Faire un don

Sortir du nucléaire n°24



Juin 2004

Communication ou propagande

Areva, la contamination funky !

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°24 - Juin 2004

 Lobby nucléaire
Article publié le : 1er juin 2004


Alors là, bravo ! Toujours à la pointe de l’innovation, la multinationale radioactive Areva vient de frapper un grand coup dans l’art de faire de la propagande. Allons directement à la source avec le communiqué de presse d’Areva qui précise : “Plan média : la campagne sera diffusée simultanément en Europe (France, Allemagne, Angleterre...), aux Etats-Unis, en Amérique du Sud (Brésil, Mexique...) et en Asie (Chine, Japon). Le plan média combinera 3000 passages de spots TV sur 32 chaînes de télévision nationales et internationales, 300 parutions dans la presse nationale et internationale, 7 millions de passages sur internet, et la diffusion du film sur deux compagnies aériennes européennes.”

Les observateurs des milieux économiques ne s’y sont pas trompés. Ainsi, le 6 mars 2004, Le Figaro publiait un article intitulé “Areva ou la pédagogie funky”. Sur la forme, ça donne un dessin animé publicitaire de 45 secondes, soutenu par une musique sympa et entraînante : “Funky town” ! Sur le fond, c’est quasiment... révolutionnaire : exit le concept galvaudé de “développement durable”, et pas plus de “gouvernance” ou de “bonnes pratiques”. Terminé les finasseries, Areva a décidé d’étaler ouvertement l’ensemble de ses activités. Mais - pas fous, les nucléocrates - en les magnifiant, et même carrément en les idéalisant. Ca, c’est l’aspect pédagogie.

Idéaliser les activités nucléaires d’AREVA

Ainsi, le spot démarre par l’extraction de l’uranium au Canada. Puis tout s’enchaîne : transport, enrichissement de l’uranium, fabrication du combustible nucléaire, conception et fabrication des réacteurs nucléaires, retraitement des déchets, quelques éoliennes pour faire joli, et la mise en valeur des activités de transmission et distribution d’énergie acquises en janvier dernier auprès d’Alstom.


La boucle est bouclée, le cycle complet, c’est beau, c’est propre. C’est funky. Mais la réalité est bien différente. Il y aurait de quoi faire un contre-spot. Jugez un peu :

- Areva extrait l’uranium du Niger dans des conditions effroyables pour l’environnement, les mineurs et la population locale, et ce afin de minimiser les coûts d’exploitation.

- Areva enrichit l’uranium dans son usine de Pierrelatte (Drôme), dont l’Iran possède toujours à l’heure actuelle 10%, ce qui lui a permis de recevoir des matières nucléaires pour tenter de fabriquer des bombes atomiques.

- Areva fait transporter à travers toute la France, par camion et par train, des matières nucléaires comme le plutonium (le plus dangereux des poisons).

- Areva contamine l’environnement lors des incidents qui surviennent régulièrement dans ses installations.

- Areva est à l’origine de la mise en œuvre par le gouvernement de l’arrêté “secret défense”, qui fait peser sur les militants la menace de lourdes sanctions financières.

- Areva, composante du “lobby nucléaire”, influe pour que la France décide la construction du réacteur nucléaire EPR... vendu par Areva ! Et le 25 mars, cerise sur le gâteau, la Chambre d’instruction de la cour d’appel de Limoges a renvoyé la Cogéma devant le tribunal correctionnel pour “pollution, abandon ou dépôts de déchets contenant des substances radioactives” en Haute-Vienne. La Cogéma, faut-il le rappeler, appartient à Areva.

Le Réseau “Sortir du nucléaire” a édité (voir ci-contre) un petit pastiche de la publicité d’Areva, celle qui passe dans les journaux.

Mais aucune chance qu’il ne soit publié par les médias, qui n’ont aucune envie d’être privés des millions généreusement déversés par Areva. Il ne s’agit pourtant que de quelques exemples d’une liste sans fin qui fait que, pour l’environnement et les populations, les activités d’Areva sont loin d’être “funky”...

Stéphane Lhomme

Alors là, bravo ! Toujours à la pointe de l’innovation, la multinationale radioactive Areva vient de frapper un grand coup dans l’art de faire de la propagande. Allons directement à la source avec le communiqué de presse d’Areva qui précise : “Plan média : la campagne sera diffusée simultanément en Europe (France, Allemagne, Angleterre...), aux Etats-Unis, en Amérique du Sud (Brésil, Mexique...) et en Asie (Chine, Japon). Le plan média combinera 3000 passages de spots TV sur 32 chaînes de télévision nationales et internationales, 300 parutions dans la presse nationale et internationale, 7 millions de passages sur internet, et la diffusion du film sur deux compagnies aériennes européennes.”

Les observateurs des milieux économiques ne s’y sont pas trompés. Ainsi, le 6 mars 2004, Le Figaro publiait un article intitulé “Areva ou la pédagogie funky”. Sur la forme, ça donne un dessin animé publicitaire de 45 secondes, soutenu par une musique sympa et entraînante : “Funky town” ! Sur le fond, c’est quasiment... révolutionnaire : exit le concept galvaudé de “développement durable”, et pas plus de “gouvernance” ou de “bonnes pratiques”. Terminé les finasseries, Areva a décidé d’étaler ouvertement l’ensemble de ses activités. Mais - pas fous, les nucléocrates - en les magnifiant, et même carrément en les idéalisant. Ca, c’est l’aspect pédagogie.

Idéaliser les activités nucléaires d’AREVA

Ainsi, le spot démarre par l’extraction de l’uranium au Canada. Puis tout s’enchaîne : transport, enrichissement de l’uranium, fabrication du combustible nucléaire, conception et fabrication des réacteurs nucléaires, retraitement des déchets, quelques éoliennes pour faire joli, et la mise en valeur des activités de transmission et distribution d’énergie acquises en janvier dernier auprès d’Alstom.


La boucle est bouclée, le cycle complet, c’est beau, c’est propre. C’est funky. Mais la réalité est bien différente. Il y aurait de quoi faire un contre-spot. Jugez un peu :

- Areva extrait l’uranium du Niger dans des conditions effroyables pour l’environnement, les mineurs et la population locale, et ce afin de minimiser les coûts d’exploitation.

- Areva enrichit l’uranium dans son usine de Pierrelatte (Drôme), dont l’Iran possède toujours à l’heure actuelle 10%, ce qui lui a permis de recevoir des matières nucléaires pour tenter de fabriquer des bombes atomiques.

- Areva fait transporter à travers toute la France, par camion et par train, des matières nucléaires comme le plutonium (le plus dangereux des poisons).

- Areva contamine l’environnement lors des incidents qui surviennent régulièrement dans ses installations.

- Areva est à l’origine de la mise en œuvre par le gouvernement de l’arrêté “secret défense”, qui fait peser sur les militants la menace de lourdes sanctions financières.

- Areva, composante du “lobby nucléaire”, influe pour que la France décide la construction du réacteur nucléaire EPR... vendu par Areva ! Et le 25 mars, cerise sur le gâteau, la Chambre d’instruction de la cour d’appel de Limoges a renvoyé la Cogéma devant le tribunal correctionnel pour “pollution, abandon ou dépôts de déchets contenant des substances radioactives” en Haute-Vienne. La Cogéma, faut-il le rappeler, appartient à Areva.

Le Réseau “Sortir du nucléaire” a édité (voir ci-contre) un petit pastiche de la publicité d’Areva, celle qui passe dans les journaux.

Mais aucune chance qu’il ne soit publié par les médias, qui n’ont aucune envie d’être privés des millions généreusement déversés par Areva. Il ne s’agit pourtant que de quelques exemples d’une liste sans fin qui fait que, pour l’environnement et les populations, les activités d’Areva sont loin d’être “funky”...

Stéphane Lhomme



Soyez au coeur de l'information !

Tous les 3 mois, retrouvez 36 pages (en couleur) de brèves, interviews, articles, BD, alternatives concrètes, actions originales, luttes antinucléaires à l’étranger, décryptages, etc.

Je m'abonne à la revue du Réseau