Bure Zone Libre se devait d’organiser quelque chose. C’est donc dans la nuit de samedi à dimanche qu’une course au trésor est organisée. Trois équipes de 5 ou 6 personnes, toutes de noir vêtues pour ne pas être repérées dans la nuit noire, sont chargées de lancer des fusées cachées dans trois lieux différents. Tout ceci, sans se faire prendre. Une quatrième équipe, chargée de mobiliser l’attention de nos gentils hommes bleus, part vers les grilles de l’ANDRA.

Pendant le parcours, le bruit d’un hélicoptère perce le silence de la nuit noire plusieurs fois. Il stationne au-dessus de nos têtes, repart, revient. Devant le laboratoire, on fait des jeux, la musique rythme nos pas de danse. Une chaude ambiance s’installe entre nous face à un public (de flics) qui demeure stoïque. La représentation est déjà bien avancée lorsqu’une première fusée illumine le ciel. Vingt minutes plus tard, une seconde puis une troisième. L’action s’est bien déroulée, on rentre se coucher.

Le lendemain, des sympathisants arrivent peu avant 13h à la Maison de la résistance. Le rendez-vous est à 14h devant les grilles du laboratoire où nous attendent la majorité des troupes. Sur les deux kilomètres qui nous séparent du site, des croix jaunes symbolisant la radioactivité sont accrochées aux fils électriques et téléphoniques. À mi-chemin, une ambulance — offerte à la Maison de la résistance ce jour-là — nous attend. À coups de sirène, nous arrivons sur le lieu de rassemblement où une armée de robocops s’impatientaient de nous voir. Dans un premier temps, une radio pirate émet pendant quelques minutes. Une prise de parole musclée est faite. Des fumigènes envahissent le rassemblement de flics. Puis des fruits pourris mêlés d’œufs de peinture partent en direction des locaux de l’ANDRA. Hélas, nous sommes trop loin pour pouvoir les atteindre, se sont donc les estafettes bleues toutes propres et leurs occupants qui prennent un nouveau look. À court de munitions, on part faire le tour du site. Un vigile vêtu d’une armure anti-émeute inhabituelle nous suit derrière les grilles. Le tour fini, la manif se disperse. En réponse à la provocation et aux insultes d’un "individu", les derniers œufs de peinture s’écrasent sur les murs de l’hôtel du village construit avec les sous alloués au nucléaire. Cette journée semble marquer un nouveau pas dans la lutte contre cette industrie dangereuse et polluante. Que la fête continue !" MG

"Nous" de tous âges, de tous styles, on est là

"C’était bien cette action. Dimanche on était devant pour leur dire ce qu’on pensait, et ils ne peuvent se tromper sur ce qu’on pense d’eux. Au départ de la marche, et ce sur tout notre chemin, devant la maison d’accueil, la Maison de la résistance, si sympathique et si chaleureuse, des petites croix jaunes ont été lancées pour être suspendues ici et là sur les câbles. Tout le monde a tenté l’expérience. Dans la nuit qui précède, hélicoptère avec probablement un appareillage haut de gamme (électronique infrarouge...) de champ de bataille mobilisé en plein cœur d’une nuit calme au-dessus des champs non moins calmes du sud de la Meuse... Et d’autres forces d’État dépêchées devant le labo presque toute la nuit qui se grattaient la tête, mais pourquoi font-ils un spectacle guitare a capella en pleine nuit devant le labo ? Des voitures bleues qui tournaient partout sur ordre. Pour ceux et celles qui n’ont pas eu la chance de les voir, nous témoignons des grilles qui abritent le pire, vers 3 h du matin, ces trois feux d’artifice qui ont cerné le "labo" de toutes les directions, un sur la ZIRA [1], un sur la gare, un sur "Syndièse" [2]... ont inscrit au cœur de la nuit un message d’une grande force symbolique.

"Nous" de tous âges, de tous styles, on est là. Le terrain, cette nuit-là, était occupé par celles et ceux qui sont déterminé-e-s à se défendre. Est-ce que nos adversaires imposeront quelque chose par la force brutale, politique et militaire, à voir ? Ils feront des dégâts, mais ils ne gagneront jamais. On a tellement raison, mais tellement raison ! Merci à ceux et celles qui ont bossé pour nous réunir, ça fait chaud au cœur." MA

Bure 365, appel à action


Suite à plusieurs réunions de l’assemblée anti-nucléaire Grand tEst, nous proposons de mener une campagne d’action d’une année intitulée "Bure 365". Les objectifs principaux sont de faire connaître la lutte contre l’enfouissement des déchets radioactifs (le projet CIGÉO), le nucléaire et son monde et d’étendre cette lutte au niveau national et international.

L’enfouissement est présenté comme LA solution au problème des déchets, alors qu’il ne vise qu’au renouvellement du parc nucléaire français, ainsi qu’à l’exportation de ce modèle sur le marché mondial de la pseudo-gestion des déchets nucléaires… L’enfouissement, par son irréversibilité, c’est confisquer toute possibilité à la communauté humaine de demain de se saisir de ce problème.

Nous ne voulons pas proposer d’alternative à l’enfouissement tant que la production des déchets n’est pas stoppée définitivement ! Proposer une alternative reviendrait à travailler bénévolement pour les nucléocrates. Il n’en est évidemment pas question ! Nous savons qu’il n’existe actuellement aucune solution pour gérer les déchets nucléaires. Qui peut prétendre pouvoir gérer des déchets dont les radiations sont mortelles pour une durée égale à dix fois l’Histoire de l’humanité ?

La seule perspective souhaitable est l’arrêt du nucléaire et donc, de la production de déchets. Empêcher la réalisation du projet CIGÉO, c’est empêcher l’Etat de “gérer” le problème des déchets radioactifs qui s’accumulent tous les jours, dans les cadres qui sont légalisés. Bloquer CIGÉO c’est désamorcer la machine atomique et forcer l’arrêt du nucléaire en France.

Notre objectif est que, partout, des groupes s’emparent de cet appel et organisent le plus d’actions possibles pendant un an. L’idée est d’agir de manière décentralisée, dans des espaces inattendus, avec notre propre calendrier, là où leurs règles du jeu n’existent plus. Cette campagne est solidaire de tout type d’actions, basée sur la complémentarité des pratiques : désobéissance civile, actions publiques, actions directes, actions juridiques… La seule limite est de ne pas atteindre à l’intégrité physique des personnes.

Notre lutte n’est pas réversible !
CIGÉO va se faire enfouir !


Vous souhaitez participer à Bure 365 ?
Contactez l’assemblée pour accueillir une soirée d’information près de chez vous pour échanger sur cette campagne et réfléchir à des actions.

Envoyez vos projets et compte rendu d’actions Bure 365 sur la boîte mail nocigeo@riseup.net, ils seront relayés directement sur nocigeo.noblogs.org


Notes

[1ZIRA : Zone d’Intérêt pour la Recherche Approfondie

[2Projet inutile et nuisible développé par le CEA à 3 km de Bure visant à produire des agrocarburants à partir du bois, via un procédé de gazéification de la biomasse.

Objectif : "Agir de manière décentralisée, dans des espaces inattendus, avec notre propre calendrier, là où leurs règles du jeu n’existent plus !"

Bure 365, c’est parti !

Les militant-e-s de l’assemblée antinucléaire Grand tEst avaient bien évidemment choisi le village de Bure pour lancer cette campagne d’un an d’actions. Dans la nuit, un jeu "Panik ton flic" avec balades nocturnes et feux d’artifices sur les territoires que l’ANDRA veut condamner a été organisé, suivi dans la journée du 1er juin d’une "balad’active" dans le village et autour du laboratoire. Deux militant-e-s témoignent.

"Ça y est. En cette fin de dimanche après-midi 1er juin, la campagne "Bure 365" est lancée. Pour ce faire, Bure Zone Libre se devait d’organiser quelque chose. C’est donc dans la nuit de samedi à dimanche qu’une course au trésor est organisée. Trois équipes de 5 ou 6 personnes, toutes de noir vêtues pour ne pas être repérées dans la nuit noire, sont chargées de lancer des fusées cachées dans trois lieux différents. Tout ceci, sans se faire prendre. Une quatrième équipe, chargée de mobiliser l’attention de nos gentils hommes bleus, part vers les grilles de l’ANDRA.

Pendant le parcours, le bruit d’un hélicoptère perce le silence de la nuit noire plusieurs fois. Il stationne au-dessus de nos têtes, repart, revient. Devant le laboratoire, on fait des jeux, la musique rythme nos pas de danse. Une chaude ambiance s’installe entre nous face à un public (de flics) qui demeure stoïque. La représentation est déjà bien avancée lorsqu’une première fusée illumine le ciel. Vingt minutes plus tard, une seconde puis une troisième. L’action s’est bien déroulée, on rentre se coucher.

Le lendemain, des sympathisants arrivent peu avant 13h à la Maison de la résistance. Le rendez-vous est à 14h devant les grilles du laboratoire où nous attendent la majorité des troupes. Sur les deux kilomètres qui nous séparent du site, des croix jaunes symbolisant la radioactivité sont accrochées aux fils électriques et téléphoniques. À mi-chemin, une ambulance — offerte à la Maison de la résistance ce jour-là — nous attend. À coups de sirène, nous arrivons sur le lieu de rassemblement où une armée de robocops s’impatientaient de nous voir. Dans un premier temps, une radio pirate émet pendant quelques minutes. Une prise de parole musclée est faite. Des fumigènes envahissent le rassemblement de flics. Puis des fruits pourris mêlés d’œufs de peinture partent en direction des locaux de l’ANDRA. Hélas, nous sommes trop loin pour pouvoir les atteindre, se sont donc les estafettes bleues toutes propres et leurs occupants qui prennent un nouveau look. À court de munitions, on part faire le tour du site. Un vigile vêtu d’une armure anti-émeute inhabituelle nous suit derrière les grilles. Le tour fini, la manif se disperse. En réponse à la provocation et aux insultes d’un "individu", les derniers œufs de peinture s’écrasent sur les murs de l’hôtel du village construit avec les sous alloués au nucléaire. Cette journée semble marquer un nouveau pas dans la lutte contre cette industrie dangereuse et polluante. Que la fête continue !" MG

"Nous" de tous âges, de tous styles, on est là

"C’était bien cette action. Dimanche on était devant pour leur dire ce qu’on pensait, et ils ne peuvent se tromper sur ce qu’on pense d’eux. Au départ de la marche, et ce sur tout notre chemin, devant la maison d’accueil, la Maison de la résistance, si sympathique et si chaleureuse, des petites croix jaunes ont été lancées pour être suspendues ici et là sur les câbles. Tout le monde a tenté l’expérience. Dans la nuit qui précède, hélicoptère avec probablement un appareillage haut de gamme (électronique infrarouge...) de champ de bataille mobilisé en plein cœur d’une nuit calme au-dessus des champs non moins calmes du sud de la Meuse... Et d’autres forces d’État dépêchées devant le labo presque toute la nuit qui se grattaient la tête, mais pourquoi font-ils un spectacle guitare a capella en pleine nuit devant le labo ? Des voitures bleues qui tournaient partout sur ordre. Pour ceux et celles qui n’ont pas eu la chance de les voir, nous témoignons des grilles qui abritent le pire, vers 3 h du matin, ces trois feux d’artifice qui ont cerné le "labo" de toutes les directions, un sur la ZIRA [1], un sur la gare, un sur "Syndièse" [2]... ont inscrit au cœur de la nuit un message d’une grande force symbolique.

"Nous" de tous âges, de tous styles, on est là. Le terrain, cette nuit-là, était occupé par celles et ceux qui sont déterminé-e-s à se défendre. Est-ce que nos adversaires imposeront quelque chose par la force brutale, politique et militaire, à voir ? Ils feront des dégâts, mais ils ne gagneront jamais. On a tellement raison, mais tellement raison ! Merci à ceux et celles qui ont bossé pour nous réunir, ça fait chaud au cœur." MA

Bure 365, appel à action


Suite à plusieurs réunions de l’assemblée anti-nucléaire Grand tEst, nous proposons de mener une campagne d’action d’une année intitulée "Bure 365". Les objectifs principaux sont de faire connaître la lutte contre l’enfouissement des déchets radioactifs (le projet CIGÉO), le nucléaire et son monde et d’étendre cette lutte au niveau national et international.

L’enfouissement est présenté comme LA solution au problème des déchets, alors qu’il ne vise qu’au renouvellement du parc nucléaire français, ainsi qu’à l’exportation de ce modèle sur le marché mondial de la pseudo-gestion des déchets nucléaires… L’enfouissement, par son irréversibilité, c’est confisquer toute possibilité à la communauté humaine de demain de se saisir de ce problème.

Nous ne voulons pas proposer d’alternative à l’enfouissement tant que la production des déchets n’est pas stoppée définitivement ! Proposer une alternative reviendrait à travailler bénévolement pour les nucléocrates. Il n’en est évidemment pas question ! Nous savons qu’il n’existe actuellement aucune solution pour gérer les déchets nucléaires. Qui peut prétendre pouvoir gérer des déchets dont les radiations sont mortelles pour une durée égale à dix fois l’Histoire de l’humanité ?

La seule perspective souhaitable est l’arrêt du nucléaire et donc, de la production de déchets. Empêcher la réalisation du projet CIGÉO, c’est empêcher l’Etat de “gérer” le problème des déchets radioactifs qui s’accumulent tous les jours, dans les cadres qui sont légalisés. Bloquer CIGÉO c’est désamorcer la machine atomique et forcer l’arrêt du nucléaire en France.

Notre objectif est que, partout, des groupes s’emparent de cet appel et organisent le plus d’actions possibles pendant un an. L’idée est d’agir de manière décentralisée, dans des espaces inattendus, avec notre propre calendrier, là où leurs règles du jeu n’existent plus. Cette campagne est solidaire de tout type d’actions, basée sur la complémentarité des pratiques : désobéissance civile, actions publiques, actions directes, actions juridiques… La seule limite est de ne pas atteindre à l’intégrité physique des personnes.

Notre lutte n’est pas réversible !
CIGÉO va se faire enfouir !


Vous souhaitez participer à Bure 365 ?
Contactez l’assemblée pour accueillir une soirée d’information près de chez vous pour échanger sur cette campagne et réfléchir à des actions.

Envoyez vos projets et compte rendu d’actions Bure 365 sur la boîte mail nocigeo@riseup.net, ils seront relayés directement sur nocigeo.noblogs.org



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