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Sortir du nucléaire n°48



Hiver 2010-2011

Soutien d’artistes

Antinucléaire très actif... et styliste de mode avant-gardiste

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°48 - Hiver 2010-2011

 Luttes et actions  Culture antinucléaire
Article publié le : 1er février 2011


Geoffrey B. Small, originaire des USA, vit maintenant en Italie dans la région du Veneto (près de Venise) depuis dix ans. Son métier : Styliste de mode avant-gardiste (beaucoup imité par la suite) et tailleur 100% artisanal et à l’ancienne (patrons papier et ciseaux + solaire thermique pour chauffer l’eau des teintures). Il a son atelier sous son appartement et il embauche deux autres personnes. Petite production de 700 pièces par année en moyenne. Sa clientèle se trouve à 60% au Japon et à 40% en Europe et aux USA.



Jusqu’à maintenant, il lançait des "collections d’avertissement" avec une dimension historique et politique seulement suggérée. Par exemple, une ligne "médiévale" pour dénoncer le féodalisme qui se réinstalle et la classe moyenne qui se délite pour récréer des serfs au service des hyper-riches et puissants, dont les multinationales…

En 2001, il s’éveille à la décroissance et se rend compte que jusque là il avait tout faux. Il développe le concept du vêtement durable à partir de vêtements recyclés et renouvelés de manière créative (dont des chaussures à partir de vestons en cuir où on voit encore les œillets de bouton). Il juge important de faire les vêtements à la main et de faire revivre l’art des couturiers et tailleurs d’avant l’ère industrielle pour réhumaniser, secteur par secteur, toutes les activités humaines.

"Il nous faut beaucoup plus de tailleurs ; et qui produisent des vêtements, non pas pour six mois, mais pour dix, vingt ou trente ans, dit-il. Il nous faut une nouvelle génération de tailleurs/couturiers qui travaillent à l’échelle régionale. Dans mon cas, fournisseurs à 250 km à la ronde et uniquement en Italie."

Il est en contact direct avec les tisserands pour laine, lin et coton ; et avec des producteurs de boutons en matériaux naturels. Et dans une démarche de plus en plus durable et écologique. En 2009, il démarre une ligne de vêtements à partir de tissus non traités chimiquement.

S’ajuster au manque de ressources et donner de nouvelles directions l’intéresse. Et il rêve de lancer un programme d’enseignement pour créer une nouvelle génération de tailleurs qui saura faire un vêtement complet pour une personne devant lui. Dans une communauté locale, on pourra vendre un peu plus cher des vêtements très durables qu’on s’engagera à réparer pendant des années.

Voici peu, il apprend que Berlusconi décide d’ignorer le référendum de 1987 qui avait fait s’arrêter le nucléaire italien ; et qu’une centrale nucléaire menace de s’installer par ici (à 20 km de Venise !). Il cherche des infos et découvre le Réseau "Sortir du nucléaire".

Il lit des infos terribles sur Tchernobyl ; jusqu’à ne plus pouvoir dormir. Il contacte les groupes environnementaux alentour et voit avec eux comment réactiver la résistance anti-nucléaire. Depuis, une nouvelle coalition régionale réunissant 25 groupes a été créée.
Puis, il se demande comment faire passer le message anti-nucléaire par son métier. Comment faire converger son métier et cette préoccupation majeure qui maintenant dévore sa vie ? Et comment être compétent dans ses infos pour passer ses messages ? Cela plaira ou pas ; mais au moins ils en entendront parler !

"Je visite presque toutes les boutiques qui vendent mes vêtements, dit-il. Je suis ainsi allé à Hiroshima. J’ai visité musées et expos. J’ai été bouleversé !"

Il décide donc une nouvelle collection sur le thème nucléaire ; encore avec des matériaux recyclés et naturels – question de cohérence élémentaire. Cette question du nucléaire fait maintenant partie de sa vie professionnelle au point qu’il sent qu’il ne peut faire autrement. Il aimerait trouver comment toucher même les berlusconiens en leur proposant un logo anti-nucléaire plus attrayant que leurs marques insignifiantes.

Puis est venue l’idée d’un défilé de mode anti-nucléaire à Paris sous le nez d’AREVA. Même si le concept terrifiait, il y avait une bonne équipe sur place et cela a été réalisé :

Au début, une vidéo percutante projetée pour un public pas du tout averti…

Puis, défilé avec vêtements anti-nucléaires. Et "die-in" à la fin par les mannequins avec un enfant muni d’un compteur Geiger qui circulait entre les "morts". Tonnerre d’applaudissements auxquels ils ne s’attendaient pas...

Pour voir la vidéo de cette action :
https://www.sortirdunucleaire.org/soutiens-d-artistes/article/geoffrey-b-small

Une partie des clients habituels ont refusé cette ligne. D’autres en ont acheté un peu plus que d’habitude, spécialement au Japon et en Hollande.

"Au début, mes messages étaient plus subtils pour ne pas trop effrayer. Mais maintenant nous sommes dans l’urgence d’une situation peut-être bientôt apocalyptique qui pourrait représenter la fin de l’histoire humaine. Agissons sans tarder avec tous nos talents ! Et la communication de personne à personne, ça fonctionne !"


P.S. Exceptionnellement, Geoffrey envisage de faire imprimer une série de T-shirts à bas prix pour répondre à la demande des groupes militants. Il a fait réaliser à la main, en exclusivité pour le Réseau, une série de badges antinucléaires magnifiques, de véritables pièces de collection à commander par le coupon joint à votre revue.
Mail pour joindre Geoffrey :
geoffreyb.small@gmail.com
Son site internet :
www.geoffreybsmall.net
Propos recueillis par André Larivière

Jusqu’à maintenant, il lançait des "collections d’avertissement" avec une dimension historique et politique seulement suggérée. Par exemple, une ligne "médiévale" pour dénoncer le féodalisme qui se réinstalle et la classe moyenne qui se délite pour récréer des serfs au service des hyper-riches et puissants, dont les multinationales…

En 2001, il s’éveille à la décroissance et se rend compte que jusque là il avait tout faux. Il développe le concept du vêtement durable à partir de vêtements recyclés et renouvelés de manière créative (dont des chaussures à partir de vestons en cuir où on voit encore les œillets de bouton). Il juge important de faire les vêtements à la main et de faire revivre l’art des couturiers et tailleurs d’avant l’ère industrielle pour réhumaniser, secteur par secteur, toutes les activités humaines.

"Il nous faut beaucoup plus de tailleurs ; et qui produisent des vêtements, non pas pour six mois, mais pour dix, vingt ou trente ans, dit-il. Il nous faut une nouvelle génération de tailleurs/couturiers qui travaillent à l’échelle régionale. Dans mon cas, fournisseurs à 250 km à la ronde et uniquement en Italie."

Il est en contact direct avec les tisserands pour laine, lin et coton ; et avec des producteurs de boutons en matériaux naturels. Et dans une démarche de plus en plus durable et écologique. En 2009, il démarre une ligne de vêtements à partir de tissus non traités chimiquement.

S’ajuster au manque de ressources et donner de nouvelles directions l’intéresse. Et il rêve de lancer un programme d’enseignement pour créer une nouvelle génération de tailleurs qui saura faire un vêtement complet pour une personne devant lui. Dans une communauté locale, on pourra vendre un peu plus cher des vêtements très durables qu’on s’engagera à réparer pendant des années.

Voici peu, il apprend que Berlusconi décide d’ignorer le référendum de 1987 qui avait fait s’arrêter le nucléaire italien ; et qu’une centrale nucléaire menace de s’installer par ici (à 20 km de Venise !). Il cherche des infos et découvre le Réseau "Sortir du nucléaire".

Il lit des infos terribles sur Tchernobyl ; jusqu’à ne plus pouvoir dormir. Il contacte les groupes environnementaux alentour et voit avec eux comment réactiver la résistance anti-nucléaire. Depuis, une nouvelle coalition régionale réunissant 25 groupes a été créée.
Puis, il se demande comment faire passer le message anti-nucléaire par son métier. Comment faire converger son métier et cette préoccupation majeure qui maintenant dévore sa vie ? Et comment être compétent dans ses infos pour passer ses messages ? Cela plaira ou pas ; mais au moins ils en entendront parler !

"Je visite presque toutes les boutiques qui vendent mes vêtements, dit-il. Je suis ainsi allé à Hiroshima. J’ai visité musées et expos. J’ai été bouleversé !"

Il décide donc une nouvelle collection sur le thème nucléaire ; encore avec des matériaux recyclés et naturels – question de cohérence élémentaire. Cette question du nucléaire fait maintenant partie de sa vie professionnelle au point qu’il sent qu’il ne peut faire autrement. Il aimerait trouver comment toucher même les berlusconiens en leur proposant un logo anti-nucléaire plus attrayant que leurs marques insignifiantes.

Puis est venue l’idée d’un défilé de mode anti-nucléaire à Paris sous le nez d’AREVA. Même si le concept terrifiait, il y avait une bonne équipe sur place et cela a été réalisé :

Au début, une vidéo percutante projetée pour un public pas du tout averti…

Puis, défilé avec vêtements anti-nucléaires. Et "die-in" à la fin par les mannequins avec un enfant muni d’un compteur Geiger qui circulait entre les "morts". Tonnerre d’applaudissements auxquels ils ne s’attendaient pas...

Pour voir la vidéo de cette action :
https://www.sortirdunucleaire.org/soutiens-d-artistes/article/geoffrey-b-small

Une partie des clients habituels ont refusé cette ligne. D’autres en ont acheté un peu plus que d’habitude, spécialement au Japon et en Hollande.

"Au début, mes messages étaient plus subtils pour ne pas trop effrayer. Mais maintenant nous sommes dans l’urgence d’une situation peut-être bientôt apocalyptique qui pourrait représenter la fin de l’histoire humaine. Agissons sans tarder avec tous nos talents ! Et la communication de personne à personne, ça fonctionne !"


P.S. Exceptionnellement, Geoffrey envisage de faire imprimer une série de T-shirts à bas prix pour répondre à la demande des groupes militants. Il a fait réaliser à la main, en exclusivité pour le Réseau, une série de badges antinucléaires magnifiques, de véritables pièces de collection à commander par le coupon joint à votre revue.
Mail pour joindre Geoffrey :
geoffreyb.small@gmail.com
Son site internet :
www.geoffreybsmall.net
Propos recueillis par André Larivière



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